Métropolisation et tourisme. Comment le tourisme redessine Paris - Maria Gravari-Barbas et Edith Fagnoni

Thèmes abordés

Sciences humaines et arts, Métropolisation et tourisme, Comment le tourisme redessine Paris, Maria Gravari-Barbas, Edith Fagnoni, capes, agrégation, aménagement urbain, Île-de-France, polarisation

Résumé du document

Paris n'est pas seulement une ville touristique, c'est aussi une métropole touristique. C'est toute la métropole parisienne qui attire chaque année davantage de visiteurs, en provenance du monde entier. Cœur de Paris, château de Versailles, salons et congrès près des aéroports, attractions d'Euro Disney ou grands événements sportifs participent d'un même espace pour le touriste. Les limites administratives ne forment pas de rupture à ses yeux.

Si, vue d'ailleurs, la métropole parisienne existe bel et bien, elle souffre d'un manque d'appropriation de la part de ses propres habitants. Le tourisme est producteur de métropolisation. Mais la notion de métropolisation est rarement rapprochée avec celle du tourisme, constatent les auteurs. Le tourisme n'intéresse pas les chercheurs en géographie urbaine. Concernant Paris, il s'agit là d'un paradoxe, puisque Paris est considérée comme la capitale mondiale du tourisme. Ainsi se pose la question suivante : la métropolisation parisienne peut-elle vraiment se penser en dehors du tourisme ?

Extraits

[...] Deux d'entre eux sortent du lot : le château de Versailles et le parc Eurodisney. Ce sont les seules à dépasser le million de visiteurs annuels. Les autres sites très fréquentés sans le Parc zoologique de Thoiry (environ visiteurs par le château de Fontainebleau (300 000), le château de Vaux-le-Vicomte (250 000), le musée de l'air et de l'espace (250 000), et le toit de la Grande Arche de la défense (200 000). Concernant les châteaux ou le parc zoologique, la clientèle est le nettement francilienne. [...]

[...] Aussi, pour pouvoir se positionner comme une étape tourisme de l'art à Paris, les acteurs doivent prononcer à l'ancrage banlieue dans leur marketing territorial. En 2010, l'exposition Boltanski été présentée dans de musée de la métropole parisienne : le Grand-Palais et le Mac/Val. Les navettes entre les deux musées été financés par le comité régional de tourisme. Cette association a permis de donner de la visibilité au musée de Vitry-sur- Seine. Il a ainsi profité d'un regain d'attractivité en jouant sur l'association avec un lieu de référence de la centralité parisienne. [...]

[...] Sur la conservation des espaces publics rénovés comme le forum des Halles ou bien des lieux patrimoniaux reconquis (chais de Bercy). Si, dans une métropole touristique comme Paris, le tourisme est rarement producteur d'espaces spécifiques, il est directement ou directement, impacté par la plupart des grandes opérations d'aménagement. Inversement, tous les projets ont une dimension touristique, par la prise en compte, aujourd'hui obligé, du publics et divers. À Paris, tout comme dans les autres métropoles mondialisées, il n'y a plus de projets urbains sans dimension ludique et touristique. [...]

[...] Le développement du tourisme périphérique, axes et formes. La ceinture de communes entourant Paris possède une capacité hôtelière plutôt moyenne. La zone de la défense possède une plus forte concentration. En dehors de cette ceinture, les pôles de Roissy et de Disneyland-Paris se détachent. En termes spatiales, cela semble donc correspondre à deux phénomènes distincts : un rapport centre périphérie entre Paris et les communes adjacentes, lié à une forme de déconcentration à partir de Paris et à une extension de la surface hôtelière d'une part, l'émergence d'une forme de polycentrisme hôtelier, à partir de localisation en seconde couronne. [...]

[...] Coalitions publique-privée et stratégie d'investissement hôtelier dans la constitution de la métropole touristique francilienne. En Île-de-France, Paris concentre près de la moitié des chambres d'hôtel : on n'en dénombre à peu près sur les existantes. Néanmoins, l'offre hôtelière diffère également en termes de qualité entre le centre et la périphérie de la métropole parisienne. À Paris intra-muros se concentre les hôtels trois et quatre étoiles, correspondant à certains segments de clientèle, notamment les visiteurs étrangers qui séjournent en majorité à Paris contrairement aux visiteurs français. [...]