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L'assemblage structural des micaschistes est en feuillets, ce qui fait penser à une origine sédimentaire. Le potassium des micas argumente en faveur d'une origine continentale des sédiments. Les minéraux présents dans ceux-ci (quartz, phengite, graphite) sont des éléments d'origine détritique terrigène ou organique. L'abondance de la phengite favorise l'hypothèse d'un protolithe pélitique plutôt que gréseux.
La prasinite a une structure homogène (porphyroblastique), en effet les albites sont répandues uniformément dans la chlorite. Cela nous permet de supposer que le protolithe d'origine était lui aussi homogène, un magma ou une lave par exemple.
Le schiste à épidote et glaucophane consiste en une alternance régulière de deux niveaux homogènes, sans litage. Ceci nous fait penser à la ségrégation d'une roche magmatique, aussi nous orientons nos recherches vers un protolithe magmatique. La présence de calcium dans l'épidote et de sodium dans le glaucophane nous aiguille vers une série magmatique calco-alcaline ou alcaline.
La nature minéralogique et structurale de ces trois ensembles de roche nous permet de les classer en deux catégories :
- les métapélites (micaschistes)
- les métabasites (prasinite et schiste à épidote et glaucophane).
Les proportions des minéraux dans les roches nous permettent de calculer les pourcentages en poids d'oxydes (fig. 4) et ainsi de réaliser des diagrammes afin de préciser la nature du protolithe.
Lorsqu'il y a des substitutions possibles, par exemple entre le fer et le magnésium de la phengite, on considère que leurs proportions sont égales. De plus, on considère qu'il y a autant de Fe2+ que de Fe3+ dans les minéraux. Ces choix sont arbitraires mais ils nous permettent de poursuivre notre étude en l'absence d'analyses chimiques.
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La microcrénulation (fig. 9) est une série de plis millimétriques parallèles entre eux établissant une schistosité de type S2 dans le plan XZ et une linéation dans le plan XY. La schistosité est particulièrement bien représentée dans le graphite du micaschiste à graphite du port St Nicolas où l'on a une linéation orienté N150 (...)
[...] La chlorite se présente sous la forme d'amas microlitiques dispersés dans l'albite (fig. 21). Pour expliquer la formation des cristaux d'albites, on pose une hypothèse : la fracture s'ouvre suffisamment pour permettre la formation de macrocristaux d'albite. Elle subit ensuite un épisode de déformation, conduisant à la fracturation des albites, contrairement au quartz plus ductile. Dans le même temps, l'albite recristallise dans ses fractures. Ce comportement nécessite des conditions de pression et température spécifiques où les feldspaths cristallisent et cassent en même temps. [...]
[...] Notre étude porte sur l'analyse structurale et minéralogique d'une portion de l'île s'étendant du port St Nicolas au lavoir de Quéhello (secteurs 8-9). A partir de nos observations et plus particulièrement de l'étude des zones de contact entre les différentes lithologies, on cherche à retracer l'histoire métamorphique et tectonique de ce site exceptionnel. Description des roches : Micaschistes : roche métamorphique leucocrate, à grain moyen, à schistosité et foliation marquées (fig. 1). Figure 1 : photographie et dessin d'un micaschiste à grenats - Minéraux principaux : + Micas blancs (phengite) : K2(Fe,Mg)Al3[Si7AlO20(OH)4] Phylosillicate de couleur blanc-gris, organisé en feuillets millimétriques à centimétriques. [...]
[...] On observe une deuxième série de fractures, orientées N50, qui sont subverticales. On peut les mettre en relation avec les failles, qui sont également subverticales, mais orientées N150. Étant donné que les failles et fractures subverticales sont normales entre elles, on présume qu'elles sont conjuguées. Cette zone semble donc avoir subi deux épisodes de déformation fragile. Le premier épisode correspond aux failles et fractures subverticales. Ainsi, on déduit que les contraintes maximales sont d'orientation NNE-SSW ou WNW-ESE. Nous ne pouvons pas choisir entre ces deux hypothèses étant donné que nous n'avons pas d'informations sur le sens de mouvement des failles. [...]
[...] Parmi tous les éléments susceptibles de migrer, seul le calcium est absent du micaschiste. On suppose donc que c'est lui qui rentre dans la composition du grenat. Ce grenat serait donc de la série ugrandite. L'absence de chrome dans nos roches permet d'éliminer la variété ouvarovite. L'aluminium et le fer sont présents dans le micaschiste, aussi le grenat formé sera entre les pôles grossulaire et andradite (Fe). Les grenats présents dans la métabasite à épidote et glaucophane présentent également un gradient, d'où une diffusion. [...]
[...] L'étude du calcium nous ouvre de nouvelles perspectives. En effet on retrouve cet élément uniquement dans l'épidote du faciès des schistes bleus et pas dans les autres minéraux des différents faciès. Pour enrichir ou appauvrir une roche en calcium on suppose une circulation de fluides. La présence d'intrusions minéralisées en quartz, chlorite et albite atteste l'existence de circulations Figure 23 : Schéma de l'enrichissement/appauvrissement de la roche en Ca Dans le cas d'un protolithe de type basalte alcalin / gabbro, c'est-à-dire pauvre en calcium, il est nécessaire d'avoir un enrichissement en calcium, contrairement au cas d'un protolithe de type andésito-basalte/diorite. [...]
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