Tokyo est la ville principale du Japon. Elle se situe sur l'île de Honshu, la plus peuplée des quatre îles principales de l'archipel, à une latitude à peu près équivalente à celle de l'île grecque de Crète. Son territoire occupe la plaine du Kanto, sur la côte orientale de l'île, au bord de la baie de Tokyo aux eaux peu profondes qui donne sur l'océan Pacifique. Son relief se caractérise par de légères collines, et une chaîne de montagne ferme son territoire avec le célèbre volcan Fuji au Sud-Est. De nombreux cours d'eau arrosent cette plaine alluviale, le principal étant la rivière Sumida. La ville est parcourue par 2 155 km de voie d'eau (fleuves et canaux), ce qui fait de l'eau sa seule véritable ressource naturelle, et un facteur important du développement de la ville au cours des siècles.
Tokyo était à l'origine un petit village de pêcheurs nommé Edo (江戸, littéralement « porte de la baie »). En 1456, un château y fut édifié par un chef militaire. C'est alors que la bourgade se transforma petit à petit en ville, une « jokamachi » (« ville sous le château ») comme beaucoup d'autres cités japonaises. La ville ne connut un développement démographique fort qu'à partir du début du XVIIe siècle lorsque le shogun (haut chef militaire) Ieyasu Tokugawa en fit le siège militaire, politique et administratif de son pouvoir en opposition plus ou moins déclarée à l'empereur. A ce moment là, la capitale du Japon, lieu où siège l'empereur, est toujours Kyoto. Ce n'est qu'en 1868, alors que toute la région du Kanto connaît la plus forte expansion économique et démographique du pays (dès les années 1840 Edo, avec plus de 1 million d'habitants, surpassait Londres dans le titre de plus grande ville du monde), que Edo devint la capitale du Japon lorsque l'empereur Mutsuhito s'y installa, après l'abdication du shogun Tokugawa Keiki et l'abolition du shogunat militaire. La dynastie Meiji (« gouvernement éclairé ») reprit le pouvoir, et fut transféré, de Kyoto au château de la ville, le site de la résidence impériale. La ville prit alors le nom de Tokyo (東京), « capitale de l'Est ». Cette réunification du pays grâce à la restauration Meiji marque le début d'une nouvelle ère, l'ère Meiji, qui fut une période révolutionnaire d'ouverture vers l'Europe et de développement intense de la ville.
Aujourd'hui, Tokyo est devenu une gigantesque mégapole dont on ne distingue plus vraiment les limites, puisqu'elle constitue le coeur battant de la mégalopole japonaise. Elle est également un des plus grand pôle économique mondial, le Japon faisant partie avec les Etats-Unis et l'Europe de la triade. Pour les occidentaux, Tokyo est perçue comme une énorme « tache » urbaine ultramoderne mais sans aucun charme, polluée, et surpeuplée. Qui n'a pas vu ces images d'employés chargés de pousser les gens pour qu'ils puissent rentrer dans les rames de métros bondées ? Ou celles d'un peuple entièrement voué au travail, subissant chaque jour des trajets pendulaires très longs entre centre d'affaire et banlieue ? Ces clichés ont bien entendu une part de vérité, mais Tokyo n'a pas le monopole de la ville stressante dans le monde. Il ne faut pas se contenter de cela pour appréhender cette cité finalement mondialement connue, mais que bien peu de gens connaissent réellement (hormis peut être les japonais). C'est le premier paradoxe d'une ville qui en est remplie. C'est à partir de ce fil conducteur que nous allons tenter de mettre à jour quelques aspects de Tokyo, au travers de l'étude de sa situation (économique et géographique), de son organisation spatiale, et de sa morphologie.
[...] Il avait complètement détruit la ville et fait près de victimes. De nos jours, Tokyo impose des normes drastiques de construction antisismique à ses bâtiments pour qu'ils résistent mieux aux secousses, mais la plupart des constructions de la ville n'ont encore connu aucun grand séisme (notamment les gratte-ciel qui se sont développés ces dernières décennies, et les infrastructures de transport), ce qui peut révéler des défauts de construction dramatiques comme se fut le cas à Kobe en 1995. Ce séisme a également mis au jour d'importants dysfonctionnements dans la coordination entre les pouvoirs publics et les différentes équipes de secours, bien que la population soit très bien informée et éduquée quant aux gestes à suivre en cas de secousses. [...]
[...] RICHIE Tokyo Extravagante et humaine, Paris, éditions Autrement p. SACCHI Tokyo Architecture et urbanisme, Flammarion p. Périodiques Atlas du Monde diplomatique, janvier 2003 BAUER Lost in Tokyo Télérama Ulysse, novembre décembre 2004, pp. 30-35. PONS La beauté chaotique d'un grand collage architectural en péril Le Monde mai 2002. [...]
[...] Je terminerai ce dossier non exhaustif consacré à la capitale nippone abordée du point de vue de quelques-uns de ses paradoxes, par cette phrase de Donald Richie qui, je pense, reflète bien l'idée qu'il faut se faire de cette ville : Tokyo vit avec ses habitants, et c'est sans doute le plus grand charme de cette ville attachante, précisément peut-être parce qu'elle est imparfaite et en cela profondément humaine Bibliographie Ouvrages DAVIS (collectif) Japon, guides Gallimard p. PELLETIER Japon Crise d'une autre modernité, Paris, Belin p. PELLETIER Le Japon, Paris, Armand Colin p. [...]
[...] La capitale de l'Est est en outre très bien reliée avec sa banlieue (que l'on considère s'étendant jusqu'à 150 Km du centre géographique de la ville), mais aussi au reste du pays grâce aux nombreuses gares qui accueillent le Shinkansen (le TGV japonais), au réseau autoroutier bien développé (de construction plus récente toutefois, le train étant historiquement toujours privilégié par rapport à la voiture individuelle, c'est pourquoi le rail assure au Japon 32% du trafic voyageur, contre en France et en Grande-Bretagne) et à l'aéroport de Haneda (liaisons intérieures) raccordé à la ville par un monorail. Tokyo possède également un autre aéroport (à 70 Km du centre tout de même, mais bien desservi celui de Narita, plutôt réservé aux vols internationaux. Il est à la première place mondiale pour le nombre de passagers en transit. Tout cela forme des réseaux de transport très efficaces et complémentaires. [...]
[...] Son territoire occupe la plaine du Kanto, sur la côte orientale de l'île, au bord de la baie de Tokyo aux eaux peu profondes qui donne sur l'océan Pacifique. Son relief se caractérise par de légères collines, et une chaîne de montagne ferme son territoire avec le célèbre volcan Fuji au Sud-Est. De nombreux cours d'eau arrosent cette plaine alluviale, le principal étant la rivière Sumida. La ville est parcourue par km de voie d'eau (fleuves et canaux), ce qui fait de l'eau sa seule véritable ressource naturelle, et un facteur important du développement de la ville au cours des siècles. [...]
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