Michel Foucher : 72 % du kilométrage des frontières en Europe est à mettre au compte du XXe siècle, "aucun autre continent n'est sujet à de telles reconfigurations". Pourtant au sein de cet ensemble continental, des États ont décidé de construire un projet politique, un objet mal identifié "non identifié" selon Delors. Dans la définition de ce projet quelques éléments sont facilement repérables : libre circulation et grand marché jouent contre les frontières nationales, obstacles aux échanges et porteuses des rivalités de puissance entre États. "Les frontières, ces produits de l'imaginaire ou de l'idéologie nationale, ne sont plus des limites intangibles mais des zones de contact et de circulation" (...)
[...] Pb des flux importants dans les espaces dynamiques : embouteillages automobile du fait de systèmes de transports en commun peu ou pas développés. Ces frontières sont pourtant largement franchies, franchissement prend plusieurs formes : agglomérations qui s'étalent sur plusieurs pays pour constituer un vaste continuum urbain : Genève pers côté suisse côté français. Relations quotidiennes entres espaces de résidence et de travail : salariés français vont travailler à l'étranger alors que seulement viennent en France. Tourisme puisque les Européens passent leurs vacances essentiellement en Europe : grandes migrations estivales. [...]
[...] Changement de regard que permet la coopération mais c'est une coquille vide Conclusion Si la circulation des H et marchandises est une réalité au sein de l'UE avec une nuance en fonction de l'adhésion des États ou non aux accords de Schengen, dans le même temps l'UE rigidifie ses frontières extérieures faisant peser une responsabilité très forte pour des États dont les frontières, voisines de celle d'un État non membre sont celles de l'Union toute entière. Cette fermeture extérieure a des csq directes sur les anciennes circulations transfrontalières qui se faisaient à l'Est de l'Europe : élément de tension diplomatique entre nouveaux membres et leurs voisins (Roumanie et Moldavie, Pologne et Ukraine, Hongrie et Ukraine). La sécurisation des frontières a produit des crispations entre ces régions voisines. [...]
[...] Il faut bien insister sur le fait que le rôle physique d'une frontière entraîne une fonction psychologique qui détermine les représentations et la mémoire des acteurs qu'ils soient nationaux ou plus précisément transfrontaliers : cette dernière fonction ne peut être éliminée artificiellement car elle s'inscrit dans la durée et l'épaisseur historique Une coopération à intensité variable selon les territoires de l'Union Zones frontalières du Sud de l'Europe faiblement peuplées et restées très enclavées du fait de la géographie ou de l'histoire, elles n'ont qu'une expérience très limitée de la coopération. Les frontières de l'Europe du NO sont des zones assez fortement peuplées et engagées dans des expériences de coopération depuis le début des années 1960. Même dans ces espaces identifiés comme dynamiques, faiblesse des acteurs et des réseaux transfrontaliers. Situation plus complexe en Europe du centre et de l'Est : décalage entre la multiplication des eurorégions qui peuvent donner l'impression d'une forte coopération et la réalité des projets communs. [...]
[...] De même, face à une tache urbaine qui ne tient pas compte des frontières, les collectivités locales ont dû innover pour concevoir des politiques urbaines, gérer les transports. Progressivement des textes européens ont permis de construire ces coopérations et de donner un cadre juridique à ces échanges : groupement européen de coopération transfrontalière, plusieurs territoires l'ont déjà choisi : eurométropole Lill-Tournai-Courtrai, l'eurorégion Ister-Granum entre Slovaquie et Hongrie. Le principal avantage du GECT est d'utiliser le droit du siège en négociant les contreparties pour celui qui n'a pas le siège. [...]
[...] Dans l'Agenda 2000, le programme Phare était conçu comme un dispositif de pré-adhésion. La coopération avec les pays de l'ex-Europe de l'Est se poursuit puisque en mai 2009, un partenariat oriental est signé entre l'UE et 6 États de l'ex-URSS, stratégie qui agace la Russie Les infrastructures de transport : entre souhaits et réalités financières Facilitent circulation des Européens et échanges entre pays. Mais projets limités en nombre et doivent compter fortement sur les cofinancements des États ou d'autres opérateurs projets ont été retenus : Lyon-Bâle-Duisbourg-Rotterdam ou encore Paris-Strasbourg-Vienne- Bratislava. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture