La rapidité de la diffusion des innovations techniques et même technologiques ainsi que l'ampleur du mouvement invitent à parler de révolution. Le tracteur était déjà utilisé dans l'entre-deux-guerres mais l'extrême rapidité de sa diffusion après-guerre (120 000 en 1950, 1,3 million en 1970, la progression a été plus faible après) a modifié la maille parcellaire qui a démesurément grandi. La puissance moyenne du parc de tracteurs a presque doublé depuis 1970 en passant de 30 chevaux à 80 chevaux ou plus. Hormis les tracteurs, d'autres engins ont permis une mécanisation totale de certaines productions : céréales, oléagineux, fromages.
La France est passée en l'espace de trente ans d'une fertilisation modeste à un usage massif de produits chimiques. Azote, plus forte augmentation d'utilisation entre 1960 et 1980 puis fléchit depuis 1990. L'évolution de la consommation d'engrais s'est accompagnée d'un fort développement du recours à d'autres produits chimiques. La consommation d'engrais reste inférieure en France à celle de l'Europe du nord-ouest. L'agriculture est devenue aussi forte consommatrice d'herbicides, de fongicides et de pesticides. Aux traitements physiosanitaires, les firmes de l'agrochimie ont ajouté des produits issus de mutations génétiques.
[...] Les productions agricoles sont encadrées, quant à elle, par des entreprises privées régionales, mais des firmes multinationales sont aussi intervenues ainsi que le secteur coopératif local. Si les petits ateliers d'élevage hors sol étaient nombreux au tout début, aujourd'hui, la taille moyenne des ateliers s'est considérablement accrue. Cette concentration même de l'élevage hors sol pose de réels problèmes de pollution. Les excédents de lisier et les fumiers dépassent les capacités d'absorption des sols. L'eau est aussi polluée et est devenue le problème primordial dans l'ouest et pour les quantités disponibles et pour le maintien de sa qualité. [...]
[...] Les agriculteurs français échappent pas à cette évolution. Le Revenu Brut par Exploitation (RBE) a diminué de plus de entre 1973 et 1980. En 1991, il atteint tout juste le niveau de 1973. Outre la croissance des coûts de production et des charges d'exploitation, c'est l'endettement qui pèse le plus lourdement dans la balance. Certaines exploitations connaissent le surendettement, soit presque le quart d'entre elles. Or l'agriculture française vit très largement des subventions publiques même si l'essentiel vient des prix garantis par la PAC. [...]
[...] La France a aussi fait prévaloir sa philosophie protectionniste. Pour un certain nombre de produits (céréales, produits laitiers, viande bovine, sucre, etc.), des prix garantis, annuellement définis, souvent supérieurs aux cours mondiaux permettent d'éviter toute concurrence. Le FEOGA (Fonds Européen d'Orientation et de Garantie Agricole) se divise en deux sections : la section « orientation » finançant la modernisation des exploitations et la section « garantie » finançant les opérations d'intervention et de stockage sur le marché européen ainsi que les restitutions et donc le soutien des prix. [...]
[...] Malgré des dépenses considérables, le recul du nombre des exploitations ne s'est pas ralenti et le modèle de l'exploitation familiale est menacé. La politique des prix favorise les plus gros producteurs puisque l'aide est proportionnelle à la production commercialisée : les poids des régions productrices de grains et les grandes régions d'élevage laitier sont avantagées. L'efficacité sociale de la PAC apparaît bien relative. Enfin, la PAC est aussi accusée d'avoir porté atteinte à l'environnement par l'utilisation massive d'engrais, la concentration excessive en unités d'élevage, par la pollution en nitrates et en produits phytosanitaires des nappes phréatiques ou par la surexploitation de ces nappes à des fins d'irrigation. [...]
[...] Des initiatives individuelles, des programmes soutenus par les collectivités locales, les communes concernées en premier lieu ont encouragé à la rénovation de l'habitat, à la création d'hébergements touristiques et la mise en place d'équipements de loisirs et de pratiques sportives. Les régions de montagne, les Alpes du Nord en tête, ont ainsi enrayé le déclin démographique, d'autres campagnes profitent de cette manne. De fait, l'espace rural n'assure qu'un quart de la consommation touristique. Quant aux espaces de nature protégée, ils représentent en France du territoire aujourd'hui. [...]
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