Longtemps considérée comme essentiellement rurale, l'Afrique s'urbanise à un rythme exceptionnellement rapide. Jamais dans l'histoire de l'humanité des taux de croissance urbaine aussi forts n'ont été enregistrés à l'échelle d'un continent et sur une aussi longue durée.
La moitié de la population du Maghreb, le tiers de la population d'Afrique subsaharienne vivent désormais en ville. Peu en comparaison de l'Europe occidentale ou de l'Amérique du Nord dont les taux moyens d'urbanisation se situent autour de 80%. Beaucoup si l'on considère qu'en 1940 à peine 10% des Africains étaient citadins, alors qu'aujourd'hui, avec 36% de population urbaine, l'Afrique a rejoint l'Asie. Les taux de croissance urbaine annuelle de l'Afrique subsaharienne n'est nulle part égalé : selon les données de la Banque mondiale, il se situe à 5% par an sur la période 1980-1995.
Tandis que les villes du Maghreb sont pétries d'histoire, l'Afrique noire, à quelques exceptions près, ne compte que des villes récentes (pas plus 100 ans). En 1950, aucune n'atteignait le million d'habitant : les agglomérations millionnaires sont 30 aujourd'hui et leur nombre devrait doubler d'ici 2020 selon les projections démographiques actuelles.
[...] Toutes furent les avant-postes d'un islam véhiculé par le commerce. Tombouctou, enlisée sous les sables aujourd'hui, eut son heure de gloire, tout comme Djenné dont on vient admirer la grande mosquée de terre, ou encore Gao, toujours centre d'un commerce actif, chacune d'elles rappellent à sa façon l'époque florissante des cités du Niger. Sur le versant oriental de l'Afrique, Zanzibar exprime à travers son architecture le fécond métissage des cultures empruntées à la péninsule Arabique et au monde indien (comme pour Mombasa, Nairobi, Kampala). [...]
[...] B Une urbanisation inégale Les Afriques offrent une assez large palette de types d'urbanisation. Les pourcentages de population citadine varient beaucoup d'un pays à l'autre. Il faut faire cependant attention car les définitions de la ville manquent d'homogénéité sans compter les incertitudes relatives aux données démographiques (Nigeria par ex). L'éventail de l'urbanisation s'ouvre des émirats pétroliers pays peu peuplés où la rente pétrolière a engendré une hyper-urbanisation : Libye Gabon Congo-Brazzaville jusqu'à la situation très particulière du Rwanda et du Burundi dont les taux de population urbaine reste inférieur à 10%. [...]
[...] La production est orientée presque exclusivement vers un marché intérieur peu porteur, et les produits made in Africa destinés à l'exportation restent rarissimes. Les stratégies industrielles ont souvent été davantage dictées par des présupposés idéologiques (pas d'indépendance sans industrie de base, par exemple) que par la rationalité économique. Un grand nombre d'entreprises (qui n'étaient pas forcément des éléphants blancs n'ont survécu que grâce à des subventions publiques : la crise financière des Etats, les injonctions du FMI, ont précipité la faillite, transformant de nombreuses villes d'Afrique en un cimetière d'usines Quelques industries ont cependant survécu comme la brasserie qui a été historiquement la première industrie dans un grand nombre de villes et elle reste la dernière dans un environnement sinistré comme Brazzaville. [...]
[...] L'espace on bâti est planté d'arbres fruitiers, de bananiers, voire manioc et maïs. On observe un double processus de densification de la concession et de durcification de l'habitat et ce dans la plupart des grandes villes d'Afrique noire. L'habitat en cour est caractéristique des villes d'Afrique de l'Ouest. Les éléments bâtis sont adossés au pourtour de la parcelle. La cour est lieu d'intense vie sociale : les femmes y font la cuisine comme la toilette des enfants. L'importance des habitations à étages varie beaucoup d'une ville à l'autre. [...]
[...] Avec les indépendances, les quartiers centraux (anciennes villes blanches ont conforté leur image de centre des pouvoirs, tant politiques qu'économiques. A Abidjan, le Plateau (centre ville) s'est métamorphosé, les cases coloniales ayant fait place aux tours de verre et d'acier du petit Manhattan Sous l'actuel quartier d'affaires on a peine à retrouver quelques traces d'un passé pourtant récent puisque la métropole ivoirienne n'était encore qu'un village au début du XXe siècle. Des trois grandes familles urbaines du continent, ce sont les villes d'Afrique intertropicale qui ont connu les taux de croissance les plus élevés au cours des dernières décennies. [...]
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