Le Sahel (« rivage » en arabe) constitue la zone de transition entre la partie aride du Sahara au nord et les régions tropicales, plus humide, au sud. Le climat sahélien est un climat tropical sec : la saison des pluies (de juillet à septembre), plus courte que la saison sèche, se traduit par des précipitations faibles (entre 150 et 400 mm/an) caractérisées par une grande irrégularité aussi bien dans le temps que dans l'espace. Le risque de sécheresse est omniprésent et pèse de tout son poids sur le pastoralisme et l'agriculture dont les calendriers dépendent du rythme des précipitations. Le pastoralisme est même doublement tributaire de la saison des pluies qui conditionne la présence de pâturages et de points d'eau par son influence sur le cycle végétatif et la recharge des nappes. De fait, les contraintes climatiques imposent un élevage extensif dans lequel la mobilité du bétail et des hommes est indispensable. L'accès à l'eau est donc un facteur déterminant pour le pastoralisme qui reste aujourd'hui encore la base de l'économie sahélienne. Or, c'est justement sur l'accès à cette ressource que se fonde l'hydraulique pastorale, entendue comme les politiques de multiplication des points d'eau et de modernisation de l'abreuvage mises en œuvre au Sahel à partir des années 1950. Malgré leur objectif louable qui était de développer et intensifier l'élevage extensif, ces politiques hydrauliques portaient en leur sein des contradictions majeures.
[...] En effet, pendant la saison des pluies, le pasteur dispose d'une assez large autonomie étant donné que son bétail pâture les espaces verts et s'abreuve aux mares temporaires. Ainsi, l'élevage n'est plus tributaire des puits dès lors que l'abreuvage n'est plus une contrainte. À l'inverse pendant la saison sèche, l'abreuvage redevenant une contrainte, l'élevage redevient tributaire des puits et le pasteur voit sa marge d'autonomie se réduire. Les puits, quant à eux, sont souvent peu durables, parfois très profonds et consolidés par des coffrages en bois pour éviter tout effondrement. Aussi, la remontée de l'eau se fait soit à la main soit par traction animale. [...]
[...] Dynamiques du pastoralisme Le Sahel rivage en arabe) constitue la zone de transition entre la partie aride du Sahara au Nord et les régions tropicales, plus humides, au sud. Le climat sahélien est un climat tropical sec : la saison des pluies (de juillet à septembre), plus courte que la saison sèche, se traduit par des précipitations faibles (entre 150 et 400 mm/an) caractérisées par une grande irrégularité aussi bien dans le temps que dans l'espace. Le risque de sécheresse est omniprésent et pèse de tout son poids sur le pastoralisme et l'agriculture dont les calendriers dépendent du rythme des précipitations. [...]
[...] C'est précisément cette souplesse que vont remettre en cause les politiques hydrauliques initiées par la colonisation : l'hydraulique pastorale. À partir des années 1950, la colonisation met en place des politiques hydrauliques dans le but de moderniser l'abreuvage et d'augmenter les surfaces de pâturage. Une fois les conditions d'un développement économique réunies grâce à la pacification, les colonisateurs prennent trois mesures que sont : la lutte contre la mortalité du bétail par des campagnes de vaccinations massives, l'amélioration de l'efficacité de l'abreuvage grâce à des installations hydrauliques modernes et l'augmentation des surfaces pâturables en créant des points d'eau. [...]
[...] S'il faut rendre hommage au pastoralisme qui a su s'adapter tant bien que mal aux changements induits par les politiques hydrauliques, il convient également de préciser que les sociétés africaines concernées (les Maures, les Touaregs, et les Toubous pour ne citer qu'eux) ont dû changer leur mode de vie millénaire pour faire face à une modernité imposée dont la rébellion des Touaregs dans les années 1990 constitue une réaction comme une autre. Bibliographie C. Baroin, "L'hydraulique pastorale, un bienfait pour les éleveurs du sahel?", Afrique contemporaine, printemps 2003. A. Marty, B. Bonnet, "Nord-Tahoua (Niger) : le pastoralisme survit aux changements", revue grain de sel, n°34-35, mars-août 2006. [...]
[...] En effet, les installations hydrauliques modernes ont fait irruption dans un milieu pastoral qui, depuis des milliers d'années, vivait selon un système traditionnel et ignorait tout de la modernité. Il n'a donc pas pu répondre aux exigences de celle-ci : personnel qualifié pour la construction (notamment la canalisation) et l'entretien (problème de l'ensablement) des puits, route pour acheminer le gazole, anticipation du tarissement des sources. D'autre part, les installations hydrauliques modernes n'ont pas pris en compte la spécificité du milieu sahélien qui est un milieu fragile dont la préservation dépend de l'équilibre cheptel/pâturage. [...]
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