La vie et la ville balnéaires sont récentes dans notre civilisation. Si les études historiques, géographiques ou économiques ont longtemps délaissé ce sujet, monographies ou études de vie quotidienne, pour la plupart à l'usage des touristes, se sont multipliées. Alors que les littoraux accueillent à la belle saison une population considérable, ils sont délaissés l'hiver malgré l'accroissement permanent des densités sur les rivages, qui ont cessé d'être « le territoire du vide », pour reprendre l'expression d'Alain Corbin. Les littoraux sont devenus extrêmement attractifs, ce qui a entrainé de véritables bouleversements dans leurs paysages et conditions de vie, au fur et à mesure que s'est développée la civilisation des loisirs. Les formes urbaines s'y sont multipliées, avec leurs caractéristiques originales et leur opposition entre le vécu des vacances et celui de la morte-saison. La devise d'Arcachon, « Hier désert, aujourd'hui village, demain ville », explicitée par le Dr Guillon, pour qui Arcachon « n'était hier qu'une plage déserte ; [est] aujourd'hui déjà un bourg important ; et demain, [sera] une grande cité », laisse transparaître cette mutation qu'implique la balnéarisation. Le littoral se développe, passant « du pittoresque rural à l'éclectisme fantaisie ».
L'apparition des premières stations balnéaires est liée à la pratique des bains de mer, qui se développe en Angleterre au XVIIIe siècle et gagne l'Allemagne, puis la France et l'ensemble du continent européen au cours du XIXe siècle. La station balnéaire constitue dès lors un nouveau type d'établissement humain, bien que son genre ne soit pas complètement inédit puisque, comme la villa de la Renaissance qui s'appuie sur le modèle antique, la villa balnéaire renoue, avec un autre type de villégiature pratiqué dans l'ensemble du monde romain. Alors qu'entre 1840 et 1940 le rivage devient une conurbation linéaire, la redécouverte du littoral date seulement d'une vingtaine d'années. Ainsi, la densité littorale explose, phénomène notamment lié à la vague récente d'héliotropisme et d'haliotropisme, avec tous les enjeux environnementaux et touristiques que cela implique.
[...] Aujourd'hui, à Porto-Vecchio, sur 34 kilomètres de façade maritime sont déjà urbanisés. L'effet systémique ne se fit pas attendre, en Balagne, de L'Ile-Rousse à Calvi, dans le golfe d'Ajaccio, le long de la côte bastiaise, ou à l'extrême Sud, entre Porto-Vecchio et Bonifacio, la bétonisation bat son plein. Le nombre de permis de construire accordés a augmenté de 350% en 2006. C'est le très controversé Padduc, Plan d'aménagement et de développement durable de la Corse, censé être voté en 2009, qui fixerait les règles générales applicables à l'ensemble des documents d'urbanisme, et qui ne va pas sans susciter la colère de nombreux habitants de l'île. [...]
[...] La carte Nº 1 montre la part de l'emploi touristique dans l'emploi total des régions françaises. Nous constatons que les régions méditerranéennes (Languedoc-Roussillon, PACA et Corse) sont celles qui détiennent le plus fort pourcentage. En 1970, le tourisme international a rapporté 1.189 millions de dollars à la France millions à l'Espagne millions à l'Italie. En 1990, les recettes s'élèvent à 21.651 millions millions et 19.742 millions de dollars[8]. Les trois pays de l'AML constituent le trio de tête et les recettes, ainsi que leur part dans le RNB, augmentent d'année en année. [...]
[...] En revanche, les initiatives françaises et espagnoles sont nombreuses et bien recensées. En Espagne la Fundación Universidad Empresa de la Región de Murcia a par exemple réalisé un projet Cartagena, Port de Cultures dont le but était d'approfondir la ligne de travail initiée avec le Plan de Développement Touristique de la région de Murcia, et plus concrètement dans la création et le développement d'un concept de produit culturel dans le quartier historique de la ville de Cartagena. L'objectif principal est de proposer un développement durable du secteur touristique de la station balnéaire de Cartagena, associant la communauté autonome, la mairie, la Chambre de commerce, d'Industrie et de Navigation, l'Université Polytechnique de Cartagena et la Confédération régionale d'entrepreneurs de Cartagena. [...]
[...] Stations balnéaires et développement durable Introduction Heri solitudo, hodie vicus, cras civitas. La vie et la ville balnéaires sont récentes dans notre civilisation. Si les études historiques, géographiques ou économiques ont longtemps délaissé ce sujet, monographies ou études de vie quotidienne, pour la plupart à l'usage des touristes, se sont multipliées. Alors que les littoraux accueillent à la belle saison une population considérable, ils sont délaissés l'hiver malgré l'accroissement permanent des densités sur les rivages, qui ont cessé d'être le territoire du vide pour reprendre l'expression d'Alain Corbin[1]. [...]
[...] La Direction du tourisme française les estimait à 950.000 en 1994, soit deux fois plus qu'en 1984. L'Agence nationale pour le tourisme italien dénombrait emplois directs et indirects en 1993. La première conséquence économique de la fréquentation touristique est le développement du secteur des services, notamment dans les secteurs de l'hôtellerie et de la restauration. A Cannes des revenus de la ville proviennent du tourisme. Les villes littorales ont donc développé des politiques dites de devise-lit, consistant notamment à développer des hébergements spécialisés intégrés aux circuits des tour-opérateurs. [...]
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