Amérique latine, agriculture, question agraire, pays en développement, monde rural inégalitaire, zone émergente
L'Amérique latine appartient aux pays en développement, plus précisément à la catégorie des « économies à revenus intermédiaire », c'est une « zone globalement, lentement mais sûrement émergente ». Elle achève sa transition démographique et sa transition urbaine avec une population citadine à plus de 70 %. L'agriculture apparaît comme un secteur performant et dynamique : elle est source d'emplois (25 % des actifs contre 35 à 60 % dans les autres pays en voie de développement), elle est source de puissance économique (contribue à 10 % du PIB global et représente une part importante de certaines productions à l'échelle mondiale : 60 % du café, 42 % de la canne à sucre, 35 % des agrumes, 30 % du soja, 25 % du cheptel bovin et du cacao), elle est source de devises (par exemple le Brésil est le 2e exportateur de produits agroalimentaires) enfin, elle offre une ration calorifique moyenne de 2757 calories par jour et par habitant. Cependant, l'agriculture porte aussi les stigmates du sous-développement : la pauvreté reste importante parmi les ruraux (plus de 50 % de la population rurale du Brésil, du Pérou, de la Bolivie vit en dessous du seuil de pauvreté), la sous-nutrition n'est pas éliminée (25 % de la population de l'Amérique centrale et des Andes et 20 % de celle du Brésil soufflent de sous-nutrition).
[...] Les plantations liées au grand commerce international obtiennent de bons résultats économiques, mais l'inégale répartition foncière entraîne un gaspillage économique. Dans le cadre de latifundia de plusieurs milliers d'hectares, un immense espace agricole utile est délaissé par le latifundiste. Il n'exploite intensément qu'une partie de sa gigantesque exploitation. L'autre partie peut être consacrée à de l'élevage extensif ou tout simplement abandonnée à l'état de friches improductives D'autre part l'inégale distribution des terres laisse des millions de paysans sans terre et prive le pays d'une main d'œuvre active pléthorique, composée d'hommes jeunes, qui pourrait jouer un rôle important dans la production agricole et la valorisation d'espaces laissés à l'abandon 2. [...]
[...] Le Brésil est devenu un géant de l'agroalimentaire et notamment le deuxième producteur mondial de soja. Mais comme dans les latifundia, l'élevage est extensif et la production est davantage orientée vers les marchés extérieurs et les cultures spéculatives au détriment des cultures vivrières ce qui ne contribue pas à l'amélioration de la situation alimentaire du plus grand nombre Les conséquences écologiques : Les défrichements ont conduit à la destruction du tiers de la surface de la forêt amazonienne et la disparition du couvert végétal dans un climat équatorial entraîne le lessivage et l'érosion des sols. [...]
[...] Par contre la colonisation a encouragé dès le 16e siècle le développement des plantations le long des littoraux. Le littoral du nord-est brésilien fut la première région de plantation consacrée dès le 17e siècle à la monoculture de la canne à sucre. Ensuite aux 18e et 19e siècles, s'est développée la culture du coton et du café sur le littoral du Sud Est (São Paulo, Rio de Janeiro). Ce cycle agricole de développement a donné naissance à de régions littorales spécialisées destinées à produire pour l'exportation. [...]
[...] Les objectifs économiques visent à augmenter la production agricole en réduisant les surfaces des latifundia non exploitées, à augmenter les revenus paysans pour élargir la demande et le marché intérieur et à favoriser le développement industriel en orientant les capitaux des grands propriétaires vers l'industrie. Les objectifs politiques : Dans le cadre d'une révolution socialiste comme à Cuba, confisquer le pouvoir aux grands propriétaires fonciers. Pour un gouvernement conservateur, éviter la propagation de la révolution cubaine en désamorçant le mécontentement paysan et réduire les conflits sociaux La diversité des réformes agraires. C'est dans les années 1950.1960 que de nombreux pays d'Amérique latine ont annoncé la mise en œuvre de réformes agraires. [...]
[...] La diversification des productions la différencie des autres agricultures du Tiers monde. La part de l'agriculture latino-américaine dans quelques productions mondiales révèle la croissance de ce secteur : du café de la canne à sucre des agrumes et du cacao. Le Brésil est au 1er rang pour la canne à sucre, les agrumes et le café, au 2e pour le soja l'Argentine est le 5e exportateur mondial de blé, la Colombie, le 2e producteur mondial de fleurs Mais des inégalités qui augmentent : Les bénéficiaires de cette évolution sont avant tout les grandes exploitations et les exploitations moyennes nationales qui peuvent signer des contrats avec les firmes multinationales agro-alimentaires, mais cette modernisation entraîne une concentration des terres, une précarisation des salariés agricoles qui ne sont embauchés que lors des récoltes. [...]
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