Vivre à Arica, dans la province de Tarapacá, au Chili, c'est être de près ou de loin lié à une activité commerciale, c'est être lié au rôle de transit qui s'illustre pleinement dans cette ville portuaire. Le quotidien moyen de l'Ariqueño ne peut se comprendre et s'appréhender si l'on ne le restitue pas dans un cadre plus important qui est celui de la région frontalière Chili-Pérou-Bolivie : en effet, Arica est tout autant une ville située à 30 km du Pérou qu'une ville d'où part la route principale menant vers la Bolivie. La région frontalière Chili-Pérou-Bolivie, du côté est de l'Amérique latine et à la limite nord des Andes, semble dès lors être un lieu de transit. Lieu de transit qu'il ne faut néanmoins pas réduire à lui-même : il s'inscrit dans une échelle mondiale dont le lien avec le commerce et les échanges est évident. Or, il semblerait tout autant que cet espace soit convoité pour des raisons différentes par les trois pays : en plein coeur du désert d'Atacama dont les influences climatiques sont d'une importance non négligeable, cet espace frontalier reste un sujet épineux des tensions diplomatiques entre les pays au niveau du contrôle de territoires, qu'ils soient marins ou terrestres. Pour un espace en grande partie dominé par le désert, les convoitises paraissent curieuses. De fait, l'accès à la mer, aux ressources marines, mais également aux principaux axes de transports et aux ressources minières constituent pour chacun des pays des raisons tangibles qui justifient leurs revendications. La région frontalière est un espace promoteur d'intégration à l'échelle mondiale par l'économie, économie qui, en retour, pourrait paradoxalement promouvoir une intégration à l'échelle régionale.
Dans quelles mesures la région frontalière Chili-Pérou-Bolivie constitue un espace économique clef des trois pays sitôt qu'ils sont envisagés dans une perspective d'inter-influences ? Comment peuvent dès lors se comprendre les rivalités et revendications actuelles à l'égard de cette région dont le potentiel intégrateur à l'échelle régionale reste pourtant non négligeable ? (...)
[...] Il apparaît donc que la région frontalière Chili-Pérou-Bolivie est une région contrastée entre les tensions diplomatiques et les volontés progressives d'intégration. Ces deux aspects reflètent profondément les convoitises à l'égard de cet espace, convoitises profondément inégales. Or, tous trois excluent les concessions sur un nouveau tracé de frontières qui leur serait préjudiciable : chaque pays refuse de céder une parcelle de territoire. Dès lors, tous ont à gagner dans une progressive intégration régionale : les différents traités marchent en ce sens. [...]
[...] La région frontalière Chili-Pérou-Bolivie : un espace clef des activités économiques Les activités minières sont d'une grande importance : cuivre, salpêtre . ainsi que les activités économiques à travers le port d'Arica, qui permet l'importation de nombreux produits vers le Chili et la Bolivie, mais également l'exportation de matières premières (cuivre, salpêtre) vers l'Amérique du Nord et l'Asie Les activités économiques d'un espace en partie dominé par le désert d'Atacama se révèlent certaines, particulièrement liées aux frontières mêmes des trois pays : les limites administratives séparent ici les pays mais constituent un espace actif d'échanges. [...]
[...] De fait, l'accès à la mer, aux ressources marines, mais également aux principaux axes de transports et aux ressources minières constituent pour chacun des pays des raisons tangibles qui justifient leurs revendications. La région frontalière est un espace promoteur d'intégration à l'échelle mondiale par l'économie, économie qui, en retour, pourrait paradoxalement promouvoir une intégration à l'échelle régionale. Dans quelles mesures la région frontalière Chili-Pérou-Bolivie constitue un espace économique clef des trois pays sitôt qu'ils sont envisagés dans une perspective d'inter-influences ? [...]
[...] Le conflit ne nous intéresse pas tant pour lui-même que par les conséquences qui en découlèrent, à savoir l'annexion par le Chili des provinces péruviennes de Tarapacá et d'Arica, ainsi que de la province bolivienne d'Antofagasta. Le fait majeur des conséquences de la guerre, et qui n'a cessé de se faire ressentir jusqu'à nos jours, est la perte de l'accès à l'océan Pacifique par la Bolivie suite au traité de 1904 : si cette perte posait déjà de véritables problèmes à l'époque, les effets ne s'en font que plus sentir aujourd'hui alors que les États-Unis, le Japon et la Chine font partie des principaux partenaires commerciaux de la Bolivie, totalisant à eux trois plus de 25% des importations boliviennes de marchandises : les tensions liées à la frontalière ont donc en ce qui concerne la Bolivie des enjeux à la fois géographiques et économiques, dont les effets s'appréhendent à l'échelle mondiale étant donné que les livraisons de marchandises des pays du Pacifique en direction de la Bolivie doivent passer par le Chili et en particulier les ports d'Antofagasta et d'Arica qui font office d'intermédiaire : peu étonnant, dès lors, que 60% de la charge du port d'Arica soit bolivienne. [...]
[...] Enfin, nous trouvons également le paso Colchane- Pisiga à l'est de la province de Tarapacá au Chili, second lieu de passage important ainsi que le paso Apacheta de Irpa ne servant véritablement qu'aux populations Aymaras vivant dans des villages limitrophes. De façon générale, le paso Tambo Quemado se distingue entre tous : les Cahiers d'Outre-Mer d'avril-juin 2003 mentionnent qu'il représente à lui seul plus de 65% du trafic de marchandises entre les deux pays. Or, l'on s'aperçoit que ces lieux officiels de passage restent très peu nombreux et que le trafic de marchandises reste néanmoins très circonscrit : le problème, bien entendu, se pose essentiellement pour la Bolivie étant donné son absence d'accès à la mer et les contraintes liées au relief (le passage ferroviaire de Visviri rencontre parfois des pentes de 5 à dans le développement d'axes de transports performants : le réseau ferroviaire passant par Visviri est véritablement d'une autre époque Une intégration régionale et continentale, en dépit des conflits frontaliers, semblent se dessiner peu à peu entre le Chili, le Pérou et la Bolivie : depuis 1996, la Communauté andine des nations (CAN) regroupe à elle seule le Pérou, la Colombie, la Bolivie et l'Équateur : le fait important est, qu'au-delà d'une coopération économique, cette organisation permet depuis 2003 aux habitants des pays membres de circuler avec simple présentation de leur carte d'identité : de fait, les flux de populations sont rendus plus aisés entre la Bolivie et le Pérou et réduit les tensions qui peuvent exister entre les deux pays. [...]
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