Le groupe des langues bantoues, sous-groupe des langues Nigéro-congolaises, regroupe 400 langues parlées dans une vingtaine de pays de la moitié Sud de l'Afrique. Le nombre total de locuteurs de ces langues est évalué à 100 millions. Les linguistes ont découvert cette parenté voilà plus d'un siècle. Le terme –ba de Bantou signifie « les gens » dans plusieurs langues du groupe. « Ces langues sont suffisamment homogènes, au niveau de leurs structures grammaticales et de leur lexique, pour permettre une reconstruction de leurs stades antérieurs » affirme Serge Bahuchet, ethnologue et maître de recherches au CNRS. Les langues bantoues représentent la langue-ancêtre par excellence et donnent une image des plus fidèles, par rapport aux autres langues africaines. De nombreux chercheurs ont élaboré une comparaison lexicale de ces langues avec, pour approche, une méthode dite « d'établissement de correspondances régulières » mettant l'accent sur les points communs (sons, tons …) de ces langues.
Le texte de Bahuchet et de Philippson se décompose en deux parties distinctes. La première, regroupant les 5 premiers paragraphes, évoque les caractéristiques et la complexité des langues bantoues. La deuxième, celle que nous allons résumer maintenant, exprime la diversification des produits agricoles cultivés (et déjà présents) par les populations bantoues…
Les auteurs de ce texte s'accordent pour dire que l'héritage initial des populations bantoues n'est pas une généralité. Ce qui est sûr, en revanche, c'est son origine. Ces plantes seraient originaires du centre du Cameroun et de l'Est du Nigéria.
De plus, les populations bantouphones auraient reçu, il y a fort longtemps (lors de la première pénétration de la forêt), le bananier, la grande igname (appelée aussi igname ailée) et le taro, tous venant d'Asie tropicale. La végétation des populations bantoues est donc très variée et très ancienne.
[...] Et les céréales en question n'étaient autres que : - le petit mil, c'est-à-dire une graminée de saison chaude, ayant des tiges solides, souvent très velues, comportant de nombreuses talles par plante, résistant à la sécheresse mais détruit par l'hiver. - l'éleusine, c'est-à-dire une plante annuelle de la famille des poacées, cultivée comme céréale secondaire pour ses graines comestibles. C'est une culture vivrière en Afrique centrale et orientale. L'origine de cette espèce semble se situer en Ouganda. Elle a été introduite en Inde dès l'époque pré-aryenne, il y a plus de 3000ans. On a longtemps cru qu'elle était originaire de l'Inde, où existe une espèce voisine, l'éleusine des Indes non cultivée. [...]
[...] Mais intéressons-nous, à présent, à ces plantes cultivées américaines, à savoir le maïs, le manioc et l'arachide. Et tout d'abord le maïs. Son introduction est liée aux relations maritimes avec l'Amérique par les navires portugais et espagnols durant le XVIe siècle. Les auteurs nous rappellent la période où le capitaine portugais Diogo Cao a atteint l'embouchure du Congo en 1482. Fils de soldat, il entra dans la marine à l'âge de 14ans. Il devient capitaine en 1480. Il fut d'abord chargé d'assurer la sécurité des comptoirs portugais dans les eaux africaines. [...]
[...] La végétation des populations bantoues est donc très variée et très ancienne. Les auteurs nous affirment enfin qu'il y a une corrélation entre la distribution géographique des races de sorgho et la distribution des principaux groupes linguistiques : le guinea étant un sorgho du Niger- Congo, le kafir un sorgho bantou, le caudatum associé aux langues Charil-Nil Plus généralement, le sorgho (ou sorgho à sucre) est une plante herbacée annuelle de la famille des Poaceae (graminées). C'est une plante probablement originaire d'Ethiopie, d'où elle s'est répandue dans toute l'Afrique. [...]
[...] Il poursuivit alors la côte africaine vers le sud jusqu'au Cap Sainte-Marie en Angola à de latitude sud où il planta une deuxième borne. Il fut le premier Européen à s'engager aussi loin dans l'hémisphère sud. Mais ce n'est qu'en 1493 que les premiers épis de maïs sont amenés en Europe grâce à Christophe Colomb lors de son voyage dans les Antilles. Il ne s'agissait cependant que de variétés d'Amérique centrale à grains durs mais cette variété réussit à se développer très vite et très loin en Europe : Espagne, Italie et même au Proche-Orient par les Vénitiens tout au long du XVIe siècle. [...]
[...] A l'Ouest, en revanche, il n'existe pas de racine commune à plus de quelques langues voisines : il est donc difficile de généraliser à propos des langues bantoues. Le manioc est un arbuste vivace de la famille des Euphorbiacées, originaire d'Amérique du Sud, en particulier du Plateau des Guyanes. Il est aujourd'hui cultivé et récolté comme plante annuelle dans les régions tropicales et subtropicales et l'on consomme généralement ses racines tubérifiées riches en amidon, mais aussi ses feuilles en Afrique, en Asie et dans le nord du Brésil. [...]
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