La face noire de la mondialisation : le crime organisé

Thèmes abordés

Face noire de la mondialisation, crime organisé, trafic de drogue, guerre de l'opium, trafic d'êtres humains, déstructuration de l'Etat, réseaux transnationaux, immigration clandestine

Résumé du document

En 1995, parallèlement au sommet du G7 qui se réunissait à Carthagena en Colombie, s'est tenu à proximité une rencontre des principales mafias contemporaines : Cosa Nostra, triades chinoises, yakusas japonais, mafias américaine et russe, cartels d'Amérique latine... Somme toute une forme de défi aux puissances de la planète. Le crime organisé est la mise en oeuvre d'activités illégales ou principalement illégales par une entité collective, plus ou moins hiérarchisée, les sociétés secrètes criminelles appelées mafias étant l'une des formes les plus abouties d'organisation criminelle.

La criminalité organisée a connu une expansion forte dans les dernières décennies, et on peut donc s'interroger sur les dynamiques ou mécanismes de la mondialisation qui permettent à celle-ci de s'épanouir. On peut considérer que parmi les activités traditionnelles figure le trafic de drogue : le commerce de l'opium s'est effectué de manière traditionnelle, mais marginale pendant des siècles le long de la route de la soie, mais a pris une dimension massive, quasi-industrielle au XIXe siècle notamment avec la guerre de l'opium, puis avec sa culture par la Chine.

Extraits

[...] Selon Jean-François Gayraud, cependant, la focalisation sur le terrorisme a détourné l'attention du crime organisé qui se développerait très rapidement dans la période récente. Il évoque la « criminalisation du monde ». Atalante mise en place par l'UE en décembre 2008 et Task Force 151 mise en place par les États-Unis Enquête de Roberto Saviano : Gomorra qui décrit les activités de la Camorra : trafic d'armes, marché des déchets toxiques‬牤杯敵‬潣瑮敲慦濧畱⁩湩整癲敩摮慲瑩攠獅慰湧ⱥ戠慬据楨敭, drogue, contrefaçon qui interviendrait en Espagne, blanchiment, par achat d'équipements touristiques, mais aussi en contribuant à l'importation en Europe de la Cocaïne colombienne. [...]

[...] Ce pays produit plus de de l'opium illicite mondial et la quasi-totalité de ce qui est consommé en Europe. De même en Amérique latine, le contrôle de la production et du trafic de drogue s'est déplacé de la Colombie au Mexique au cours des années 90. Les cartels mexicains contrôlent en effet dans une bonne partie de l'Amérique latine, la production et la commercialisation de cannabis (leur secteur d'origine, mais sont étendu leurs activités à la cocaïne et à l'héroïne). [...]

[...] Les profits de cette nouvelle branche de la criminalité pourraient être équivalents à ceux du trafic de drogue (estimation jusqu'à 1000 Md offrant un panel d'intervention très large : pornographie en ligne, détournement d'informations et vol d'identité bancaire par exemple (par le biais de programmes malveillants malwares : été 2009, le FBI met fin au piratage de plus de 130 millions de cartes bancaires par un réseau de plusieurs dizaines de personnes américaines, chinoises, ukrainiennes, biélorusses, ukrainiennes, trafics de faux médicaments (contrefaçons évaluées à du chiffre d'affaires mondiales du secteur pharmaceutique, fausses loteries, jeux en ligne. Internet est aussi un moyen de blanchir l'argent issu des activités illégales. De manière générale, la dérégulation des marchés financiers a également permis de recycler l'argent sale, malgré les tentatives récentes de contrôle. II La constitution de réseaux transnationaux puissants A. [...]

[...] Par ailleurs, de larges portions de l'appareil d'État sont vraisemblablement corrompues. La violence armée fait du Mexique une zone aussi dangereuse que l'Irak ou l'Afghanistan : la « guerre contre la drogue » menée par le président Calderon (2006-2012) aurait causé peut- être 70 000 morts. B. Un enjeu de dimension internationale Des mesures destinées à enrayer l'internationalisation des activités criminelles sont prises dès le début du XXe siècle : convention internationale de l'opium en 1912, création de l'ancêtre d'Interpol en 1923. Toutefois, on peut dire que le trafic de drogue n'est perçu comme un enjeu international qu'à partir des années 60 : convention unique sur les stupéfiants de 1961 adoptée par l'ONU, nouveaux moyens mis en œuvre par les États-Unis à l'époque de Nixon (Drug Enforcement Administration en 1973) sur le territoire américain, mais plus tard opérations de politique extérieure (Panama 1989). [...]

[...] Cosa Nostra, la mafia sicilienne s'est semble-t-il structurée et organisée au moment de l'unification italienne en 1860. Dans la région de Naples, c'est la Camorra qui a développé des activités criminelles, en Calabre la N'Drangheta et plus récemment dans les Pouilles (trente dernières années) la Sacra Corona Unita. En Russie, le russe est régi par une sorte de code d'honneur. Les bolcheviques s'allient brièvement avec cette organisation pour renverser le régime en 1917 avant que Staline ne la combatte. Sur les ruines de l'État communiste renaît une criminalité organisée spécialisée dans le racket et la violence mafias du Caucase). [...]