Avec la hausse généralisée des taux d'urbanisation, la complexification de la base des économies et celle des activités urbaines, les villes deviennent en toute logique les lieux où viennent s'accumuler tous les dysfonctionnements techniques et socioéconomiques des sociétés contemporaines. De fait, la prise en compte et le management des risques sont devenus des composantes incontournables, dans les politiques publiques urbaines, urbanisme, environnement, gestion des entreprises. Exigence sécuritaire d'un public de plus en plus sensibilisé aux dangers mais qui, s'il module les niveaux d'acceptabilité selon les risques, en réclame systématiquement l'indemnisation des dommages. Les lieux de forte concentration de population, la ville notamment, ont un degré élevé de vulnérabilité. Ainsi, la multiplication des métropoles millionnaires dans les pays en développement explique l'augmentation du nombre des espaces à forte vulnérabilité. Selon P. Pigeon, la croissance urbaine de la ville d'Ibagué, en Colombie, dans des secteurs où l'aléa est fort, expose 50 000 personnes sur 300 000 aux risques d'inondation ou aux coulées de boues, en raisons de l'occupation des terres vulnérables : rivages, piémonts ou vallées inondables, pentes instables. Or, cette expansion désordonnée de l'espace urbain résulte dans certains cas au moins de l'impossibilité de maîtriser les flux de populations qui viennent s'installer en ville ; elle traduit aussi l'absence quasi générale de contrôle du foncier et de la législation préventive sur les risques.
[...] La déforestation des bassins versants : Elle a pour conséquence d'accélérer le ruissellement et d'intensifier les crues, plus en aval. A Grande échelle, l'intense déboisement des pentes de l'Himalaya semble responsable de la répétition des catastrophes hydroclimatiques dans le delta du Gange. Dans tout l'ouest de la France, on reconnaît que l'aggravation des dangers des eaux est largement explicable par la destruction du bocage et des effets de rétention qu'il exerçait en cas de forte pluviosité L'aggravation des mouvements de terrain L'affaissement, la subsidence, va de concert avec l'exploitation trop intensive d'une ressource du sous-sol sédimentaire, soit le pétrole comme en Californie, soit plus généralement l'eau. [...]
[...] Bordeaux connaît le même type de risque, lorsque de basses pressions, des vents venus du golfe de Gascogne et une forte marée se combinent et entraînent la surélévation des eaux de l'estuaire qui ne peuvent plus s'écouler vers l'océan. La Nouvelle Orléans est située dans une cuvette, dans le delta du Mississippi. Si des levées protègent efficacement la ville des crues du fleuve, la probabilité d'une catastrophe vient plutôt des hurricanes qui déclenchent des tempêtes sur le lac Pontchartrain, dont les eaux peuvent se répandre sur les quartiers les plus bas. A défaut d'écoulement naturel, les pluies diluviennes qui peuvent advenir sont rejetées par de puissants systèmes de pompage. [...]
[...] Le législateur a couplé la prévention réglementaire de l'urbanisme avec un système d'indemnisation fondé sur un principe de solidarité nationale. Mais la mise en œuvre de ce système est conditionnée au préalable par la publication d'un arrêté ministériel de catastrophe naturelle. Dès lors, les sociétés d'assurance engagent les indemnisations, en puisant dans un fond de réserve alimenté sur une prime additionnelle annexée à chaque contrat. Conclusion La ville est donc l'espace de la vulnérabilité ; l'urbanité apparaît de plus en plus et les mentalités le traduisent comme le lieu du danger, du risque. [...]
[...] Les réponses assurancielles. Elles ont pour finalité essentielle la réparation des dommages subis, par les personnes et les biens. L'assureur peut jouer un rôle en amont de l'événement, donc dans le domaine de la prévention et des responsabilités. En matière de risques incendies par exemple, les assureurs modulent le montant des primes selon la potentialité des risques, mais par leurs exigences sur le plan technique, ils contribuent à l'application des normes de sécurité indispensables. Le risque urbain se traite donc dans ce quadrilatère de réponses, avec des amalgames et des dosages variables, des ajustements. [...]
[...] On peut alors s'interroger que la portée pratique de ces textes dans des domaines où des intérêts particuliers, des difficultés socioéconomiques interfèrent avec l'intérêt général La surveillance et la prévision des risques naturels Les risques géo climatiques : La surveillance et l'alerte sont une mission de service public confiée à Météo France qui dispose de système de collecte d'informations par radar, image satellitaires. En cas de forte probabilité de danger, s'en suit l'émission de Bulletins Régionaux d'Alerte Météorologique (BRAM), et si le risque semble très dangereux, un Bulletin d'Alerte au risque météorologique exceptionnel (ALARM). Les risques géomorphologiques : La prévision est beaucoup plus aléatoire. La surveillance sismique est assurée par des réseaux nationaux comme le RENASS de Strasbourg. [...]
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