? Au début des années 1960, le président Kennedy invitait les électeurs américains à atteindre "une nouvelle frontière", car l'espace terrestre continental était désormais contrôlé. Il renvoyait explicitement à la culture et à la représentation d'un programme dynamique fondé sur la conquête spatiale et la réduction des inégalités entre Blancs et Noirs. On retrouve ici l'interprétation mobilisatrice, dynamique et conquérant où la frontière (comme front pionnier) doit toujours être repoussée. La frontière est alors perçue comme un projet de société.
? De ce côté de l'Atlantique en revanche, malgré son étymologie militaire et dynamique, la frontière a pris une tournure statique qui inscrit sa pérennité avant tout dans les territoires. L'espace méditerranéen participe plus de cette logique, marquant une coupure forte et qui n'a cessé de se renforcer au cours des dernières décennies entre un Nord riche, attractif et développé en voie d'unification et un sud qui peine à sortir d'un sous-développement structurel, politiquement fragmenté, zone d'émigration vers les rives septentrionales de la Méditerranée. L'opposition culturelle est aussi politique et historique entre aires de civilisation avec une méfiance qui a crû avec le développement du terrorisme (Algérien puis Al Quaida).
? Pourtant, l'Union européenne, a entrepris depuis le tournant de Barcelone en 1995 de réviser ses relations avec les pays du sud du bassin méditerranéen et sous l'impulsion française s'interroge aujourd'hui sur une relance et une extension de ce processus. Il est vrai que la question méditerranéenne avait été reléguée, alors que l'Union européenne a été pendant près de vingt ans accaparée par son élargissement à l'Est. La zone de rupture/fracture autrefois évidente et acceptée demande à être réévaluée et réorganisée. Dans ce sens, son évaluation apparaît bien comme "nouvelle". La question de savoir dans quelle mesure la forme que prendra cette nouvelle orientation changera la donne encore amplement ouverte. S'agit-il d'aménager les limites de l'UE, de les rendre plus efficaces ou d'engager des partenariats, de constituer un ensemble autonome peut-être concurrent de l'UE, voire d'entrouvrir des perspectives d'adhésion à des pays "extra-européens" qui semblent attirés par cette perspective, comme Israël ou le Maroc et bien sûr la candidature turque reste omniprésente dans les débats. La perspective de construction et d'aménagement ouverte par le processus de concertation euro-méditerranéen doit organiser la transition entre une frontière-fracture imposée à une gestion partagée et consentie d'une communauté d'intérêt qui reste encore à construire (...)
[...] UE : un interlocuteur privilégié ou un partenaire parmi d'autres, à côté des Etats ? La France espère retrouve un lustre diplomatique : engagement par rapport à la Libye et des marchés traditionnels pour des pays qui conservent un potentiel de croissance tradition des grands marchés d'équipement et sympathie Maghreb mais aussi Egypte, plus récemment avec Libye. Ne défend-elle pas ses propres intérêts aux détriments de ceux de l'UE. Elle devra convaincre ses partenaires Turquie : une frontière méditerranéenne incluante ou excluante ? [...]
[...] Il est vrai que la question méditerranéenne avait été reléguée, alors que l'Union européenne a été pendant près de vingt ans accaparée par son élargissement à l'Est. La zone de rupture/fracture autrefois évidente et acceptée demande à être réévaluée et réorganisée. Dans ce sens, son évaluation apparaît bien comme nouvelle La question de savoir dans quelle mesure la forme que prendra cette nouvelle orientation changera la donne encore amplement ouverte. S'agit-il d'aménager les limites de l'UE, de les rendre plus efficaces ou d'engager des partenariats, de constituer un ensemble autonome peut-être concurrent de l'UE, voire d'entrouvrir des perspectives d'adhésion à des pays extra-européens qui semblent attirés par cette perspective, comme Israël ou le Maroc et bien sûr la candidature turque reste omniprésente dans les débats. [...]
[...] Mais je vous dis que nous sommes devant la Nouvelle Frontière, que nous le voulions ou non. Au-delà de cette frontière, s'étendent les domaines inexplorés de la science et de l'espace, des problèmes non résolus de paix et de guerre, des poches d'ignorance et de préjugés non encore réduites, la contradiction entre la pauvreté et la surproduction. D'après le programme de Kennedy, il faut stimuler l'économie, fournir une aide internationale, fournir plus de moyen à la défense nationale, développer la NASA et lutter contre la ségrégation des populations noires. [...]
[...] Enjeu pour l'UE : garantir sécurité, prospérité, développement éco et compréhension mutuelle. III) Les enjeux géopolitiques des différents partenaires : la Méditerranée, un sujet qui fâche au sein de l'UE. La difficulté du projet tien dans un équilibre difficile à mettre en œuvre et à faire accepter Nous devons être prêts à proposer d'avantage qu'un partenariat, mais moins qu'une adhésion Romano Prodi, président de la Commission Européenne décembre 2002. Il ne s'agit donc nullement de préparer les pays de rive méridionale à rejoindre l'Union, tout en leur offrant une perspective de relation construite et suivie avec l'UE. [...]
[...] GÉOGRAPHIE La Méditerranée, nouvelle frontière de l'Union Européenne ? Au début des années 1960, le président Kennedy invitait les électeurs américains à atteindre une nouvelle frontière car l'espace terrestre continental était désormais contrôlé. Il renvoyait explicitement à la culture et à la représentation d'un programme dynamique fondé sur la conquête spatiale et la réduction des inégalités entre Blancs et Noirs. On retrouve ici l'interprétation mobilisatrice, dynamique et conquérant où la frontière (comme front pionnier) doit toujours être repoussée. La frontière est alors perçue comme un projet de société. [...]
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