Villes et transports sont indissociables.
C'est ce lien, enjeu majeur de civilisation et de société, que le chapitre 18 de l'ouvrage L'homme et sa planète étudie. Jean-Paul Bailly s'interroge ici sur le rôle des transports en commun, mis en relation dans la perspective d'un développement durable, sujet qu'il connaît particulièrement bien en tant qu'ancien Président-Directeur Général de la Régie autonome des transports parisiens (RATP) de 1994 à 2002.
S'il lui apparaît primordial de noter la corrélation entre la croissance urbaine et la croissance de la mobilité des personnes, l'auteur décide surtout dans cet article de mettre en avant sa propre thèse. En effet, selon lui, les transports en commun, en interrelation forte avec l'urbanisme, permettent de répondre aux défis auxquels sont confrontés les villes et constituent même « la clé de l'accessibilité à la ville ». Plus qu'un simple outil au service des citadins, les transports collectifs sont ainsi chargés d'une réelle « mission » dans le développement de notre société, à travers l'aménagement du territoire et l'amélioration des services publics.
J'ai choisi d'approfondir la thèse de Jean-Paul Bailly tout en la nuançant, au cours de l'explication de son raisonnement, grâce à d'autres auteurs.
[...] Enfin, Jean-Paul Bailly énonce un troisième et dernier défi : celui de la cohésion sociale. En effet, les transports collectifs urbains, s'ils sont très présents et efficaces, peuvent permettre d'éviter la marginalisation de certaines zones en générant une intégration sociale, pour une ville plus démocratique et plus solidaire Il aborde donc ici un des concepts centraux de sa thèse : l'accessibilité. Elle se présente comme une exigence qui pèse sur les transports en commun et se décline selon plusieurs formes : les transports doivent être là au bon endroit, au bon moment afin d'emmener les citadins où ils veulent se déplacer. [...]
[...] Tandis qu'un train, métro ou tramway transporte des centaines de voyageurs sans aucune pollution atmosphérique locale. Il s'agit donc ici d'un atout incontestable pour les transports collectifs. On peut néanmoins modérer ces affirmations. Hélène Gassie, responsable de la section Développement du site amisdelaterre.org, relèvent dans son article Réduire les transports certains points que J-P Brially semble oublier. Si le secteur des transports est effectivement l'un des principaux responsables de la pollution de l'air et l'un des principaux contributeurs à l'émission de gaz à effet de serre, elle affirme qu'il est même de plus en plus polluant du fait d'une croissance continue du trafic et de la distance des déplacements. [...]
[...] L'intégration tant au niveau architectural qu'urbanistique est une notion- phare de la thèse de M. Bailly. En conséquence, il est nécessaire qu'une concertation étroite entre les transporteurs et les acteurs locaux ait lieu pour que le transport soit un partenaire de la ville. Une brève étude cas des dernières décisions prises dans le domaine des transports de l'Ile de France permet d'illustrer efficacement cette interrelation entre urbanisme et transport. Quand les projets de transports sont effectués en concordance avec les projets d'urbanisme, les effets sont très positifs à l'image de l'édification réussie de villes nouvelles telles Marne-la-Vallée ou Cergy-Pontoise, reliées au centre de l'agglomération et entre elles par de nouvelles lignes de RER. [...]
[...] Il semble ainsi plus approprié de manière économique pour un développement durable. Dans de nombreuses villes de l'Europe de l'Ouest, les noyaux urbains compacts, densément peuplés permettent ainsi aux citadins d'effectuer 30 à 60% de leurs déplacements à pied ou à vélo. Toutefois, Corinne Meunier-Splot et Thomas Zeroual-Splot dans leur article Transport durable et développement économique montrent qu'on peut nuancer ces deux modèles d'aménagement du territoire présentés par M. Brailly. Ainsi, si le modèle idéal paraît être la ville aux dimensions compactes, ils citent en contre-exemple la ville de Delhi, en Inde, où l'urbanisation et les fortes densités, bien qu'étant la norme, ont confronté la ville à la congestion, à la pollution de l'air et à des options restreintes en matière de transport pour les pauvres. [...]
[...] Dans un deuxième temps, Jean-Paul Bailly met en avant le fait que ce rapport particulier et prépondérant entre transports en commun et ville donne une mission particulière aux transports. Il leur permets en réalité de répondre à différents grands défis de l'urbanisation. En premier lieu il est clair que les transports collectifs urbains ont une mission de service public, puisqu'ils doivent répondre aux besoins des citadins en leur permettant de se déplacer qu'il s'agisse de déplacements réguliers ou occasionnels. Mais il existe aussi pour lui trois grands défis majeurs des villes auxquels répondent les transports collectifs. [...]
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