Géographie régionale, régions-paysages, formation végétale, monoculture, production agricole, structures résidentielles, structures foncières, éléments du paysage, microstructure, zone habitée, région rurale, espace colonisé, champs, prés, pâtures, zone de culture, Moyen-Âge, espaces alentour, citadins, nature, jardins, ville, espaces ouverts, rural, terrain de jeu, organisation, société, esthétique, aménagement, Haussmann, Foucault, surveillance
On peut étudier la géographie régionale sous le prisme des « régions-paysages », c'est-à-dire des régions définies par une formation végétale dominante ou par une monoculture. On réalise alors une lecture fonctionnelle du paysage, qui est alors un lieu de production agricole.
On peut également considérer la géographie régionale en vertu de ses structures, résidentielles, foncières. De plus en plus, l'attention est portée sur la valeur symbolique des éléments du paysage, en tant qu'espace vécu, allant de pair avec une considération des microstructures, telles que les zones habitées.
[...] Dès lors, d'une agglomération à l'autre, difficile de trouver des similarités. Mais le paysage n'a pas qu'une lecture fonctionnelle : demeurent des éléments à portés symbolique : David Sopher prend l'exemple du séchoir à foin en Slovénie, élément fonctionnel dans un pays où l'élevage est important, mais surtout élément symbolique dans l'imaginaire national, créant un sentiment d'appartenance. Dans les paysages urbains, la symbolique est encore plus présente au travers du bâti omniprésent : les formes de l'habitat expriment des choix techniques, mais également un souci esthétique, signifiant la réussite sociale ou encore les valeurs religieuses. [...]
[...] Au passé identitaire de l'histoire commune s'intègre au XXe siècle le patrimoine de la révolution industrielle. L'identité nationale se niche alors non plus au creux du paysage lui-même, comme au temps où la culture vernaculaire faisait partie d'une mémoire vivante, comme le montre Pierre Nora, mais dans les politiques paysagères qui visent la conservation des monuments. Ainsi, si l'on portait autrefois l'accent sur les paysages ruraux d'un point de vue fonctionnel, l'approche géographique des paysages a bien changé : désormais, on s'attache à l'espace public et à sa structuration, à l'expliquer plus qu'à le diviser. [...]
[...] Ainsi, le XIXe siècle combine étroitement politiques utilitaires et aménagement esthétique de la ville, comme dans l'œuvre d'Haussmann à Paris. Foucault a montré dans Surveiller et punir les effets de domination induis par les paysages urbains : le pouvoir en fait un instrument de domination aux implications multiples. L'on étudie aujourd'hui de plus en plus ces acteurs d'en bas, qui subissent ces politiques et y résistent, tels que les noirs marrons des colonies françaises. Les protestations de ceux à qui on impose des cadres de vies se traduisent dans leur environnement quotidien : constructions annexes dans les jardins, balcons clos, nouveaux espaces bâtis dans des zones qui échappent à la surveillance des autorités. [...]
[...] Géographie régionale, chapitre 8 - Paul Claval (2006) - l'évolution de la notion de paysage en géographie On peut étudier la géographie régionale sous le prisme des « régions-paysages », c'est-à-dire des régions définies par une formation végétale dominante ou par une monoculture. On réalise alors une lecture fonctionnelle du paysage, qui est alors un lieu de production agricole. On peut également considérer la géographie régionale en vertu de ses structures, résidentielles, foncières. De plus en plus, l'attention est portée sur la valeur symbolique des éléments du paysage, en tant qu'espace vécu, allant de pair avec une considération des microstructures, telles que les zones habitées. [...]
[...] La combinaison entre champs et pâture peut aussi être une partition nette : zone en culture s'oppose alors à zone de pâture. La zone de culture est alors divisée en soles, qui sont cultivées en alternance par une communauté, et qui induisent donc un phénomène d'habitat groupé au centre du terroir. L'exemple de l'openfield est parlant : imaginé au VIe et VIIe siècles dans les pays du Danube, cette structure agraire efficace, séparant nettement les zones de culture des zones d'élevage, se répand durant le Moyen-Âge. [...]
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