Espace rural et agriculture en Russie, fiche de géographie de 5 pages
L'agriculture fut le point faible de l'économie socialiste et les insuffisances en furent chroniquement dénoncées. Entre 1913 et 1960, la valeur de la production agricole en Russie même a été multiplié par 2 seulement, dans un contexte de forte croissance de la population, tandis que celle de l'industrie était multiplié par un facteur 40 ! après la décennie noire de la collectivisation et malgré les multiples plans d'investissements et les subventions au secteur agricole après la Seconde guerre mondiale, la Russie est devenue structurellement massivement importatrice. L'agriculture de type soviétique était, dans les campagnes russes, caractérisée par une structure de très grandes exploitations collectives. Deux tiers de ces exploitations, tant sovkhoves que kolkhozes, étaient structurellement déficitaires au début des années 1980.
-Une transition paradoxale.
-Le choc du passage à l'économie de marché..
-Les paradoxes de la répartition des productions et des moyens.
-La géographie régionale des productions : concentration ou dispersion ?
-Les nouveaux acteurs.
[...] C'est surtout vrai pour les grandes cultures. Ce sont ici les grandes régions céréalières du Sud-Ouest du pays qui se sont renforcées (Rostov, Krasnodar, Stavropol) et de la Volga (Tatarstan). Le phénomène de concentration et de spécialisation régionale, assez sensible donc pour certaines productions, n'est néanmoins pas universel. La répartition du cheptel bovin privé est par exemple, resté à peu près stable. - La montée des disparités spatiales. Et de fait, le phénomène majeur est la montée des contrastes à l'intérieur même des régions. [...]
[...] Cette liaison entre la performance économique de l'agriculture et la distance aux villes n'est pas une nouveauté. Cette structure géographique a résisté au changement de système économique, apparaissant comme un élément constituant du paysage agricole russe. Du fait de la très faible qualité des réseaux routiers secondaires, l'avantage comparatif des exploitations situées près des grandes villes ou sur des grands axes est décisif. La zone de plus grande rentabilité est une auréole de 20-60 km autour des grandes agglomérations, mais c'est aussi là que la compétition pour l'espace est la plus vive, du fait du mitage de l'espace agricole par les résidences secondaires et les multiples équipements de loisir. [...]
[...] Jusqu'en 1991, outre les exploitations collectives, le système de commercialisation et de fournitures était également entre les mains de l'Etat. La disparition de l'URSS signe la liquidation rapide de ce système. La dérégulation est complète : l'Etat cesse pratiquement d'acheter la production agricole et donne leur pleine autonomie financière aux exploitations. - La liquidation ambiguë du système des exploitations socialistes. Parallèlement, les exploitations collectives sont rapidement mises en demeure de changer de statut avant le 1er janvier 1993. L'immense majorité des anciens kolkhozes et sovkhozes choisit de se faire réenregistrer en tant que sociétés ; très peu sont dissous. [...]
[...] Une transition paradoxale. Les campagnes russes sont entrées dans la période des réformes libérales dans un état de crise profonde, avec des dirigeants et des travailleurs mal préparés à changer leurs façons de faire. Ces évolutions structurelles discrètes mais profondes se sont produites sur ce fond de crise violente, tandis que des structures fortes antérieures restent enracinées, entravant la perception des changements. Les lois qui gouvernent l'évolution des campagnes russes vont à l'opposé des tendances observées dans les pays occidentaux depuis des décennies : les lieux de performances ne sont pas là où l'on voudrait les chercher, les structures privés ne fonctionnent en rien comme prévu par les experts. [...]
[...] Les paradoxes de la répartition des productions et des moyens. La grande agriculture collective, dont on a vu qu'elle avait maintenu l'essentiel de ses structures et qui contrôle presque les des terres, ne contribue plus que pour 40% environ à la production totale. Parallèlement, le minuscule secteur de l'agriculture sur lopin est l'acteur majeur du système, et assurait de cette même production en 2005. Les exploitations sur lopins sont passés de 3.9 millions d'ha en 1990 à 18.5 millions en 2005. [...]
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