L'Aménagement du territoire n'existe que depuis la IVème république : en 1950, le ministre de la reconstruction, Claudius Petit crée un ministère de l'aménagement du territoire. L'expression date de là, mais les faits ont précédé les mots.
L'aménagement du territoire englobe toutes les politiques sectorielles touchant au territoire (transports, décentralisation industrielle et tertiaire, transfert des services publics de Paris vers la province, de l'action régionale, de la fiscalité locale, de l'environnement, de la lutte contre la désertification rurale, de la politique sociale, de la ville). Il peut être défini comme l'ensemble des mesures prises par les pouvoirs publics, à leurs diverses échelles de compétence, pour essayer d'assurer une égalité des chances entre les aires géographiques. Donc concernerait tous les aspects de la politique de l'Etat (tout quasiment est territorial).
L'Aménagement du territoire a toujours eu pour mission de réduire les inégalités spatiales, mais il a évolué : mutations économiques et sociales, les politiques de décentralisation et l'affirmation de l'Union Européenne mettent au 1er plan des nouveaux acteurs et modifient les échelles d'intervention.
Quels sont les différents acteurs de l'aménagement et leurs rôles respectifs ?
Quels sont les enjeux actuels de l'aménagement du territoire ?
[...] La reconversion des foyers majeurs de la première révolution industrielle ne s'effectue pourtant que très lentement. Au début des années 1980 sont instaurés des Pôles de conversion (1984), ciblant des régions bénéficiant de mesures nouvelles pour favoriser la création et le développement des entreprises. La politique des métropoles d'équilibre est rapidement abandonnée au profit de la politique des villes moyennes (1970) parce que les recensements de 1968 et 1975 montraient que les grandes villes voyaient leur population augmenter moins rapidement que les villes plus petites. [...]
[...] L'attachement des français à leurs territoires multiplie les débats d'aménagement dans un cadre décentralisé. La préoccupation du cadre de vie se traduit par l'attention portée aux paysages, à la prévention et à la gestion des risques naturels et industriels. Le choix de lourdes infrastructures de transport (tracé des autoroutes, extension d'aéroport) est remis en cause, l'agriculture productiviste est rejetée au nom de la qualité des produits et de la pollution de la nappe phréatique. Le projet du Canal Rhin Rhône, relancé un temps, est ainsi abandonné en 1997. [...]
[...] Aménager aujourd'hui : pourquoi ? comment ? S'inscrire dans une perspective de développement durable Première évidence : aujourd'hui, l'aménagement du territoire est rattachée au ministère de l'environnement et de l'aménagement du territoire. Exigence environnementale d'abord traduite par la création de parcs nationaux (à partir de 1960) et de parcs naturels régionaux (à partir de 1975); puis, les lois montagne et littoral de 1985 et 1986 protègent des espèces menacées par une urbanisation mal contrôlée ou une pression touristique trop forte. [...]
[...] L'aménagement doit concilier l'ensemble de tous ses aspects, ce qui devient de plus en plus complexe. Les réalisations deviennent de plus en plus modestes et ponctuelles, et concernent de petits espaces. L'heure est désormais aux projets à taille humaine. J.-L. Guigou, Aménager la France de 2020, DATAR La DATAR a une mission de prospective, c'est-à-dire de réflexion sur l'avenir pour aider les choix d'aménagement du territoire : ainsi pour l'horizon 2020, elle a retenu le scénario du polycentrisme maillé parce qu'il est certainement le mieux à même de concilier les 3 impératifs économiques du développement durable : solidarité et cohésion sociale, performance économique et préservation de l'environnement. [...]
[...] La décentralisation a exploité les possibilités offertes par les bassins d'emplois qu'organisaient les villes (dans les grandes villes de 100 ou 200000 habitants, pour les plus grosses unités de l'automobile et dans les villes moyennes et les petites villes pour les petites unités d'appareil ménager et de constructions électriques). Autre preuve : les investissements étrangers, qui obéirent aux mêmes implantations que les français. Donc, le résultat a été celui des logiques économiques et non politiques de la DATAR. Que penser de la conception redistributive de l'aménagement du territoire (prendre à Paris, hypertrophiée, pour redistribuer ailleurs) ? [...]
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