L'espace Méditerranéen est un espace organisé autour d'une mer continentale : la mer Méditerranée. Cet espace relie l'océan atlantique par le détroit de Gibraltar et l'océan indien par le canal de Suez, il est prolongé par la mer tyrrhénienne, la mer adriatique, la mer Egée et la mer Noire. Si l'ensemble de cet espace a les caractéristiques du domaine bioclimatique méditerranéen caractérisé, entre autres, par des étés chauds et secs et des hivers ou des automnes plus arrosés, une végétation essentiellement xérophile, on observe tout de même des variantes. De part et d'autre de la méditerranée, on compte 25 Etats d'une grande diversité, regroupant une population de près de 250 millions d'habitants. Ils ont entretenus et entretiennent aujourd'hui encore de nombreuses relations. L'espace méditerranéen est donc une zone de clivage et de contact. A ce titre, il peut apparaître comme une interface, c'est-à-dire un espace qui met en relation deux ensembles géographiques distincts. Cet espace peut d'ailleurs marquer certaines discontinuités.
La Méditerranée concentre donc ainsi, dans un espace restreint, tous les clivages et conflits du monde. La Méditerranée, en tant que zone de fracture majeure, est une sorte de modèle réduit des enjeux du monde contemporain : niveaux de développement très différents, contacts conflictuels sur le long terme entre civilisations mais aussi échanges de toutes sortes qui, à la fois, réduisent et entretiennent la fracture.
On verra que l'espace méditerranéen est à la fois un espace de clivages (I), de mutation et de coopération (III) caractérisé par l'ampleur des flux humains (II) (...)
[...] La Méditerranée est la région du monde ou l'U.E réalise ses plus forts excédents commerciaux : les pays méditerranéens hors U.E sont pour cette dernière un marché ou elle vend aussi bien des produits industriels que des céréales ou des services. Les pays de la rive africaine et asiatique de la Méditerranée ont comme caractère commun d'échanger infiniment plus avec les états de l'U.E qu'avec leurs voisins immédiats. C'est particulièrement vrai pour le Maghreb ou les échanges entre pays sont faibles alors qu'ils sont intenses avec les états de a rive Nord. [...]
[...] Enfin, il existe des foyers secondaires d'immigration : la Libye (tunisiens et égyptiens) et Israël (Juifs d'Europe et du reste du monde). Tous ces flux se sont développés surtout après 1945. L'Europe occidentale n'est pas la seule destination donc, il existe aussi une forte attraction des états du Golfe à l'égard des Egyptiens, Palestiniens ou Syriens. L'appel à la main d'œuvre étrangère puis la fermeture de l'Europe Après la seconde guerre mondiale, l'économie de l'Europe occidentale, en plein développement, manquant de main d'œuvre, fit appel à des populations étrangères, d'abord d'Europe du Sud, puis du Maghreb et de Turquie. [...]
[...] Au total, trois des principaux pays d'accueil du tourisme mondial, la France, l'Espagne et l'Italie, sont des états du Nord de la méditerranée et accueillent près du quart des touristes mondiaux. La méditerranée orientale est aménagée de manière moins continue mais l'urbanisation touristique y progresse rapidement, principalement en Croatie et sur le littoral turc. Les grands pôles émetteurs des flux touristiques sont des pays développés à haut niveau de vie, par conséquent les flux Sud Nord sont très faibles et, en raison de la plus grande proximité de ces pôles émetteurs et de la densité de l'infrastructure de transports, c'est la rive Nord qui a la fréquentation la plus intensive. [...]
[...] Un projet de banque euro méditerranéenne est à l'étude. Ce processus de Barcelone entre dans le cadre d'une politique de co-développement (favoriser le développement du Sud (subventions) afin de juguler les migrations de population vers le Nord). Un espace de coopération à inventer A ce jour, tous les objectifs de la conférence de Barcelone n'ont pas été atteints et les réalisations concrètes, en dehors du programme d'aide MEDA, peu nombreuses. La résolution du problème des inégalités alimentant les extrémismes et les flux migratoires ne passe pas seulement par la création d'une zone de libre échange. [...]
[...] Ensuite, cet espace a été divisé en états distincts mais les échanges entre les rives de la Méditerranée n'ont jamais été complètement interrompus. Le déclin de l'empire romain et la diffusion de l'Islam ont complètement transformé l'histoire du bassin méditerranéen, dés lors marquée par le long affrontement entre états chrétiens et musulmans expliquant, en partie, la grande fragmentation culturelle de cet espace symbolisée par la ville de Jérusalem, ville trois fois sainte. Des espaces méditerranéens ont ainsi été intégrés à des aires de civilisation successives, surtout dans l'Est du bassin, ce qui leur donne une identité complexe : c'est le cas de Balkans (influences chrétiennes, musulmanes, domination de différents empires dont les empires ottomans et russes ) et du Proche orient (influences chrétiennes, musulmanes, influences arabes, turques, anglaises, allemandes Ces influences diverses et contradictoires sont souvent à l'origine de situations conflictuelles. [...]
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