Dans son Essay on the Principle of population publié en 1798 et qui a un immense retentissement, le révérend anglais Robert Maltus annonçait que la population mondiale avait déjà atteint la limite de ce que la planète pouvait porter (la population mondiale en 1800 est estimée à 900 millions d'individus). Son "analyse" reposait sur trois thèses :
1) comme toutes les espèces, l'Homme recherche la croissance maximale de son espèce, d'où une progression exponentielle de la population (il parlait de croissance "géométrique")
2) la production alimentaire ne peut croître que de façon linéaire
3) même si les conditions de vie s'amélioraient pour la population, celle-ci en profiterait pour se multiplier encore plus rapidement, détruisant ainsi tout espoir d'améliorer durablement son sort.
Son analyse conduit Malthus à conclure à une stabilité forcée de la population, tout épisode de croissance démographique rapide étant immédiatement renversé par la chute des salaires, le retard des mariages et la famine qui en résultent, ainsi que les guerres. Seule l'augmentation de la productivité agricole permet à la population de passer à un seuil plus élevé. L'augmentation de la production permet temporairement une augmentation du niveau de vie, mais la population en profite pour se multiplier encore plus rapidement, si bien que la production par tête ne peut pas augmenter et le niveau de vie ne peut pas dépasser durablement le seuil de survie. Les gains de productivité permettent uniquement d'augmenter la densité de la population mais pas son niveau de vie.
Ce modèle décrit très bien l'évolution démographique et économique du monde préindustriel (Ashraf et Galor, 2011). Même de 1700 à 1900 la population mondiale a crû lentement, à un rythme régulier d'un demi-pourcent par an, si faible qu'il correspond presque à une croissance linéaire (...)
[...] 681-716; US Census Figure Population mondiale Tableau Population mondiale par grandes régions (en millions) 1960 Monde Pays en voie de développement Chine Inde Indonésie Afrique sub-saharienne Pays industrialisés Amérique du Nord Europe de l'Est et baltique Europe Occidentale URSS/CEI source: http://www.census.gov/ 1960-2008 +3650 +3343 +679 +695 +137 +580 +307 +138 +22 +74 + Les prévisions de la croissance démographique En 2009, la population mondiale est d'environ 6.7 milliards et elle continue de croître de 75 millions de personnes par année, soit 10 fois la population suisse ou par an. En 2004, le Fonds pour la Population des Nations Unies (www.unfpa.org) et le Bureau US du recensement projettent la 3 population mondiale à 9 milliards en 2050. Dans ces projections, on voit très nettement un ralentissement de la croissance. En effet, elles extrapolent le recul presque universel du taux de fécondité à 2 enfants par femme en moyenne. Elles tiennent aussi compte des pandémies, surtout 4 e e le SIDA. [...]
[...] e Source: Lee p Figure Indicateurs démographiques pour l'Inde En Europe, la fécondité est tombée en dessous du seuil des 2,1 enfants par femme nécessaires pour simplement stabiliser la population. De même en Chine et dans d'autres pays d'Asie du Sud-est. La fécondité comme la mortalité sont liés à la situation économique, comme le montre la Figure 1-6. Source: Gapminder World Figure Relation entre PIB par tête et fécondité Ainsi, les phases du développement démographique ne se succèdent pas mécaniquement mais dépendent de considérations économiques: 1. [...]
[...] La proportion de gens vivant dans les pays en développement dont la consommation alimentaire moyenne est inférieure à 2'200 calories par jour est passée de 57 pour cent en 1964-66 à tout juste 10 pour cent en 1997-99. Néanmoins millions de personnes (environ une personne sur six) sont encore sous-alimentées dans les pays en développement" (FAO p. 1). En 1996, le sommet mondial sur l'alimentation à Rome fixait comme objectif de réduire de moitié, à 400 millions, le nombre de personnes qui souffrent encore de la faim jusqu'en 2015. [...]
[...] En ne comptant que la population de nationalité suisse, il est négatif depuis 1998. En Allemagne, le chiffre correspondant est négatif depuis le début des années 70. Des démographes estiment que la population d'origine allemande baissera de deux tiers d'ici la fin de ce siècle Même en comptant toute la population sur le territoire, la fécondité est tombée en dessous du seuil de 2,1 enfants par femme permettant de la renouveler. Il est de 1,5 en Suisse en Italie La croissance démographique repose sur celle de la population immigrée. [...]
[...] On observe aussi l'inverse, des populations dont la fécondité augmente avec le niveau de vie. C'est le cas des immigrés mexicains aux Etats-Unis, qui ont plus d'enfants que ceux qui sont restés au pays, en profitant de leur nouvelle richesse. Les convictions sociales et religieuses mettant en avant tantôt l'individu tantôt la collectivité jouent un rôle qui peut dominer celui des conditions économiques Points de vue sur la croissance démographique Avec des ressources limitées, il est intuitivement plus difficile d'augmenter le niveau de vie d'une vaste population que d'une population plus restreinte. [...]
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