Les notions de Sud et de Nord sont devenues évocatrices aujourd'hui. Dans les salles de classe, à travers les médias, ces notions ont gagné un sens. Cependant, il apparaît que cette distinction n'est pas aussi fiable qu'il le semble à première vue. Selon les critères qu'on observe, selon les situations, tel pays du Sud peut l'emporter sur des pays du Nord (la Chine, l'Inde ou le Brésil ne sont-ils pas parmi les grandes puissances économiques du monde). A l'intérieur du groupe du Sud, on peut également s'interroger sur ce qui peut être véritablement commun entre deux pays pourtant voisins comme la Chine et le Bhoutan. En quoi est-il donc difficile aujourd'hui de définir avec précision ce qu'est un pays du Sud ?
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Dans le calcul de l'IDH, le critère démographique est établi à partir de l'espérance de vie (âge qu'une personne dans une population donnée peut espérer atteindre). L'écart est ici considérable, plus de 20 ans, entre les habitants des pays développés (au-delà de 75 ans) et des pays les plus pauvres (moins de 50 ans dans les PMA).
A ce critère de l'espérance de vie, on peut ajouter d'autres critères démographiques pour définir un pays du Sud. Beaucoup de ces pays du Sud possèdent des taux d'accroissement naturels élevés lié au fait que la transition démographique n'y est pas encore achevée. Le taux de mortalité a commencé à baisser du fait de la jeunesse de la population mais aussi parfois de quelques progrès sanitaires et alimentaires, le taux de natalité, au contraire, demeure élevé et se traduit par une explosion démographique particulièrement visible aujourd'hui sur le continent africain (au contraire, l'Asie et l'Amérique latine sont entrées dans une seconde phase de la transition démographique dans laquelle le taux de natalité commence à diminuer).
Autre caractère démographique des pays du Sud, la forte mortalité infantile. En dépit de celle-ci cependant, on peut affirmer que les pays du Sud sont des pays qui disposent d'une population en grande majorité jeune (cela se traduit sur une pyramide des âges par une base élargie) (...)
[...] On peut donc se demander si le Brésil peut toujours être classé parmi les pays du Sud. Un pays neuf traditionnellement ouvert Historiquement, le Brésil peut apparaître comme un des premiers pays colonisés par l'Occident. C'est en 1500 que le navigateur portugais Cabral accoste sur les côtes de ce qui deviendra le Brésil (le nom du pays vient du bois brûlé que le navigateur trouva en arrivant près du rivage). Il fait également partie des premiers Etats à s'être rendu indépendant en 1822. [...]
[...] Des handicaps partagés Derrière les critères intervenant dans le calcul de l'IDH, on retrouve des réalités partagées par les pays du Sud. une dépendance par rapport au Nord Les pays du Sud se trouvent en situation de dépendance par rapport aux pays du Nord dont la puissance économique est largement supérieure à la leur. Cette dépendance est notamment financière : les pays du Sud sont pour la plupart fortement endettés envers les pays du Nord. Cette situation est le plus souvent liée aux emprunts contractés afin de permettre le développement économique du pays. [...]
[...] du moins tant que les cours de ces matières premières augmentent. Le cas du pétrole étant mis à part, les cours de ces matières premières agricoles ou minières sont orientés à la baisse depuis de nombreuses années. Le développement qui pouvait avoir été amorcé stagne et les emprunts contractés au temps de l'embellie se transforme en endettement lourd et durable. les stratégies de développement extraverties Les stratégies de développement extraverties font clairement le pari de l'ouverture au monde. Il s'agit pour les pays qui les pratiquent de se positionner sur les marchés mondiaux avec des produits peu coûteux (mais de qualité) obtenus grâce à un coût faible de la main d'oeuvre (promotion des exportations). [...]
[...] ce qui a rendu l'économie brésilienne plus compétitive mais aussi plus dépendante des pays du Nord. Fortement inséré dans la mondialisation, le Brésil se pose aujourd'hui en leader : son président, Lula Da Silva, est présent à la fois au forum de Davos et aux forums altermondialistes. Le Brésil apparaît en effet comme un exemple de réussite économique et en même temps de pays capable de montrer ce que peut être un pays du Sud moderne (société pluri-ethnique sans trop de conflits, unité nationale). [...]
[...] Peu à peu, le pays pense pouvoir se libérer de ses importations en développant les industries dont il a besoin. Ce modèle a notamment été emprunté par les pays d'Amérique latine dans les années 60-70. S'il a permis un premier décollage du Brésil (le "miracle brésilien"), les effets ont cependant là aussi été souvent négatifs : les pays se retrouvent fortement endettés (il a fallu financer cet ambitieux programme de développement) et les industries créées à l'abri de droits de douane fournissent des produits que leurs coûts de production empêchent d'être commercialisés dans le monde. [...]
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