Le document est l'extrait d'un entretien donné par Philippe Pinchemel à la revue « Historiens et géographes » publié en août 1999. Philippe Pinchemel est un géographe français né en 1923 et mort en 2008. Agrégé de géographie en 1945, il suit ensuite un itinéraire classique pour sa génération: de la géomorphologie à la géographie humaine avec une forte implication dans l'aménagement du territoire. Il fait sa carrière de professeur à Paris, à l'université de Paris I Panthéon Sorbonne de 1965 à 1991. Son investissement le plus constant a porté sur la ville et l'urbanisation. Il s‘est aussi beaucoup intéressé aux questions de la formation à la géographie et de la valeur de celle-ci ou encore à la question des méthodes et concepts clés de la géographie. Contre toute dilution de la discipline dans les sciences sociales, il milite pour une définition de l'objet de la géographie. A partir des années 1970, il apparait comme un innovateur et une référence de la « nouvelle géographie ». L'entretien à été réalisé par Gérard Hugonie, professeur à l'université de Paris VIII, et Hubert Tison, rédacteur en chef de la revue « Historiens et géographes » , le 7 juillet 1998 à Paris, suite à la réédition du livre de Philippe et Genevièvre Pinchemel, La face de la Terre, élément géographique, paru aux éditions Armand Colin en 1997, il s'agit d'un ouvrage dans lequel Philippe Pinchemel et son épouse cherchent à donner une image recentrée de la géographie en la définissant et la précisant.
[...] Ainsi, pour répondre à la question : où se situe Philippe Pinchemel dans l'évolution de la discipline? On pourra répondre qu'il se situe dans un tournant de la géographie, à une période où une nouvelle école: la ‘nouvelle géographie' vient d'être adopté par les géographes, c'est une école encore jeune, pleine de sujets de recherche nouveaux tous très différents et souvent en lien avec d'autres sciences tel que l'économie ou la sociologie. Philippe Pinchemel est donc l'un des premiers à vouloir définir les nouveaux concepts qui émergent tel que ‘espace': la géographie est la science de l'espace, mais cela n'a aucun sens si tous les géographes ne soutiennent pas la même définition du mot espace. [...]
[...] Même s'il fait référence à Paul Vidal de la Blache, Pinchemel est conscient des limites du déterminisme physique: L'éclatement est également dû à la dérive de la géographie physique. Il est certain que la spécialisation de certains géographes dans une géomorphologie ‘pure et dure', dans l'exercice stérile d'un commentaire de carte aux finalités totalement faussées, a fait que les géographes humains ne se sont plus retrouvés devant une géographie physique qui analysait les milieux. lignes 84 à 89. Le ‘nouvelle géographie' à prouvé que le déterminisme était faussé, à la fois par sa démarche empirique, et par son paradigme. [...]
[...] Cet éclatement a pour conséquence une image dégradée de la géographie, mais aussi le désarroi de ceux qui doivent transmettre le savoir géographique. Philippe Pinchemel lutte donc pour une unification de la discipline. Une volonté de recentrer la géographie Lors de l'entretien entre Philippe Pinchemel et la revue Historien et géographe il a été interrogé sur cette volonté de recentrer la discipline. A la ligne 241-245: Vous plaidez pour une géographie recentrée: recentrée autour de quoi? Est-ce que la géographie recentrée ne serait pas une géographie ‘œcuménique', molle, un attrape-tout, histoire de contenter tout le monde? [...]
[...] Et quelles sont d'après Philippe Pinchemel les caractéristiques de la géographie? Où situer Philippe Pinchemel dans l'évolution de la discipline? Une géographie éclatée La géographie a subi un tournant dans les années 1950-1960. Philippe Phichemel dit ligne 4 à 6 Il est certain qu'entre 1940 et l'an 2000 dont nous nous approchons, il y a eu des évolutions considérables en effet la géographie est passée de l'école du déterminisme à l'école de la nouvelle géographie L'école du déterminisme à été dominante dans la pensée géographique tout au long du XIX siècle jusqu'aux années 1950-1960. [...]
[...] Une fois qu'il a défini la géographie, comme une science de lieux, Philippe Pinchemel continue à la caractériser en définissant ses différents concepts clés. Une géographie qui étudie l'interface de la terre autour de concepts clés La géographie est composé de concepts incontournables: le milieu géographique, l'espace, système spatial, la région, le territoire, le paysage Philippe Pinchemel définit certains de ces concepts. Il défini un système spatial ligne 146 à 151: Un système spatial, c'es l'ensemble, la combinaison, de tous les éléments que sont les lieux d'habitat, les réseaux de communications politique Il défini aussi le milieu géographique aux lignes 165 à 170: . [...]
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