Géographie des mers et des océans, mers, océans, transport maritime, Philippe Deboudt, Catherine Meur-Ferec, Valérie Morel, Eric Foulquier, Laurent Carroué, géopolitique, maritimité, maritimation, Brésil, Amazonie bleue
Deboudt (Philippe), Meur-Ferec (Catherine), Morel (Valérie) (dir.), Géographie des mers et des océans, Armand Colin, Paris, 2015
Chapitre 9 - Géopolitique des mers et des océans (Laurent Carroué)
Face à l'épuisement des derniers fronts pionniers et à l'augmentation des besoins, les hommes se tournent de plus en plus vers la mise en valeur des espaces maritimes. Ils constituent une « nouvelle frontière » et sont de plus en plus convoités. Les Etats côtiers se livrent une course pour développer leur espace maritime. Se pose la question de la délimitation des frontières maritimes, qui devient l'un des principaux enjeux géopolitiques.
[...] Ces enjeux géopolitiques locaux s'insèrent dans des enjeux géopolitiques à l'échelle régionale, voire mondiale. Ils participent à la militarisation croissante de l'espace maritime, en particulier de la part des pays émergents (Chine, Inde, Brésil) et des puissances régionales (Taïwan, Turquie, Corée du Sud, Pakistan). A. La course à la mer : un phénomène historiquement récent a. Territorialisation, bouclage du monde et prise de gages Le processus d'extension de la souveraineté des États côtiers rend nécessaire la signature d'accords de délimitations frontalières avec les États voisins. [...]
[...] Les conflits pour les Zones Economiques Exclusives Les États essaient aussi d'agrandir leurs ZEE. Ces espaces couvrent environ 102 millions de km2. L'État côtier dispose d'un droit d'exploitation des eaux, fonds et sous-sols dans une zone de 200 milles à partir des côtes (370 km). De nombreux États essaient d'étendre leur ZEE de 200 à 350 milles marins. Les États qui ont signé la convention de Montego Bay avant 1999 peuvent étendre leur ZEE au-delà des 200 milles s'ils prouvent que ces espaces prolongent leurs plateaux continentaux. [...]
[...] Les 1re et 2e conférences de l'ONU sur le droit à la mer définissent les eaux intérieures et les zones contiguës, ainsi que les eaux territoriales (1958, 1960). La 3e conférence des Nations Unies sur le droit à la mer donne lieu à la signature du traité de Montego Bay en 1982. Cette convention, entrée en vigueur en 1994, distingue différents espaces maritimes aux statuts juridiques différents. Les droits souverains des Etats se dégradent progressivement jusqu'à la zone de haute mer, totalement libre. b. Un nouveau droit international chargé d'encadrer la course à la mer Ce nouveau droit international vise à régler les différends frontaliers. [...]
[...] La Chine se maritimise rapidement et cherche à s'affirmer comme une grande puissance maritime mondiale. - En mer de Chine orientale, la Chine s'oppose au Japon et à Taïwan. Les îles Senkaku (Diaoyu en chinois), îles inhabitées au large de Taïwan et sous contrôle japonais, sont revendiquées par la Chine et Taïwan. La Chine et le Japon exploitent des gisements de gaz naturels dans la zone. Le ministère de la Défense chinois décide en novembre 2013 d'instaurer une zone d'identification aérienne civile et militaire sur un espace maritime qui inclut les Senkaku. [...]
[...] Le rôle géopolitique majeur des rochers, îlots et petites îles La souveraineté d'un État sur une île, un îlot ou un rocher est un enjeu important, car elle lui permet d'étendre sa ZEE. Cela permet aux États-Unis et à la France d'avoir les deux plus grandes ZEE au monde (22 millions de km2 pour les États-Unis millions de km2 pour la France), devant l'Australie, la Russie et la Nouvelle-Zélande. III. Les nouveaux points chauds du globe A. Le grand bassin caraïbe : de multiples contentieux de basse intensité L'espace caraïbe se caractérise par 17 conflits de basse intensité. Les 2/3 des frontières maritimes ne sont pas couvertes par des accords diplomatiques. [...]
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