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On a déjà vu qu'il était difficile de limiter avec précision l'Europe. Cette difficulté empêche de pouvoir comptabiliser de manière incontestable les Etats européens. On peut estimer à une quarantaine le nombre de ceux-ci. Dans cet ensemble, on trouve des Etats de taille importante (Russie, Allemagne, France, Ukraine) mais aussi de micro-Etats (Andorre, San Marin, Monaco, Vatican...). Une comparaison avec les autres continents permet de se rendre compte que l'Europe est le continent le plus divisé politiquement.
Cette division doit cependant être relativisée. On peut constater que l'Europe occidentale apparaît moins divisée que l'Europe centrale ou orientale. C'est à propos de cette dernière qu'a été forgée la notion de balkanisation qui qualifie la division d'un espace en un grand nombre de petits Etats.
Etat : Territoire défini par des frontières, une population et doté d'un gouvernement
Les divisions européennes répondent en grande partie à la diversité culturelle. Aujourd'hui, le découpage de l'Europe en pays correspond pour l'essentiel à cette diversité culturelle. L'idéal national s'accomplit à travers l'Etat nation pour lequel l'Europe occidentale paraît avoir été plus avancée que le reste du continent. Toutefois, il demeure encore des problèmes générateurs de guerres ou de troubles (ex-Yougoslavie, pays du Caucase, pays basque, Corse, Irlande du Nord...)
Nation : Groupe humain présentant une forte unité culturelle fondée sur la langue, l'Histoire, les traditions, parfois la religion
Etat nation : Ensemble politique dans lequel une nation correspond au territoire d'un Etat dont elle constitue l'immense majorité de la population
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C'est dans l'Histoire du continent européen qu'on trouve les raisons à la diversité des situations des Etats nations européens. En effet, la partie occidentale du continent a vu se constituer des pouvoirs forts dès la fin du Moyen âge ou l'époque moderne. Par exemple, la France de François Ier ou de Louis XIV se trouve progressivement unifiée par les décisions prises par des souverains dont l'autorité n'est plus guère contestée (1539 : l'édit de Villers-Cotterêts impose la rédaction de tous les actes administratifs en français - centralisation administrative grâce à la présence des intendants dans les provinces). Au XVIIIè siècle, les frontières sont le plus souvent rectifiées afin de faire disparaître les enclaves laissées par les traités de paix des siècles passés ou par le droit seigneurial (...)
[...] Toutefois, tous ces pays n'ont pas la même vision de la construction européenne et certains n'ont pas adhéré à l'ensemble des réalisations de la construction européenne. Suédois, danois et britanniques ont conservé leur monnaie nationale et n'ont pas adhéré à l'euro. Irlandais et britanniques n'appartiennent pas à l'espace de Schengen. Dix nouveaux pays doivent entrer en 2004 et deux autres (Roumanie, Bulgarie) sont programmés pour entrer en 2007. Ces pays sont pour l'essentiel des pays de l'Europe orientale anciennement communiste (à l'exception des îles de Malte et de Chypre). Tous les pays de l'est européen ne sont cependant pas en mesure d'entrer dans l'Union. [...]
[...] limitant ainsi les possibilités de croissance des régions moins actives des pays les plus riches. Par ailleurs, cette différence de niveaux de vie (et de rémunération) alliée à la suppression des frontières risquent d'entraîner la délocalisation d'entreprises vers les nouveaux pays membres . tandis que les agricultures (activité souvent encore dominante de certains de ces pays) vont venir concurrencer les productions déjà excédentaires des anciens pays membres. Enfin, certains observent que l'élargissement modifie le rôle de l'Allemagne en Europe : alors que celle- ci regardait vers l'ouest (entente avec la France), elle retrouve avec l'élargissement des perspectives commerciales accrues vers l'Europe centrale, terre traditionnelle d'expansion. [...]
[...] La crise de l'ex-Yougoslavie a révélé la faiblesse politique et diplomatique de l'Union européenne, celle de l'Irak a confirmé cette incapacité des pays européens à parler d'une seule voix. En dépit de l'existence de l'Eurocorps qui groupe des troupes françaises, allemandes et belges, il n'y a pas de structures militaires au sein de l'Union autre que l'OTAN, alliance militaire pro-américaine issue de la guerre froide et à laquelle se sont ralliés d'anciens pays de l'Est. L'Union est donc bien le "nain politique" qu'évoquent certains. [...]
[...] La construction européenne apparaît dans l'impasse au plan institutionnel du fait d'un décalage entre volonté des Etats et attente des peuples. L'Union européenne est aujourd'hui dans une période où doivent être effectués des choix déterminants pour son avenir. Quelle Union ? Pour quelle politique ? S'il apparaît essentiel de parvenir à un accord, longtemps repoussé faute de pouvoir réussir à rapprocher des positions très diverses, l'Union européenne devra sans doute faire face dans l'avenir aux positions des souverainistes (partisans de larges pouvoirs laissés aux Etats) mais aussi des "régionalistes" (partisans de renforcer les prérogatives des régions au sein de l'Europe). [...]
[...] c'est au nom de ce même principe démocratique que se pose la question des votes au sein du Conseil européen (réunion des chefs d'Etat et de gouvernement . ou des ministres ayant une même compétence) : à l'origine, on avait adopté comme principe d'adoption d'une décision l'unanimité . puis on est passé à des systèmes de majorité pondérée ou qualifiée donnant plus de poids aux Etats les plus peuplés . Or, avec l'entrée de nouveaux pays, la primauté des poids-lourds de l'Europe (France et Allemagne en premier lieu) se trouve menacée. [...]
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