Les chiites représentent environ 170 millions de personnes dans le monde, soit 15 % des musulmans. Ils vivent en majorité en Iran, en Irak, au sud du sous-continent indien, et quelques minorités importantes sont présentes en Afghanistan, au Liban, en Asie centrale, en Turquie et dans les États du Golfe. Le chiisme est né au 7e siècle apr. J.-C., après la mort du Prophète Mahomet, d'une contestation qui porte sur la désignation du guide des Musulmans.
En Iran, où il est devenu la religion d'État à l'avènement des Séfévides (1501), le chiisme s'est particulièrement développé au XVIIIe siècle ; en 1979, la constitution de la République islamique a donné le pouvoir aux mollahs et aux ayatollahs (docteurs en religion ou en lois islamiques), et les chiites duodécimains représentent actuellement plus de 80 % de la population iranienne. On trouve également des chiites en Irak (60 %), au Liban (30 %), au Koweït et dans les Émirats arabes unis (près de 50 %), en Azerbaïdjan, en Afghanistan et au Pakistan (plus de 20 %).
À défaut d'être partie prenante du pouvoir, les élites chiites d'Irak (et d'Iran) ont «inventé» une structure hiérarchique religieuse qui fait office de contre-pouvoir et qui leur attire souvent des problèmes avec les pouvoirs politiques en place. Le «clergé» est étranger à l'islam qui se veut laïque. Les chefs religieux se retrouvent ainsi être également des chefs politiques. La guerre Irak Iran éclate et pose problème aux chiites irakiens qui ne savent plus quoi faire, leur arabité primant sur leur appartenance religieuse. Les chiites, de tous bords, affichent aujourd'hui une volonté de revanche sur une histoire qui a été cruelle envers eux. Le vide politique créé par la chute du régime et la destruction de l'État irakien par les Américains donne une occasion aux chiites de participer avec d'autres à la reconfiguration de la carte politique de l'Irak sans Saddam Hussein.
[...] On peut également prendre l'exemple, de l'ayatollah Komeyni qui voulait répandre ses idées dans l'ensemble de la région du Moyen-Orient après avoir pris le pouvoir en Iran. Pour développer, propager ses idées, les chiites iraniens disposent de nombreux moyens. Les écoles de théologie implantées dans les villes saintes iraniennes jouent un rôle de tout premier plan. Qom est aujourd'hui encore le centre théologique principal de tous les chiites. Les principaux oulémas chiites du monde entier viennent s'y former avant de devenir les futurs cadres des mouvements islamiques que l'on retrouve par la suite à la tête de l'État iranien ou du Hezbollah libanais. [...]
[...] Les chiites iraniens se sont trouvés obligés d'évoluer s'ils voulaient rester au pouvoir. C'est pour cela que l'on peut dire que c'est l'Iran qui a fait évoluer le chiisme. v. Le chiisme iranien sort vainqueur Le chiisme iranien est vainqueur sur de nombreux points. D'une part, sa prise de pouvoir en 1979 lui a permis d'évoluer dans le fond. D'autre part, sa puissance ennemie, l'Irak, qui lui faisait de l'ombre est anéantie par sa défaite dans sa guerre contre l'Iran. [...]
[...] En effet, l'Iran est dirigé par les chiites depuis la révolution islamique et leur place dans ce pays est grande. En Irak, ils ont été mis à l'écart depuis de nombreuses décennies et le sont toujours actuellement. Au regard de la situation actuelle des chiites dans ces deux pays, les perspectives d'évolution sont différentes. En Iran, déjà bien implanté, les chiites visent à enraciner leur idéologie avec par exemple un ancrage culturel présent dans tout le pays. Du côté irakien, ils aspirent à une reconnaissance plus importante et tentent de revenir sur le devant de la scène, notamment sur le plan politique. [...]
[...] Au début des années 70, personne ne se doutait qu'une révolution aurait lieu puisque tous les yeux étaient tournés sur les succès économiques du Shah. En s'installant à la tête du pays, les chiites se sont donc entièrement intégrés, adaptés à la politique iranienne. Nous allons étudier comment les chiites ont mis en place leur politique. Tout d'abord, à la tête du pays se trouve un Guide suprême C'est l'ayatollah Komeyni qui a été désigné après la mise en place de la République islamique. Cependant à sa mort en 1989, c'est l'ayatollah Ali Kameni qui est choisi par un corps élu de religieux expérimentés. [...]
[...] Au contraire des sunnites, les chiites exigent donc que la communauté musulmane soit dirigée uniquement par un descendant de la famille de Mahomet. Cette revendication n'avait à l'origine qu'un aspect politique et religieux, mais au fil du temps elle prit une importance fondamentale dans la théologie shiite. La conception de l'imamat des chiites est foncièrement opposée à celle du califat admis par la majorité des musulmans. L'imamat, incarnant à la fois le pouvoir temporel et spirituel et inauguré par Ali, est considéré comme la succession du cycle de la prophétie définitivement bouclé par le dernier Prophète Mahomet. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture