Les systèmes productifs européens et leurs grandes articulations territoriales se sont construits, pour l'essentiel, historiquement et sur des bases nationales. Elles sont aujourd'hui confrontées à de profondes mutations, sous le double effet de l'intégration géo-économique communautaire et de la mondialisation, les 2 étant liés. On assiste à des trajectoires sectorielles et fonctionnelles de plus en plus divergentes : comment l'expliquer ? Si la mondialisation et la continentalisation des firmes transnationales s'accélèrent, chacune, selon sa nationalité ou son secteur d'activité, adopte des stratégies différentes : pourquoi ? Et ces processus débouchent sur des recompositions territoriales de grande ampleur à toutes les échelles : quelles en sont les composantes et l'impact ?
L'Union européenne, premier foyer économique de la planète, a connu depuis 50 ans une véritable explosion de la consommation énergétique et une transformation rapide de ses systèmes productifs sous l'impact des dynamiques d'intégration et de mondialisation. Consommant 2 fois plus d'énergie qu'elle n'en produit, l'UE est dans une position de dépendance énergétique d'autant plus préoccupante que la consommation mondiale est en progression et que les prix sont élevés, renforcés par l'instabilité politique des zones productives. Il semble donc nécessaire à la fois de réduire la consommation et de diversifier les sources. Ces dernières années, de nombreux pays européens ont ainsi redécouvert le nucléaire, malgré les contestations écologiques et les problèmes de sécurisation qu'impose cette technologie avancée. Des divergences politiques relatives aux politiques énergétiques apparaissent au sein même de l'UE (...)
[...] La montée des services : une large mutation du système productif L'Europe connait ces dernière décennies une forte montée des services, qui passent de 50 à 70% du PNB de l'UE à 15 depuis 1970 et de 45 à 70% des emplois, créant plus de 30 millions d'emplois depuis les années 1980. Dans l'UE à 25, ils représentent 120 millions d'emplois, soit 62% de la population active (2004). Mais cet ensemble très vaste recoupe des réalités économiques et sociales contrastées[4]. [...]
[...] Enfin car ce secteur est trop stratégique pour se passer de l'intervention directe ou indirecte de l'État et de la puissance publique. Les différences au sein de l'UE se traduisent tout d'abord dans la forte concentration du marché énergétique : Allemagne, France et RU représentent 50% du marché, et on atteint 75% en ajoutant l'Espagne, les Pays-Bas et la Pologne. Le degrés de dépendance est aussi une clé d'analyse : Malte est dépendante à 100% des importations, alors que la Norvège ou le RU sont des exportateurs nets. [...]
[...] ) Si l'investissement de l'UE dans les équipements informatiques (software et hardware) est très fort depuis les années 1980, il reste 2 fois moindre à celui des USA (et l'investissement en France est 3 fois moindre). Il faut également prendre en compte de profondes inégalités socio- spatiales dans l'utilisation et l'accès à ces technologies. On parle de fracture numérique. Au niveau des États, de profondes divisions apparaissent, en particulier entre l'Est et l'Ouest du continent, et même si un processus de rattrapage quantitatif opère peu à peu, il ne doit pas masquer les césures qualitatives (débit et qualité des réseaux). [...]
[...] L'objectif de chaque acteur est d'abord de contrôler son marché national le plus étroitement possible en créant/renforçant un champion national souvent avec l'intervention des autorités publiques respectives (cf fusion Crédit agricole/crédit Lyonnais en France). Le degré de concentration des marchés demeure très inégal : si l'Espagne est dominée par 2 grands établissements et le RU par l'Italie et l'Allemagne demeurent plus éclatées. La puissance des banques repose d'abord et avant tout sur leurs capacité à quadriller un territoire et des économies régionales par de nombreuses agences locales afin d'élargir leur clientèle et de drainer l'argent des épargnants, pour éventuellement ensuite l'investir sur des marchés financiers mondialisés. [...]
[...] Face à la marginalité des ports baltiques la facade maritime de la Northern Range regroupant les grands sites d'estuaires atlantiques du Havre à Hambourg (incluant Rotterdam, 3e port mondial) réalise 50% des flux continentaux. Ils sont complétés par quelques ports méditerranéens spécialisés dans l'importation d'hydrocarbures ou le traitement de conteneurs. Dans le transport aérien qui représente emplois États polarisent la moitié de l'activité de l'UE à 25 : le RU la France et l'Allemagne Pour le transports passagers, Londres Heathrow arrive en tête avec 10% du total continental. Londres et Paris réunies réalisent plus du quart du trafic. [...]
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