Trois grandes céréales, blé, maïs et riz, sont les bases de la nourriture humaine. Neuf dixièmes du riz proviennent de l'Asie des Moussons : quinze cents millions d'hommes lui doivent leur pitance quotidienne. Les rizières inondées se distinguent des autres agriculture céréalière par des paysages plus marqués : sont-elles les produits manifestes d'une civilisation particulière, ou créatrices d'une certaine civilisation ? Dominant champs et repas, le riz envahit en effet vocabulaire et croyances !
Faut-il donc parler de « civilisation du riz » ? Pourtant les fondateurs de la Chine ont vécu de millets et de blé ; en s'étendant vers le sud, ils ont sinisé le bassin du Yang-Tsé, où des populations préchinoises pratiquaient la riziculture. La grande civilisation indienne prit forme parmi des peuples nourris de millets et de blé ; elle s'étendit ensuite aux parties rizicoles du monde indien.
Sur les versants montagneux, les rizières, plans d'eau superposés, reflètent la lumière sous des angles différents ; les âges inégaux des plants de riz ajoutent à la variété, tiges grêles témoignant d'un repiquage récent, feuillages denses, blondeur des riz promis à la faucille. Ce paysage se réalise à merveille dans les Preanger (Java), où l'on peut voir à tous les moments de l'année, rizières en labour, rizières repiquées, rizières au plus fort de leur verdure, rizières mûries livrées aux moissonneurs. Sur les plaines, par souci de retenir l'eau, des parcelles sont aménagées encloses de diguettes. Toute la surface des plaines est aménagée ; ce ne sont que rizières et villages, paysans et paysannes travaillant dans les rizières, portant sur les plateaux de palanche le riz à repiquer, seaux d'engrais, gerbes moissonnées …
Les quinze cents millions d'humains que prétendent nourrir les rizières asiatiques vivent, pour le plus grand nombre, à la campagne, réalisant sur de larges étendues, les plus fortes densités rurales du monde. La chine rizicole compte habituellement plus de 1000 habitants par km² cultivé. Le delta du Yang-Tsé, sur ses 80000 km², est la plus vaste étendue de forte densité qui s'observe en Chine. La rizière intensive exige grand travail humain et livre abondantes récoltes ; Mais une alimentation essentiellement végétale est une condition également nécessaire à de lourdes densités rurales.
L'objet de cet essai sera principalement les rizières inondées de type traditionnel qui sont l'essentiel du paysage humain en Asie méridionale et orientale.
[...] Au contraire, vis-à-vis de quelqu'un du «dehors au groupe et au rang inconnus, le Japonais se trouve dans l'embarras: un échange de cartes de visite précisera groupes et rangs respectifs. Le goût de la vie en groupe se manifeste par les nombreux voyages et excursions faits par les membres des écoles, des bureaux, des usines, dans les paysages nationaux, bien commun des Japonais, qui en sont instruits de façon uniforme. Au cours de ces voyages en groupe, l'individu ne souffre pas du sentiment d'insécurité qu'il éprouve en un milieu qu'il ne connaît pas. Un rapprochement se fait, dans l'esprit des Japonais, entre père et patron, entre famille et entreprise. [...]
[...] En Ankaizinana, au nord de Madagascar, la richesse en terres détrempées et en bœufs favorisait le piétinage. Rassemblés en un troupeau compact, les bœufs sont contraints à tourner en un seul sens, mais inversé d'une année à l'autre pour ne pas compromettre l'horizontalité de la rizière. Malgré la divertissante variété de ses rizicultures, Madagascar produit à peine de quoi se nourrir, et tombe parfois en déficit. Ces insuffisances ne devraient pas se perpétuer. La surface des rizières pourrait être étendue, et les rendements relevés. [...]
[...] On observe cette pratique -dans les rizières sara vers Moundou sur les rives du Logone (Tchad) et dans les rizières des Diola de basse Casamance. Les Indiens pré-colombiens avaient également aménagé des buttes où cultiver à sec en terrain inondé: Llanos de Mojo (Bolivie), vallée du Sinu (Colombie), Guayas (Ecuador). Le riz en Afrique occidentale La localisation des consommateurs de riz (le plus souvent obtenu à sec) pose des problèmes. Par exemple, aux alentours de Man (Côte-d'Ivoire), la nourriture principale est le riz, tandis que, à l'est de cette région, l'igname est aliment principal. [...]
[...] Les rizières étaient minutieusement aplanies et transformées en une boue impalpable; l'irrigation recevait la plus grande attention et, malgré l'insuffisance des grands travaux hydrauliques permettait d'obtenir deux récoltes annuelles sur de la surface cultivée. La fumure était la manifestation la plus remarquable de l'ingéniosité du paysan chinois. L'engrais humain, l'engrais animal étaient scrupuleusement recueillis. Les Chinois avaient inventé les composts : la matière verte dont on pouvait disposer n'était pas directement déversée dans la rizière; on la mettait d'abord à fermenter en des fosses spécialement creusées pour cet usage. Quand était atteinte la maturation optimum, le compost était transporté aux champs. Il était alors assimilable par les racines des plantes cultivées. [...]
[...] La moisson Divers rites précédaient la moisson chez les Bugis de Célèbes. Le matin de la moisson, de l'encens est brûlé dans la rizière, un sacrifice est offert à la déesse du riz. Les cinq premières javelles sont apportées à la maison et déposées au pied du pillier-génie, où est fait un nouveau sacrifice. La moisson terminée, elles seront montées les premières au grenier. Sommet de l'année agricole, la moisson devait être menée rapidement. L'entraide était possible mais limitée, tous ayant la même hâte de rentrer la récolte. [...]
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