La ville et l'urbain, ouvrage publié en 2000 aux éditions de La Découverte sous la direction de Thierry Paquot, Michel Lussault et Sophie Body-Gendrot, offre un nouvel état des savoirs sur la question urbaine.
Il existe un débat fondamental sur la manière de désigner la réalité observée : s'agit-il de la ville dans sa continuité historique ou de l'urbain, qui marquerait une irréversible coupure avec le passé et inscrirait l'ancienne ville dans une urbanisation géographiquement épar-pillée relevant de logiques techniques plus que de la volonté politique ? C'est ce question-nement et la diversité d'approche du fait urbain dont entend rendre compte cet ouvrage : comment penser la ville ?
[...] Dans cet ouvrage, Thierry Paquot, philosophe, rassemble près de quarante contributions des meilleurs spécialistes français. La Ville et l'Urbain commence par un bilan des connaissances dans chaque discipline concernée par cette question : géographie, histoire, démographie, économie . L'article proposé intitulé ville des géographes” a été rédigé par Michel Lussault, géographe français, né en 1960. Agrégé de géographie, il est spécialiste de géographie urbaine, en travaillant sur les acteurs, les représentations, les discours et la production d'espace des villes. Michel Lussault est président de l'Université de Tours depuis 2003. [...]
[...] L'espace produit des sociétés, c'est l'un des postulats que met en avant la géographie sociale. L'espace est un produit des sociétés qui y vivent et se le représentent, qui le construisent, l'aménagent, se le disputent parfois. Les nombreuses recherches depuis 20 ans quant aux politiques urbaines ont ainsi développés les approches de la géographie sociale sur les politiques culturelles, de santé, et leur rapport à l'espace. C'est dans ce contexte que naît en 1990 le Ministre de la ville, aujourd'hui ministère délégué à celui de l'emploi, du logement et de la cohésion sociale. [...]
[...] De plus, il parvient à l'étude de la mettant ainsi en avant la dimension de privée” de la ville mais l'analyse reste majoritairement portée sur son cadre physique et matériel. Quelques pages seulement seront consacrés à la communauté humaine. L'évincement dans l'étude de la société urbaine témoigne en partie d'un sentiment conservateur marqué, et rendant difficile de saisir positivement le fait urbain. La géographie urbaine de l'après guerre est ensuite marquée par une division des géographes urbains dans leur perception de la ville. D'un côte se trouve toute une vague d'universitaire avec en première ligne Max Sorre, qui publie en 1963 L'homme sur la terre. [...]
[...] Avant de conclure, Michel Lussault souligne l'absence de réelle réflexion sur ce qu'est la ville. Jacques Lévy essaye de pallier ce manque, et propose de concevoir la ville comme une organisation systémique multidimensionnelle, permettant ainsi de distinguer les différents espaces urbains. L'espace permet en effet non seulement de rendre visible ces différents composants, mais également les principes et la modalité de leurs combinaisons. L'analyse passe alors par le couple densité / diversité. Chaque espace peut être appréhendé par ces deux grilles de lecture, et on peut alors déterminer un nombre restreint de géotypes principaux. [...]
[...] Conscient du bouleversement lié au fait urbain qu'ils sont en train de vivre, les travaux de ces géographes témoignent du malaise, et de leur difficulté à saisir la ville, dans sa singularité. D'autres universitaires en revanche, tel que Georges, Chabot, Beaujeu Garnier ou encore Bastié et Dézert publie dans les années 60' un nombre important de et développent ainsi l'idée d'une “science géographique en matière de ville”. Ils posent alors les bases d'une géographie urbaine, très conventionnelle et très uniforme. [...]
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