Philosophe politique, Jean Bodin, population, puissance, richesse, démographie, mutations de la mondialisation, marchés intérieurs, échelles géographiques, politique, économie, polulation
Il n'est de richesse que d'hommes, écrivait le Philosophe politique Jean Bodin au XVIe siècle. La préoccupation du nombre est anciennement présente dans la réflexion sur la richesse et la puissance. Le rappel du contexte d'évolution de la population mondiale (au plan démographique) dans le cadre des mutations de la mondialisation. La population doit être envisagée dans l'optique unicité/pluralité à toutes les échelles géographiques. Elle s'exprime dans un cadre de marchés intérieurs qui n'ont cessé de croître (à quelques exceptions près).
[...] Des enjeux et des défis multiformes ( Le rapport entre population et puissance est susceptible d'évolutions rapides A . L'approche politique de la transition démographique Le développement humain et économique des pays émergents est en train de bouleverser les rapports dans le monde et la hiérarchie des puissances mondiales en termes de hard comme soft power – l'économiste Daniel Cohen souligne que la probabilité que le nouveau Mozart soit chinois va devenir très élevée, et qu'une part importante des idées nouvelles dans le domaine de la recherche scientifique sera d'origine chinoise et indienne. [...]
[...] – contre-exemples pour le moment du chinois et de l'hindi. C . Une population nombreuse peut être un atout pour la puissance économique Un puissant levier économique – Contrairement aux craintes des malthusiens, une population nombreuse s'est avérée un fondement de la puissance économique. – Dans le contexte du développement d'un système capitaliste mondial, une population nombreuse constitue un avantage comparatif certain: main-d'œuvre abondante, longtemps à bas coût (Japon, Corée du Sud, Chine) Une forte population représente un important marché intérieur de consommation. [...]
[...] – elles tissent, structurent des liens à l'échelle mondiale (diaspora chinoise en Asie, juive aux Etats-Unis) Certains mouvements politiques régionaux veulent au contraire s'affranchir d'un État à la population importante mais jugée « prédatrice » des ressources locales et des potentialités de puissance – par l'indépendance ou l'autonomie – Ligue du Nord en Italie, nationalistes écossais mais aussi minorités du Caucase, Transnistrie – Tibet – éclatement d'anciens Etats où se constituent de nouvelles nations jalouses de leur volonté de puissance, en dépit de leur faible poids démographiques : de l'implosion de l'ex-URSS à celle de l'ex-Yougoslavie, ce qui peut conduire à des situations conflictuelles (Géorgie), où le petit en termes démographiques a beaucoup de mal à s'imposer, sauf s'il se refonde dans une autre entité peuplée (cas des Etats baltes) CCL – Le XXI e siècle doit faire face à l'achèvement du processus de transition démographique dans l'ensemble du monde, qui conduit à un bouleversement accru des rapports de force démographiques: la part des pays développés actuels ne cesse de décroître dans la population mondiale. – En fonction de cette évolution majeure, les rapports complexes entre population et puissance dans le monde sont susceptibles de modifications profondes à venir. – La corrélation entre population et puissance devient de plus en plus complexe, elle conduit à des revendications d'exception culturelle pour affirmer le rayonnement de puissances ancrées dans la mondialisation, concurrentes d'une hyperpuissance américaine menacée. [...]
[...] La corrélation entre population et puissance est remise en cause avec la globalisation A . Puissance sans population conséquente Cas de puissances dites spirituelles (Vatican, Arable Saoudite). – Leur rayonnement et leur rôle dans les relations internationales ne sont nullement fondés sur une population nombreuse. – Il est néanmoins légitime de les considérer comme des puissances parce qu'elles exercent une influence internationale La puissance peut être héritée et ne plus correspondre au poids démographique actuel d'un pays : cas des pays d'Europe occidentale, anciennes puissances d'envergure mondiale durant plusieurs siècles (Espagne, Pays-Bas, Grande-Bretagne . [...]
[...] Le lien entre population et puissance est étroit et ancien A . La population peut servir la puissance militaire Durant des siècles, le nombre était considéré comme le fondement de la puissance d'un État. – Sous l'Ancien Régime, l'État s'efforce de dénombrer sa population, à la fois dans l'optique de la conscription et dans un but fiscal. – L'affirmation des nationalismes au XIXe siècle a coïncidé avec la transition démographique en Europe, et au développement de politiques natalistes pour fournir des soldats Au XX e siècle, des armées de pays peuplés ont assis la puissance de leur État sur le nombre: – l'Armée rouge soviétique, – l'armée de la Chine populaire Au début du XXI e siècle, la puissance militaire continue à se fonder en partie sur le nombre – l'hyperpuissance militaire américaine s'appuie autant sur le nombre (population, immigration) que sur la qualité de l'outil de défense (aspects technologiques). [...]
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