Le document étudié, de nature cartographique, est issu d'un dossier intitulé « Migrants et migrations du monde » (dossier n° 8063) paru entre mai et juin 2008 dans La documentation photographique.
L'auteur, Gildas Simon s'appuie sur les sources fournies par l'ONU et la Banque Mondiale pour les sujets traitant des pays d'émigration/ d'immigration et des pôles de départ importants (chiffres de 2005). L'OCDE est une autre source utilisée pour la partie portant sur les flux légaux et les carrefours majeurs (chiffres de 2001).
Au travers de ce document, il est mis en évidence que le long XXe siècle connaît un sensible renversement des flux migratoires entre le Nord et le Sud au cours duquel le Sud passe de pôle récepteur à celui d'émetteur. Les flux migratoires se fragmentent et se complexifient au travers d'une véritable intellectualisation des flux.
Ces mouvements migratoires sont-ils identiques ou au contraire diversifiés : ont-ils les mêmes origines, les mêmes causes ? Comment se traduisent-ils, quelles sont leurs conséquences à échelle mondiale? Comment agissent-ils sur les pays du Nord ? Plus précisément, s'intègrent-ils au processus-monde ou au contraire sont-ils en marge ?
[...] La migration féminine change de visage, on observe le départ croissant des femmes seules, symbole d'une évolution sociologique dans nombre de pays d'origine, principalement du Sud. L'argent que les femmes migrantes envoient chez elles peut tirer de la pauvreté des familles, voire des communautés entières. En République dominicaine, une enquête a établi que 100% des femmes revenues d'Espagne fondaient leur propre entreprise. Quelles sont les conséquences de ces nouvelles tendances ? On remarquera outre cette nouvelle tendance de migration féminine, tout d'abord un exode des compétences dans les pays du Sud. [...]
[...] Portée sur la carte, la proportion des migrants dans la population met en relief les marges méridionale et orientale de l'Amazonie, c'est-à-dire l'arc du déboisement (entre 15% et 40% de la population sont arrivés). Par conséquent, les migrations ne sont pas en marge de la mondialisation mais sont directement connectées au système-monde. Il y a mondialisation entre autres parce qu'il y a migrations. Les systèmes migratoires ainsi, fragmentés et complexifiés, sont au cœur d'une véritable internationalisation des flux. Ils ont leurs caractères spécifiques et agissent différemment sur les territoires qu'ils bouleversent de leurs flux. [...]
[...] Mais la floraison de commerce en tout genre ne doit pas masquer la pauvreté de ces immigrants, un commerce haïtien ne tient pas en moyenne plus d'un an. Le rideau du Marché Ayisyen (marché haïtien) baissé depuis 2001 symbolise la difficulté des quartiers centraux paupérisés des métropoles étatsuniennes à trouver un second souffle économique. Il ne faut pas négliger non plus, les camps de déplacés ou de réfugiés, lesquels constituent un espace singulier. Tel le camp de Local Caption dans la province d'Ituri, au Nord Est du Congo, situé en milieu rural, dépourvu d'infrastructures de santé et d'équipement collectif. [...]
[...] Ainsi on remarque des corridors migratoires très fréquentés. Le Mexique est ainsi le plus grand couloir de migrants de la planète avec 10 millions de migrants en transit durant les dernières années (cf.carte). Citons par exemple la Basta, ce train qui remonte le Mexique vers les Usa. Tous les jours, des centaines de milliers de latinos prennent d'assaut les convois de train, ils viennent de toute l'Amérique centrale. Il est aussi La Caribéanisation de Miami avec l'exemple des quartiers haïtiens. [...]
[...] La société affiche en 2004 plus de 123M$ de chiffre d'affaires, création en 2006 de Tang médias, un bouquet de 8 chaines chinoises destinées à la communauté chinoise de France ( personnes). Il ne faut pas oublier la multitude de petits entrepreneurs, "c'est la mondialisation par le bas" décrite par le sociologue Portes, dans laquelle les petits entrepreneurs transnationaux qui se sont appropriés les nouvelles technologies se révèlent être, à leur niveau, des acteurs aussi efficaces de la mondialisation économique que les grandes entreprises et les firmes multinationales. Peut-on dès lors caractériser, classifier ces espaces migratoires ? [...]
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