Le territoire français actuel conserve les empreintes du long façonnement d'une société à dominante rurale. L'homogénéité dans la diversité, tel est l'un de ses traits majeurs.
Mais ce territoire est également celui d'un Etat-nation qui a grandement contribué à la mise en place de structures et de réseaux qui sont les fondements de la France actuelle. La monarchie a organisé progressivement ce territoire en fonction de ses principes et de ses intérêts. Puis l'Etat républicain a assuré la succession selon le principe de l'homogénéité et de l'égalité de traitement du territoire. La distribution du pouvoir politique et l'essor des échanges sont à l'origine du système urbain (...)
[...] Le territoire est dans sa quasi-totalité approprié sous forme de propriété privée, de biens communaux ou de domaine public. Le parcellaire, qu'il soit rural ou urbain, est la traduction de cette appropriation du sol. La forme et la dimension des parcelles carient d'une région à l'autre, d'un système de culture à l'autre car le parcellaire est le support d'un type d'exploitation. La forme d'une parcelle réservée à l'élevage est en général plus compacte et moins géométrique que celle d'une parcelle de labour dont la forme rectangulaire (en lame de parquet) est optimale pour le tracé des sillons. [...]
[...] Enfin, un territoire porte la marque des logiques du marché, qui doivent peu au pouvoir politique, et qui tendent à sa hiérarchisation. I - Un territoire divers et homogène. De la position de la France découle une diversité du relief, du climat, des sols, de la végétation, qui a produit des paysages ruraux nuancés. L'unité est celle de la nation, unifiée de longue date, qui permet à la diversité de s'exprimer dans une mission commune. II - Les formes d'organisation élémentaires du territoire. [...]
[...] Le département. Le maillage départemental est inventé par la Constituante en 1790. La dimension du département a l'avantage d'être à taille humaine tout en permettant l'unification de traitement de l'ensemble du territoire. Le département s'est maintenu à cause du compromis politique qu'il a rendu possible entre le centralisme du pouvoir et le besoin de décentralisation de la population. La région. la région est devenue une collectivité territoriale analogue au département dont l'assemblée est élue au suffrage universel direct et qui détient en propre des compétences spécifiées dans différents domaines (transports, enseignement, formation Le pouvoir du préfet s'est transformé. [...]
[...] IV - Mise en réseau et hiérarchisation du territoire. La France actuelle présente de grandes inégalités. De vastes zones sont caractérisées par une absence de grands pôles urbains ou de grandes voies de communication. En revanche, les lignes de force sont faites d'axes qui cumulent les voies de communications et les organismes urbains essentiels. Depuis 30 ou 40 ans, la France ne vit plus dans un hexagone nervuré par les réseaux installés dans les siècles intérieurs. Elle est confrontée à la concurrence des autres pays européens et à la mondialisation de l'économie. [...]
[...] La hiérarchie qui s'est établie augmente donc le poids de la région Ile-de-France dans le dispositif routier global. On assiste au renforcement des axes conformes à la fois à la convergence parisienne et aux grandes liaisons européennes. Dans le domaine ferroviaire, on peut faire une démonstration analogue. Paris se retrouve au centre du système. Là encore la hiérarchisation renforce le rôle de la plaque tournante parisienne. Il y a une coïncidence entre le réseau du TGV et celui des autoroutes, comme celui des liaisons aériennes. [...]
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