Né en 1953, Denis Retaillé est actuellement professeur des universités en géographie physique humaine, économique et régionale à l'université de lettres et sciences humaines de Rouen. Ses travaux sont divers, il a (entre autres) participé en collaboration avec Marie France Durand et Jacques Lévy à l'élaboration de l'ouvrage Le Monde : espace et systèmes (1993), de Médias, pouvoirs et culture de l'image aux Etats Unis (2004) avec Françoise Clary, Jean Tulard et Nicole Bensoussan et est en outre l'auteur du Monde du géographe (1998). D'autre part, il fut président de l'Association Française pour le développement de la Géographie. Il plaide pour sa rénovation et sa revalorisation dans le milieu scolaire et universitaire.
En ce sens, le texte paru en 1996 dans Le Débat est un véritable manifeste bouleversant les idées reçues en matière de géographie. Rompant avec les préjugés, l'auteur réalise une implacable démonstration de l'utilisation actuelle de la carte et de ses dérives. Il va alors généraliser sa réflexion en mettant en évidence les paradoxes dont souffre la géographie telle que nous la concevons généralement. Il milite pour une autre géographie plus apte à expliquer le monde en acceptant la difficulté et en s'affranchissant d'un carcan scolaire naturaliste qui l'empêche de voir les problèmes dans toutes leurs dimensions.
Dans une brève introduction, l'auteur s'attache à dénoncer l'utilisation abusive de la carte géographique avant d'en chercher les causes et d'en analyser les conséquences néfastes. Il en arrive enfin à s'interroger sur l'analyse géographique en elle même. Quel est le point de vue de Denis Retaillé ? En quoi constitue-t-il une remise en cause de ce qu'est la carte telle que nous la connaissons au quotidien ? Quelle alternative propose-t-il à ce problème ? Comment appréhender les cartes ? Autant de questions auxquelles il s'agira de répondre dans notre analyse.
[...] Il est très aisé de définir un groupe par la taille de son ancrage territorial. Mais une vaste campagne dépeuplée a-t-elle réellement plus de poids qu'une ville compacte et densément peuplée ? Les cartes transforment la raison, bonne ou mauvaise, celle qui pousse à agir, en raison, celle qui explique Le renouveau de la géographie tient en partie au succès d'une de ses composantes : la géopolitique. Pourquoi un tel engouement ? Tout simplement car c'est une représentation utile qui permet la compréhension rapide des problèmes actuels. [...]
[...] Ainsi, qu'est ce que la distance dans ces différentes sociétés ? Justement, l'exemple israélo-palestinien semble bien illustrer l'ambiguïté de la notion de distance. Un new-yorkais et un londonien ne sont-ils pas plus proches qu'un palestinien et un israélien en termes d'interactions et de rapports qui existent entre eux. Sur le territoire israélo-palestinien, le mur de séparation biaise totalement la notion de distance. De même, penser qu'il est une barrière séparant deux cultures, deux peuples est faux : des Palestiniens vivent en Israël et des Israéliens vivent dans des Kibboutzs en Palestine. [...]
[...] Quel est le point de vue de Denis Retaillé ? En quoi constitue-t-il une remise en cause de ce qu'est la carte telle que nous la connaissons au quotidien ? Quelle alternative propose-t- il à ce problème ? Comment appréhender les cartes ? Autant de questions auxquelles il s'agira de répondre dans notre analyse. L'article étudié est découpé en trois parties : 1. Ce que montrent les cartes : Les cartes telles qu'elles sont systématiquement utilisées homogénéisent l'information et éludent certaines informations pourtant capitales Pourquoi la géopolitique ? [...]
[...] Or la géographie est aussi prise de conscience. Il faut pouvoir envisager que plusieurs territoires coexistent sur une même surface, ce qui implique une certaine ouverture d'esprit. L'auteur plaide alors pour une autre approche de la géographie, plus raisonnée. Elle consiste en une démarche constructive qui commence par l'acceptation du principe suivant : rien n'est fourni à l'avance. La forme géographique n'est qu'un outil de détection des liens qui font tenir ensemble les éléments constituants de la chose. Rien n'est fourni à l'avance et surtout pas le cadre Somme face à un rhizome ? [...]
[...] La carte est aussi un outil politique. Si on admet que la géographie ça sert d'abord à faire la guerre (Yves Lacoste), l'espace est donc aussi stratégique et il doit être appréhendé comme un échiquier. Que faire alors des sociétés, de l'état, du peuple ? Il existe plusieurs façons d'envisager la géopolitique, elle est aussi indissociable des sociétés que l'est la cartographie comme cela a été expliqué ci dessus. Le monde et l'espace de ses sociétés ne sont pas un plateau de jeu. [...]
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