Le rapport Cheney est le symbole de la préoccupation grandissante des États-Unis envers une ressource qui s'épuise et sur laquelle fut construite sa puissance : le pétrole. Que cette énergie soit tarissable n'est finalement pas une idée nouvelle. Le malaise des États-Unis à assimiler cette information dérangeante peut s'expliquer par le fait que, pour le moment, aucun substitut n'a été trouvé.
Cette remise en question soudaine fut provoquée par une flambée des prix des matières premières et plus particulièrement du pétrole. Cette forte augmentation a provoqué une prise de conscience. Le mode de vie actuelle n'est absolument pas viable à long terme. Les premiers effets sont ceux actuels : une recherche effrénée pour trouver une énergie de substitution, une guerre du pétrole qui s'organise entre les grandes puissances ; mais aussi une crise économique indéniable où tous les agents sont touchés.
Le sujet de la crise énergétique est difficile à traiter puisque l'on se trouve parfois, face un « catastrophisme » non dissimulé qui peut occulter certaines informations essentielles. Nous n'avons, en réalité, aucune idée de quand les sources de pétrole vont s'épuiser nous savons seulement que cela va arriver. C'est cette anticipation qui est un facteur de la crise actuelle. Cela ne sous-entend pas simplement un changement du mode de consommation, mais une réorganisation complète du mode de fonctionnement des économies.
Le challenge est maintenant celui-ci pour les États-Unis : trouver une solution à l'utilisation de cette ressource qui s'épuise. Mais surtout trouver vite, avant que les dégâts sur l'économie nationale et même mondiale ne soient irrémédiables.
[...] Cela sous-entend une réduction des profits, de la production, des investissements mais tout aussi certainement, des licenciements. De plus la volatilité des cours, pousse simultanément à la spéculation mais aussi à la frilosité des acteurs économiques. Plus particulièrement pour les fermiers, la situation est des plus délicates. A travers le carburant, les fertilisants et l'électricité, leur marge se réduit progressivement. L'agriculture américaine est connue pour ces vastes domaines ou parfois même des hélicoptères sont de rigueur pour les traverser. L'époque des fermiers à cheval est révolue et le besoin en carburant de ses derniers est à présent vital. [...]
[...] Ainsi, les conséquences de la hausse des prix des produits alimentaires de base sont beaucoup plus importantes. La Banque mondiale, début 2007, estime qu'une hausse de 40% des prix du maïs, du blé ou du riz représente une baisse de 6 à 10% du revenu des ménages pauvres. Cependant, ces prix à la hausse pourront venir alimenter les agricultures des pays en développement : les agriculteurs pourront ainsi obtenir des marges plus adaptées, investissements et gains de productivité pourront ainsi être envisagés. [...]
[...] En effet, la spéculation financière profite de la volatilité des cours ainsi que des tensions fréquentes de ces marchés pour jouer les prix agricoles à la hausse et placer des capitaux sur ces marchés devenus un refuge. Mouvements de panique : Certains pays ferment leurs exportations afin de pouvoir assurer l'approvisionnement du marché intérieur. (Thaïlande, Egypte et Inde ont considérablement réduit leurs exportations de riz). Ces craintes engendrent donc des politiques de restriction exportatrice des pays producteurs et contribuent par là à l'aggravation de la crise. Enfin, d'un point de vue climatique, catastrophes naturelles et métamorphoses du climat poussent aussi les prix à la hausse en s'attaquant férocement à la productivité des pays exportateurs. [...]
[...] Les candidats républicains et démocrates se sont affrontés sur le terrain de l'avenir énergétique des Etats-Unis. En effet, même si les deux candidats sont en faveur de la réduction des émissions des gaz à effets de serre d'ici 2050, on peut remarquer que leurs programmes présentent de nombreuses divergences sur l'avenir énergétique des Etats- Unis. Dans son programme, John McCain se prononce surtout en faveur de la reprise des forages offshore au large des côtes américaines, mais aussi sur un vaste plan de relance du nucléaire civil. [...]
[...] Le cours du pétrole flambant nettement au fil de ces dernières années, l'exploitation et l'investissement dans le secteur des biocarburants sont devenus rapidement rentables malgré les coûts qu'ils nécessitaient. Ainsi, l'offre à caractère alimentaire s'est vue réduite. En effet, de janvier à mars 2008, le prix d'une tonne de froment exportée des États-Unis est passé de 375 dollars à 440 dollars. Mais cette croissance exponentielle des cours ne se limite pas au caractère national. Durant la même période, le prix du riz exporté de Thaïlande est monté de 365 à 562 dollars américains. Ces explosions affectant les cours s'expliquent en partie par l'ampleur des cultures destinées aux biocarburants. [...]
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