"Brésil : une géohistoire", Martine Droulers, chapitre 5, partie 2 « La nation métisse »

Résumé du document

Martine Droulers est géographe et chercheuse au CNRS. Elle enseigne aux universités de Paris III et Paris IV et travaille au centre de recherche et de documentation sur l'Amérique latine (CREDAL). Dans cet ouvrage, elle a cherché à étudier, sur le temps long, l'évolution des facteurs, des acteurs et des formes spatiales qui ont permis la cohésion singulière du Brésil en suivant la méthode de la géohistoire ou plutôt de la géographie historique.

L'auteur met en relief, dès l'introduction de son livre, que l'identité brésilienne a mis du temps à émerger. C'est en 1822, avant l'Indépendance mais surtout en 1922 via des mouvements sociaux et culturels qu'on observe la naissance d'une « brésilianité ». Ainsi, concernant particulièrement la partie « la nation métisse », Martine Droulers pose les problématiques suivantes : « Qu'est-ce qui rassemble toute cette diversité raciale ? Qu'est-ce qu'un «homme brésilien», la culture brésilienne ? Quelle est l'essence de la brésilianité ? » Elle y étudie plus particulièrement ce qui fait que « le Brésil devient Brésil ».

Extraits

[...] Au tournant du siècle se développe une perspective d'assimilation, on parie sur la disparition des Noirs par leur métissage. Les Noirs se blanchissent alors de plus en plus au contact des Blancs qui se négrétisent sous le slogan on est tous mulâtres Cependant en 1950 une recherche de l'UNESCO montre les tromperies du mythe de la démocratie raciale par les nombreux préjugés et discriminations observées dans la réalité. Martine Droulers parle du préjugé de ne pas avoir de préjugés racisme brésilien qui confond mélange avec absence de stratification sociale On attribue ainsi à une classe sociale une couleur de peau sous prétexte d'inclusion sociale. [...]

[...] Brésil : une géohistoire, Martine Droulers, Chapitre partie 2 La nation métisse Introduction Martine Droulers est géographe et chercheur au CNRS. Elle enseigne aux universités de Paris III et Paris IV et travaille au centre de recherche et de documentation sur l'Amérique latine (CREDAL). Dans cet ouvrage, elle a cherché à étudier, sur le temps long, l'évolution des facteurs, des acteurs et des formes spatiales qui ont permis la cohésion singulière du Brésil en suivant la méthode de la géohistoire ou plutôt de la géographie historique. [...]

[...] C'est aux fonctionnaires de l'Empire que l'on doit cette volonté de faire de l'immigration un outil de civilisation et de blanchiment du pays. Ainsi de 1857 à 1982, le Brésil a posé un veto culturel à l'immigration d'origine asiatique. Le choc culturel et social entre immigrants européens et habitants locaux est, dès le début, générateur de nombreux conflits. Rio de Janeiro puis São Paulo, les lieux d'accueils se multiplient surtout après 1895 et le transfert des services d'immigration aux états fédérés. [...]

[...] L'auteur prend un exemple fascinant et qui, à lui seul, permet d'entrevoir la complexité de la nation brésilienne. En 1976, une enquête auprès des ménages, dans laquelle on demande aux Brésiliens de définir leur couleur de peau, obtient 136 nuances différentes, dont 15 nuances de brun ! C'est l'« aquarelle du Brésil comme le dit la chanson célèbre. On voit ainsi que l'identification raciale est un fait très subjectif chez les Brésiliens. La répartition métisse est géographiquement marquée : Le Nordeste a 65% de sa population qui se dit métisse, contre 27% dans le Sudeste avec des non- Blancs concentrés dans les régions les moins dynamiques. [...]

[...] Martine Droulers conclut par l'observation suivante : si le Brésil a su mettre en place des stratégies territoriales efficaces, la question de l'inégalité sociale n'a jamais été réglée puisque la politique tend à privilégier les aspects économiques. Il s'agit donc d'un défi que la société brésilienne aura à surmonter dans les années à venir. J'ai personnellement trouvé cet ouvrage intéressant, notamment par les exemples et les théories des auteurs utilisés, même si quelques points me semblent un peu brumeux et mal expliqués. La conclusion de l'ouvrage est particulièrement intéressante puisqu'elle reprend de manière synthétique et par l'utilisation de différents modèles, l'évolution du Brésil de 1600 à nos jours. [...]