Afrique : la bombe démographique

Résumé du document

La désorganisation administrative de certains pays et l'importance des "zones grises" vivant en marge de tout contrôle d'État rendent impossibles ou peu fiables les recensements de population. Il n'est pas rare, par ailleurs, que les chiffres soient délibérément faussés pour des raisons politiques. Ex : le Nigeria. En 1963, les résultats furent gonflés par des responsables politiques locaux qui escomptaient ainsi l'attribution de davantage de postes à vocation politico-administrative et de subsides, en raison des quotas fondés sur l'importance des groupes ethno-régionaux.

Ce n'est qu'en 1991 qu'un recensement réalisé sur des bases scientifiques révéla l'ampleur de l'écart entre les résultats obtenus, gonflés pendant 3 décennies. Le Nigeria perdait 35 millions d'habitants, passant de 120 millions à 85 (...)

Extraits

[...] Même si le taux de fécondité baisse de façon significative, le nombre de femmes en âge de procréer restera longtemps si élevé que lʼaugmentation nʼest pas prête de sʼarrêter. La jeunesse pèse dʼun poids considérable sur les économies africaines. Lʼinvestissement dans le secteur éducatif est si lourd quʼil ne permet lʼaccès à une formation de qualité quʼà une minorité : lʼécole devient un lieu de frustration. B. Lʼinsertion des jeunes : un défi inédit 1. Quel emploi pour quel futur ? [...]

[...] Du coup, les jeunes ont souvent recours à lʼémigration. Les conséquences géopolitiques de la croissance démographique se font désormais sentir à lʼéchelle mondiale Un facteur dʼinstabilité Marginalisation et délinquance La jeunesse est porteuse dʼinstabilité. La croissance démesurée des villes engendre sous-emploi délinquance et violence, comme moyen de survie. De nombreuses ONG caritatives tentent dʼapporter leur aide à ces enfants perdus, mais lʼampleur de la tâche est immense, dʼautant plus que la consommation et les trafics de drogue ont trouvé un terreau de choix dans ces milieux marginalisés. [...]

[...] Afrique : la bombe démographique I. Une croissance démographique exceptionnelle et incontrôlée. A. Lʼexplosion démographique 1. Des données encore incertaines La désorganisation administrative de certains pays et lʼimportance des zones grises vivant en marge de tout contrôle dʼEtat rendent impossibles ou peu fiables les recensements de population. Il nʼest pas rare, par ailleurs, que les chiffres soient délibérément faussés pour des raisons politiques. Ex : le Nigeria. En 1963, les résultats furent gonflés par des responsables politiques locaux qui escomptaient ainsi lʼattribution de davantage de postes à vocation politico-administrative et de subsides, en raison des quotas fondés sur lʼimportance des groupes ethno-régionaux. [...]

[...] Lʼinsécurité urbaine La violence urbaine se nourrit du terreau de la pauvreté et des contrastes saisissants entre la masse des démunis et une minorité au luxe insolent La psychose sécuritaire parmi les classes aisées. Dix après lʼabolition des lois dʼapartheid, les stigmates de la politique raciale sont toujours là. Les Blancs ne circulent en voiture que portières verrouillées, dʼautant que les agressions sont quotidienne dans les métropoles sud-africaines. Les classes aisées sont les plus menacées dans leurs biens. Ségrégation sociale et fragmentation de lʼespace marquent fortement les paysages urbains Lʼhabitat assiégé. [...]

[...] Lʼespérance de vie à la naissance est encore inférieure à 50 ans. Une fécondité exceptionnellement élevée Lʼévolution de la fécondité nʼa pas suivi la courbe descendante de la mortalité. Lʼindice synthétique de fécondité (ISF) est de loin le plus élevé de la planète. Les attitudes natalistes sont toujours fortement ancrées parmi les populations encore majoritairement rurales et très attachées à la tradition. Le grand écart entre la fécondité et la mortalité constitue une donné structurelle fondamentale, et certainement une des causes essentielles des crises du continent Les obstacles à la contraception Réduire la fécondité est devenu une urgence pour lʼAfrique. [...]