Une implantation par étapes, comme l'indique Strabon, « les Emporites habitaient auparavant une île sise en face de la ville actuelle et qu'on appelle aujourd'hui Paléapolis ». Cette île, c'est l'île de Sant Marti d'Ampurias qui était placée à 200 m. de la terre ferme et à 13 m. au dessus du niveau de la mer. Elle se situait à proximité de l'embouchure du cours ancien du fleuve Fluvià, position qui facilitait la pénétration vers l'intérieur et qui assurait une protection naturelle, parce qu'elle restait isolée par des marécages et par le cours d'eau. La première implantation, sur l'île, assura donc la sécurité à ses habitants à un stade encore insuffisant de connaissance du milieu local, bien que les Grecs semblent s'être implantés au plus près de l'établissement indigène.
[...] Traditionnellement, Emporion a été considérée comme une création massaliète, rejoignant ainsi les écrits de Strabon. Mais la coïncidence chronologique doit plutôt conduire à accepter une fondation phocéenne pour les deux établissements, incluant Marseille. Ce serait donc peu après sa fondation qu'Emporion serait entré dans l'influence de Massalia, jouant le rôle de comptoir dépendant de celle-ci. La fondation d'Emporion s'inscrit ainsi dans le cadre de la colonisation phocéenne en Occident, comme un point d'escale de la navigation vers la côte orientale de la Péninsule Ibérique. [...]
[...] Strabon évoque dans cet extrait plusieurs sources de richesse : à la fois les céréales puisque le territoire est composé de bonnes terres cela évoquant évidemment la fertilité du lieu. Un élément, qui n'est pas évoqué dans le texte, relevant de l'archéologie, confirme cette fertilité. L'agriculture céréalière est ainsi l'activité la plus développée dans la société ibérique, si tant est que la production de céréales est excédentaire à cette époque, comme le prouve l'utilisation de silos pour son stockage. Autre activité agricole, la culture du sparte. [...]
[...] Strabon utilise des sources variables sur le plan chronologique ce qui oblige à remettre tous les évènements dans leur contexte et à comparer avec les sources archéologiques qui sont relativement nombreuses dans le cas d'Emporion. S'interroger sur la colonie d'Agde (Agathe) sur la carte page 5 pourrait s'avérer intéressant afin de savoir si l'on retrouve ces mêmes éléments et cette même progression politique. Bibliographie Ouvrages généraux AMOURETTI, M.-C. et RUZE, F., Le Monde Grec Antique, Histoire Université, Hachette Supérieur Ouvrages spécifiques PLANA-MALLARD, Rosa, La Chora d'Emporion - Paysage et structure agraires dans le Nord-est catala à la période pré-romaine, Besançon, Les Belles Lettres, ALUB (544) p. [...]
[...] Présentation de l'extrait : L'extrait ici présenté s'inscrit donc dans le Livre III de la Géographie de Strabon consacrée à l'Ibérie. Il s'agit du quatrième chapitre consacrée de manière générale à la description de la Celtibérie, région centrale de l'Ibérie, tout en évoquant les autres peuples de la côte est et donc les Indicètes situés non loin de la frontière actuelle entre France et Espagne. Il s'agit finalement du paragraphe 8 coupé en son début d'une phrase indiquant la richesse ou non en ports du littoral et d'une partie du paragraphe 9 coupé de considérations sur César . [...]
[...] On remarquera l'utilisation du terme maintenant se réfère au présent de la source de Strabon et non pas à la date de l'écriture de l'œuvre. L'agglomération alors construite par les Emporites est désignée traditionnellement comme Neapolis. Ce phénomène de déplacement de l'habitat est courant dans le contexte de la colonisation grecque. En dehors d'Ampurias, des situations similaires apparaissent dans la plupart de colonies grecques, comme à Olbia Pontique, à Chersonèse Taurique, à Cyrène, et à Syracuse entre autres. Dans un second temps, nous allons mettre en lumière l'environnement de la colonie d'Emporion qui pourrait-être qualifié de propice. [...]
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