Le bassin versant du Danube s'étend sur 17 États, dont 10 riverains du fleuve. En 1994, la Commission européenne a promu le fleuve « corridor paneuropéen » parmi une série d'itinéraires internationaux que les pays traversés sont sensés équiper et normaliser de manière à fluidifier le transport de marchandises sur de longues distances, et qui forment ensemble le réseau TRACECA (Transport Corridor Europe-Caucasius-Asia) (...)
[...] La question du transport fluvial s'ajoute à celles, plus globales, que soulève la Danube en tant que bien commun à préserver et à mettre en valeur. L'aménagement de la voie navigable : enjeux nationaux et cadre international Pour l'UE, le Danube est un axe majeur, véritable colonne vertébrale du continent européen et le développement du transport international sur cette voie navigable une priorité. Allant de pair avec la régularisation du fleuve, la liberté de navigation est la condition première de sa valorisation et le principe posé par les traités internationaux, mais ce principe est en permanence subordonné au contexte géopolitique et aux intérêts nationaux. [...]
[...] Le canal, porté par le land de Bavière et le parti démocrate chrétien, sert d'abord à relier la Bavière au reste de l'Allemagne, et celle-ci à l'Europe centrale. Le Danube et la navigation, entre le mythe de la continuité et la segmentation Les projets concernant le Danube invoquent leur contribution à la création d'un réseau fluvial européen qui permettrait de naviguer d'un bassin versant et d'une mer à l'autre sans rupture de charge. Une telle vision, qui englobe les projets de jonctions Rhin-Rhône ou Danube-Elbe-Oder est elle réaliste ? [...]
[...] Autour du delta, peu d'entente entre la Roumanie (qui s'efforce de protéger sa zone de biosphère en réduisant les surfaces cultivées et en encadrant le tourisme) et l'Ukraine (qui entend poursuivre l'élargissement du bras de Bystroe sans tenir compte des protestations). Slovaquie et Autriche ont mis sur pieds une eurorégion, Vienne-Bratislava : la fôret alluviale de 6000 ha qui s'étire entre les 2 capitales le long du Danube est devenue parc nationale Donau-Auen en 1996 après l'arrêt d'un projet de barrage autrichien est l'un des enjeux et symboles communs. [...]
[...] A moins de combincer les différents modes de transports : ainsi, les cargaisons en provenance de Rotterdam sont souvent débarquées à Mayence, acheminées par train jusqu'à Regensburg, et remises à l'eau sur le Danube ; éviter le canal de jonction et ses 55 écluses permet de gagner 5 jours. De plus, la hauteur de certains ponts limite celle des convois à 2 couches, alors qu'elle est de 4 couches sur le Rhin. Le relief reste donc un obstacle de taille, et si l'Europe soutient de tels projets par principe, l'Europe des transports mise plutôt sur l'intermodalité. Quelques chiffres donnent la mesure du décalage entre l'idée d'autoroute fluviale et la réalité. A l'échelle de chaque État, le transit reste minoritaire la cabotage prépondérant. [...]
[...] Le Danube est omniprésent dans le discours économique allemand, qui le présente comme le cordon ombilical avec la Mitteleuropa retrouvé, et dans le discours autrichien qui le considère comme une véritable alternative au transport routier. Mais les ports bulgares, roumains et ukrainiens réalisent plus de la moitié du trafic de tous les ports danubiens. La partie moyenne du Danube est la moins active : Serbie, Croatie, Hongrie et Slovaquie ne détiennent ensemble qu'un quart de la flotte et leurs ports ne réalisent qu'un tiers de l'activité. [...]
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