Si l'on pouvait mesurer une ville par le nombre de ses monuments, Kyoto serait l'une des premières du monde. 17 sites reconnus par l'UNESCO dans la préfecture de Kyoto, 14 dans la ville proprement dite, quelque 1.600 temples, 400 sanctuaires et plus de jardins de cartes postales que l'on ne peut humainement en compter. Kyoto regroupe 1,2 % de la population japonaise, mais 20 % de ses trésors nationaux.
[...] Si toutes les attributions sont authentiques, il a dû être un homme très occupé. Les jardins du château Nijo, de Sento Gosho et du Konshi-in (un sous-temple du Nazen-ji) figurent parmi ceux qui sont à l'évidence reliés à Enshu Kobori. Au XVIIe siècle, sous le régime introverti du shogoun, les nobles furent à nouveau libres de s'investir dans leurs passions culturelles et artistiques. Cette période a donné trois des plus grands jardins de la ville : celui de la villa Katsura, celui de la villa Shugaku-in et celui du Sento Gosho. [...]
[...] On peut faire pire que de suivre ces recommandations. La liste comprend les sites les plus essentiels, le Kiyomizu-dera, le Kinkaku-ji, le Ginkaku-ji, le Koke-dera et quelques autres. Mais la liste des meilleurs sites à visiter ne correspond pas toujours aux mêmes critères que celle du patrimoine de l'UNESCO. Beaucoup de visiteurs trouveront les jardins de la villa Katsura, les 1001 statues du Sanjusangen-do ou les avenues de portiques vermillon du sanctuaire Fushimi Inari Taisha plus mémorables que les sanctuaires Ujigami Jinja ou Shimogamo Jinja qui bénéficient pourtant du soutien de l'UNESCO. [...]
[...] Par voie de conséquence, les jardins des premières années de Kyoto étaient très photogéniques, très impressionnants et hautement symboliques. Celui du temple Byodo-in dans la ville voisine d'Uji, est le meilleur exemple des ambitions paysagères de cette période. Celui du Heian Jingu, bien que conçu en 1895, emprunte énormément aux standards de la période ancienne. Le Zen débarqua de Chine au XIIe siècle, coïncidant avec l'essor des samouraïs. Les moines et les guerriers partageaient une même esthétique de l'austérité traduite dans les karesansui (jardins zen secs). [...]
[...] On retrouve des traces de cette attitude d'ouverture du pays dans le jardin du Murin-an, où le paysagiste du Heian Jingu, Jihei Ogawa, mélangea des éléments de jardins anglais et de jardins japonais. Finalement, il reste le Kyouen, une réalisation du XXIe siècle inspirée par ces anciens jardins zen. Il est possible qu'il ne dure pas aussi longtemps ou qu'il n'inspire pas autant le visiteur que ses frères plus célèbres. Mais c'est un jardin et un complexe de restauration comme seule la ville de Kyoto pouvait en produire. [...]
[...] Le jardin, connu pour son excellente acoustique, accueille des concerts occasionnels de koto et de shakuhachi (flûte de bambou). Avant un voyage à Kyoto, il ne faut pas oublier de prendre en compte la fatigue relative à la visite des temples. La ville est remplie de chefs- d'œuvre architecturaux, mais il arrive un moment où le plus passionné des visiteurs de temples finit par devenir provisoirement indifférent à l'idée de visiter un site de plus. Heureusement, Kyoto est aussi bien plus qu'un simple musée religieux, et la ville recèle d'autres charmes que ceux vieux de plusieurs siècles. [...]
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