L'homme et les espaces ruraux

Résumé du document

Activité fondamentale de l'homme puisqu'elle lui fournit sa nourriture, l'agriculture est née il y a environ 5 000 ans av. J.-C., de la révolution néolithique qui inventa la culture et l'élevage. Pendant près de six millénaires, faute de moyens techniques, les rendements sont très faibles et la production de nourriture exige le travail de tous. Cette agriculture de subsistance, nécessairement une polyculture, est encore pratiquée par des centaines de millions de paysans du tiers monde qui consomment l'essentiel de leur production, le reste devant être vendu pour se procurer l'argent nécessaire, ne serait-ce que pour payer les impôts. Le développement des villes, carrefours des voies commerciales et foyers industriels, crée une demande croissante. L'agriculture de marché y répond et le développement des transports, en attisant la concurrence, l'accélère.

Extraits

[...] C'est le domaine des femmes. Les sols sont engraissés par les déchets de cuisine et les déjections des petits élevages. La juxtaposition d'un secteur en culture continue, associée à l'agriculture sur brûlis est une autre étape. Cela conduit à un système de culture en auréoles d'intensité décroissante. L'association de cultures fixées et de champs de brousse itinérants répond à la pression démographique. Enfin, l'introduction d'une culture de vente (coton, arachide) destinée à l'exportation à côté de la culture de subsistance (mil, sorgho, riz, manioc), a accéléré la constitution de ces finages auréolaires. [...]

[...] C'est le résultat de générations de paysans qui ont modelé des paysages originaux et qui s'efforcent de cultiver et d'élever des animaux pour leur propre consommation et/ou de commercialiser d'éventuels excédents. On ne peut donc considérer la campagne sans agriculture, même si parfois des secteurs sont abandonnés et conquis par la friche ou des bois. Sa présence même discrète rappelle des héritages antérieurs. Les espaces sans trace agricole ne peuvent être assimilées à des campagnes (ex : espaces désertiques, forêts sans populations). Cependant on ne peut assimiler monde rural à agriculture. [...]

[...] Cette maîtrise sanitaire est d'autant plus nécessaire que la sélection a fréquemment conduit à l'élimination de la rusticité donc à une plus grande fragilité des animaux, préjudiciable dans des cheptels de plus en plus importants soumis à des risques de contagions considérables. Une artificialisation du milieu de plus en plus poussée par utilisation d'engrais chimiques. Par ailleurs, l'irrigation a connu des progrès spectaculaires en particulier dans les régions marquées par l'aridité ou la sécheresse saisonnière. C'est tout à fait notable dans les pays méditerranéens. Les récoltes sont ainsi plus sûres et plus régulières. [...]

[...] Les espaces de l'agriculture vivrière correspondent d'une part à ceux gérés par les communautés indiennes et d'autre part à ceux de petits producteurs en marge des plantations. Les espaces de l'agriculture commerciale ont évolué dans le temps. Avec la colonisation des cultures spéculatives ont été développées sur les basses plaines littorales et les régions bien reliées aux ports : canne à sucre, cacao, coton, banane, puis café et blé. Les vastes espaces encore peu occupés au XVIIe siècle constitueront le domaine d'extension de l'élevage (Mexique, Chili, Nordeste brésilien, Argentine). [...]

[...] La mécanisation ne pouvait s'accommoder de cette situation : pertes de temps pour aller d'un lieu à l'autre, difficultés et parfois impossibilité d'utiliser des machines dans des champs trop exigus et malaisés d'accès du fait de leur enclavement ou de chemins étroits. Le remembrement apporte une solution à ces difficultés. Il s'agit d'échange de parcelles entre propriétaires afin de constituer des blocs d'un seul tenant, avec un nouveau dessin du parcellaire. La majorité de ces modifications a été planifiée et gérée par les collectivités publiques (ex : DDA en France). D'une façon générale, les régions d'openfield sont les plus favorables au remembrement. Par contre l'openfield mosaïque aux vastes parcelles remplace alors l'openfield laniéré. [...]