Dissertation économique entièrement rédigée sur la fin du système soviétique
[...] Les puissances occidentales ont un complexe militaro-industriel, écrit un journaliste du Monde à la fin de l'année 1982, mais l'URSS est un un complexe militaro-industriel C'est seulement parce qu'elle bénéficie de priorités que l'industrie de la défense obtient de meilleurs résultats que le reste de l'économie. En réalité, elle partage avec les autres secteurs la mauvaise organisation du système économique dans son ensemble. Celui-ci, mis en place pour l'essentiel à l'époque stalinienne, a sans doute permis à l'URSS de brûler les étapes de l'industrialisation de façon extensive, mais il s'avère incapable de s'adapter à un contexte qui a évolué. [...]
[...] Les prix de gros industriels, les prix de collecte des produits agricoles, les tarifs de transport seront dans un premier temps révisés, puis bénéficieront (à partir de 1992) d'une liberté de fixation en fonction de l'offre et de la demande (en dehors de ceux qui correspondent aux commandes de l'État et qui restent administrés). Quant aux prix de détail, il est prévu de les rapprocher des prix de gros par une suppression progressive des subventions d'État destinées jusque là à les maintenir stables. Un autre volet important de la réforme est l'encouragement au développement du secteur privé. Dans l'agriculture, le pouvoir reconnaît enfin que la résolution du problème alimentaire passe par la restauration d'une paysannerie intéressée à la terre qu'elle exploite. [...]
[...] Les paysans kolkhoziens ne sont guères pressés de signer des baux de cinquante ans. Les travailleurs des houillères et du secteur pétrolier - domaine économique essentiel pour l'URSS - se mettent en grève en 1989. Ici comme dans d'autres catégories socio-professionnelles, on voit se constituer un front anti-réformes avec la ferme intention de défendre des privilèges catégoriels et une hostilité non déguisée à l'économie de marché par crainte de perdre son emploi. Le réformisme gorbatchévien se heurte ainsi à une pesanteur et à un manque évident de motivation du peuple soviétique qui est la rançon du système socialiste tel qu'il a été pratiqué jusque là, d'autant plus que la situation quotidienne se détériore. [...]
[...] Selon celle-ci, les salariés élisent démocratiquement directeur et cadres. Chaque année, l'entreprise élabore elle-même son propre programme de production en fonction des commandes. Autonome, elle gère son personnel, est responsable de ses décisions, assure son équilibre financier et doit dégager des bénéfices, notamment pour financer des investissements à caractère social ou productif (il y a donc autofinancement). En cas de déficit, la sanction est la faillite ou la disparition, les salariés recevant pendant trois mois une allocation chômage égale à leur ancien salaire (en entreprises sont d'ailleurs dans ce cas et il faut songer à une reconversion vers d'autres activités ou à une transformation juridique, par exemple sous forme de coopérative). [...]
[...] Lors d'une visite à Krasnoïarsk en septembre 1988, M. Gorbatchev est pris à partie par des habitantes de la ville qui crient leur mécontentement devant les étalages vides des magasins et des marchés. La libéralisation politique qui a accompagné la perestroïka permet à la population d'avoir une meilleure connaissance de la situation réelle, et surtout de pouvoir en parler et de critiquer. Les Soviétiques constatent donc avec amertume et inquiétude la dégradation rapide de leur niveau de vie, en en rendant responsables les réformes économiques engagées depuis 1985. [...]
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