Une interface Nord-Sud : la Méditerranée

Résumé du document

Cours complet et bien structuré de terminale sur la Méditerranée, interface Nord-Sud. En plus des 10 pages entièrement rédigées, deux schématisations présentent la diversité des flux et les aménagements réalisés de part et d'autre de la Méditerranée.

Extraits

[...] La notion d'interface correspond à une zone de contact entre deux espaces différents. Comme ces deux espaces sont (de manière globale) inégaux, leur contact génère des flux liés à la différence de leurs potentiels respectifs. Peut-on pour autant considérer l'espace méditerranéen comme un trait d'union entre le Nord et le Sud ? des flux nombreux . les flux migratoires La croissance démographique ralentie des pays méditerranéens de l'Union européenne combinée à leur importante croissance économique attirent des flux de travailleurs venus des régions moins développées qui espèrent y trouver des conditions de vie meilleures (des flux de réfugiés politiques, liés notamment à la situation dans les Balkans, existent aussi mais sont moindres en importance numérique). [...]

[...] Elle se trouve donc en position de centre ; c'est d'elle que partent flux de capitaux, touristes ou la majeure partie des biens manufacturés. Le reste des pays méditerranéens constitue des périphéries plus ou moins intégrées à ces pays les plus riches. S'il y a de réelles similitudes entre les pays riverains (des cultures plutôt proches, nombreux flux souvent Nord-Sud et Sud-Nord), on remarque que l'écart est surtout profond entre l'Europe du Nord et l'Afrique sub-saharienne. Pour le géographe Gérard Hugonie, la notion d'interface se prête mal à un espace aussi vaste que la Méditerranée. [...]

[...] Plus de 40 ans après l'indépendance des derniers pays de la zone Sud et Est de la Méditerranée, on pourrait imaginer que ces Etats atteignent enfin une forme de maturité pouvant leur permettre de rattraper leur retard (on voit par exemple commencer à s'abaisser la fécondité). Il n'en est rien, l'écart a même tendance à s'accroître. En effet, les pays de l'Europe occidentale méditerranéenne compris la Grèce) ont profité d'un développement récent de leur partie méditerranéenne (France, Italie) ou de leur territoire (Espagne, Grèce) en grande partie grâce aux aides de l'Union européenne apportées à des régions jusqu'alors marginalisées économiquement. Dans le même temps, les autres pays du monde méditerranéen connaissent des croissances économiques hésitantes, croissances pouvant être fortes mais jamais durables. [...]

[...] Dans ce système, l'unité tend à être la règle et l'assimilation des minorités est toujours un objectif afin que la nation demeure une réalité. Dans les pays de l'Est et du Sud de la Méditerranée, le concept de l'Etat nation cadre mal avec une vision théologique de la politique. L'Umma, communauté des Croyants, est un cadre qui se recoupe mal avec l'idée de nation. Hormis la Turquie (qui est un Etat laïc) et Israël, les autres pays du sud et de l'est méditerranéen ont des structures étatiques qui doivent coexister avec des structures qui limitent son développement. [...]

[...] En effet, on peut se rendre compte que la séparation constituée par la mer Méditerranée n'est pas forcément pertinentes. On trouve en effet d'importantes communautés musulmanes en Europe, soit qu'il s'agisse de populations ayant immigré au cours du XXè siècle en Europe occidentale (en particulier en France), soit qu'il s'agisse de communautés anciennes fortement implantées depuis la conquête turque des XVè et XVIè siècles (Bosnie, Albanie). De même, on trouve des communautés chrétiennes dans le monde méditerranéen musulman (coptes en Egypte, Maronites au Liban . [...]