La croissance est le fait majeur de la deuxième moitié du 20e siècle, surtout si on englobe le Japon. Elle s'accompagne d'un rapprochement avec les pays du Nord par l'augmentation des classes moyennes urbaines. Au début du XXIe siècle, l'impression est celle d'une véritable dynamique régionale qui bouscule les circuits de l'industrie mondiale. On y trouve des capacités de pointe dans l'aéronautique, dans le nucléaire et dans l'électronique commerciale avec une avance réelle grâce au Japon, à la Corée du Sud et à Singapour qui possèdent des entreprises comme Samsung. C'est dans ces pays que l'on trouve 13 des 20 plus gros fabricants de semi-conducteurs mondiaux ce qui représente 9 circuits intégrés sur 10. Au niveau financier, elle dispose de l'épargne et des réserves de capitaux les plus importantes au monde. Elle représente entre autres 1/3 de la population mondiale, 20% du PIB mondial et 30% des exportations mondiales.
Mais depuis 1997, un sentiment de vulnérabilité cohabite avec l'optimisme et l'ardeur au travail. La zone a subi toutes sortes d'épreuves et elle dépend toujours des marchés extérieurs, notamment de la conjoncture aux EUA. Ces épreuves peuvent d'abord être des perturbations économiques comme la crise monétaire financière de 1997 ou les répercussions de la récession japonaise et du ralentissement de la croissance aux EUA en 2001-2002. Ces épreuves peuvent aussi être des secousses politiques graves comme la chute du régime en Indonésie, les attentats terroristes ou les regains de tensions dus à la menace de la Corée du Nord. On prend aussi conscience de l'existence de nouveaux risques sanitaires et environnementaux cette fois avec des exemples comme le SRAS ou la grippe aviaire.
En outre, l'Asie-Pacifique n'a pas d'unité réelle. Nous la percevons comme une zone car elle se définit par des flux croisés de marchandises et de capitaux et parce que cette zone commerciale est insérée dans l'économie mondiale. Elle est pourtant composée de pays extraordinairement différents : ces pays vont de Singapour à la Chine et sont séparés par des tensions. Par ailleurs, on voit la formation de pôles sous-régionaux qui augmentent les disparités internes d'un pays et peuvent transcender les frontières et les désaccords entre états.
[...] La croissance y était inattendue. En effet, vers 1995, l'Asie était vraiment très pauvre et seul le Japon semblait capable de croissance. La Corée du Sud sortait rasée d'une guerre civile meurtrière, Taïwan était le refuge d'un mouvement vaincu, Honk-Kong débordait de réfugiés et la Thaïlande et l'Indonésie s'enfonçaient dans l'instabilité. Encore en 1965, Singapour indépendante semblait condamnée car elle n'avait plus d'arrière- pays et la Thaïlande risquait d'être atteinte par les guerres de l'ancienne Indochine. Dans les années 1960, on attendait plutôt un décollage de pays africains et celui de l'Algérie et de la Guinée paraissaient évidents malgré le livre de René Dumont, l'Afrique noire est mal partie, qui s'inscrivait à contre-courant. [...]
[...] Le détonateur a été monétaire : la hausse du $ courant 1996 a entraîné une surévaluation des devises asiatiques conduisant à un ralentissement des exportations. Il y a en fait d'autres causes dont un point bas du cycle de l'électronique qui s'est reproduit en pire en 2001. Ainsi, début 1997, une perte de confiance frappe les monnaies de la zone et particulièrement le baht, la Thaïlande étant considérée comme le pays le plus fragile. En effet, elle possédait des indicateurs proches de ceux du Mexique en 1994 comme une monnaie fortement surévaluée et une dégradation constante de la balance des paiements. [...]
[...] - principales réformes en cours Elle est liée à la stratégie de croissance adoptée en 2000 pour améliorer la compétitivité. Et c'est d'abord la privatisation ou la fermeture de la des entreprises publiques, et généralement des PME. Il y a une forte résistance des dirigeants qui ne souhaitent pas perdre leur statut très avantageux. C'est aussi une unification du droit applicable aux investissements et un assainissement du secteur bancaire public par recapitalisation. Mais, il y a des mauvaises créances qui sont toujours alimentées. [...]
[...] Ces pays ont surmonté les obstacles au développement économique d'où un côté plutôt inattendu de la crise. Cependant, on voit une forte pression démographique sur des espaces restreints. La densité de Hong-Kong et de plus de 7000 hab. et en Corée du Sud de la population se concentre à Séoul. Ils ont tous un fond commun de traditions et d'histoire. Ils possèdent tous des influences venues de la Chine comme le sens de la hiérarchie, la place très importante de l'éducation et le passé colonial qu'il soit japonais ou britannique. [...]
[...] La récession est très forte avec de croissance en 1998. Ceci est accompagné d'une poussée de chômage et des faillites touchant même des grands chaebols d'où l'appel au FMI. Pourtant, contrairement aux tigres, la Corée du Sud n'est pas menacée de pauvreté. En effet, beaucoup de personnes donnent de l'argent au gouvernement pour rembourser le FMI La reprise est rapide grâce à l'effort d'exportation, mais la croissance reste modeste depuis. Les réformes correspondent aux engagements pris vis-à-vis du FMI c'est-à-dire : des privatisations, l'introduction de la transparence dans les bilans des entreprises et des banques et une ouverture économique avec baisse des tarifs douaniers et l'arrivée d'IDE pouvant prendre le contrôle d'entreprises sud-coréennes. [...]
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