Dissertation d'économie/géographie entièrement rédigée qui traite de la division du travail.
[...] L'évolution de division internationale du travail est ainsi guidée moins par des dotations en capital que par l'évolution technologique dans l'utilisation de ce capital. En effet, le progrès des méthodes de production exige une main-d'œuvre de plus en plus qualifiée, diminuant, dans un contexte de baisse des coûts de transport, la compétitivité des industries à main-d'œuvre nombreuse et peu qualifiée installées en Europe et aux États-Unis. La division internationale du travail connut ainsi une extension croissante de sont champ d'application dans l'industrie du début des années 1960 au milieu des années 1990. [...]
[...] Il faut cependant noter qu'en dépit d'une médiatisation croissante, les perdants à la division internationale du travail sont de moins en moins visibles, et la compensation de moins en moins coûteuse. En effet, au cours des années 1970 et 1980, les transferts d'activités vers les nouveaux pays industrialisés a touché des industries employant une main-d'œuvre importante, et surtout localement concentrée. C'est ainsi que la disparition, parfois brutale, de la sidérurgie, de l'industrie textile et, surtout au États-Unis, d'une part importante de la production automobile au profit des pays d'Asie et du Mexique ont provoqué d'importantes friches indutrielles et des sinistres économiques de dimension régionale. [...]
[...] Sur un plan plus politique, la perception de l'Europe comme un centre de conception est explicitement à l'origine des objectifs de Lisbonne de l'Union européenne, qui met ainsi en place une batterie de mesure destinée à faire de l'Europe une économie fondée sur la connaissance face à l'évidence nouvellement perçue de l'accès à la recherche de haut niveau par l'Inde et la Chine. L'existence même de cette course montre l'ambiguïté de l'attitude de l'Europe et des États-Unis face à la nouvelle division du travail. D'une part, ils bénéficient largement de la production à faible coût d'une proportion accrue de leurs biens industriels mais d'autre part leur avance technologique, âprement défendue, entretient l'attractivité de leur marché pour les produits des industries étrangères et ainsi accentue l'incitation pour les autres pays à produire pour l'exportation plutôt que pour leur propre marché domestique. III. [...]
[...] En effet, le moteur essentiel de la division international du travail est au final l'écart entre les dotations factorielles relatives. Tout comme cela s'est passé au cours de la période avec la Japon ou la Corée, au fur et à mesure de son industrialisation, un pays exerce une concurrence de moins en moins différenciée en termes de qualité des biens et devient un client des pays les plus riches autant qu'un fournisseur. Ainsi', on peu se demander si les réactions de l'Europe et des États-Unis n'ont pas fondamentalement manqué le caractère transitoire de la division internationale du travail telle qu'elle s'est rencontrée au cours de toute la seconde moitié du vingtième siècle. [...]
[...] Cette même grille d'analyse fut ainsi appliquée par tous les acteurs au devenir des anciens pays communistes, pauvres en capital mais à la main-d'œuvre qualifiée. La clarté de cette dynamique dans le domaine industriel ne doit cependant pas occulter les incohérences de la division de travail. Dès 1953, l'économiste Wassily Leontief faisait remarquer que les exportations des États-Unis étaient majoritairement constituées de produits dont la production demande relativement peu de capital, et pas nécessairement une qualification particulière de la main-d'œuvre. Ce paradoxe souligne deux limites essentielles à une vision de la division internationale du travail fondée sur la seule situation industrielle. [...]
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