Marc Augé, non-lieux, paysage urbain, architecture, urbanisation, paysage, globalisation, mondialisation, sociologique urbaine
Ville-monde et monde-ville peuvent être considérés comme opposés, au même titre que le sont le système et l'histoire. On connait déjà la prééminence du système sur l'histoire, et celle du global sur le local s'inscrit dans la même tendance. Les grandes villes essayent de se faire connaitre et de laisser un souvenir de leur existence pour prouver sa présence au réseau dans le monde. Le global efface souvent le local, les grands projets architecturaux étant relativement similaires. Quelques architectes comme Jean Nouvel insistent néanmoins sur la particularité et la singularité de chaque projet. Mais globalement, les réalisations artistiques ont tendance à s'uniformiser, à ressembler énormément les unes aux autres, au point que l'on aurait parfois des difficultés à les situer à la fois dans l'espace et dans le temps, tant nos repères sont bouleversés.
[...] La ville est aujourd'hui le lieu du passage, mais aussi de l'espoir et de l'attente. Elles représentent deux sujets majeurs et centraux : l'utopie d'un monde unifié, et le rêve d'un monde à explorer. D'après Marc Augé, la ville s'écrira peut être dans le futur comme un des éléments parmi tant d'autres, au sein de la planète, elle-même au sein de la galaxie infiniment étendue dans un contexte extraplanétaire. Dans tous les cas, « fallacieuses ou prometteuses, les lumières de la ville brillent encore ». [...]
[...] A l'opposé, les lieux anthropologiques sont les lieux qui génèrent du lien social. Néanmoins, il est important de souligner que certains lieux peuvent se créer au cœur de « non lieux » initiaux. En effet, il est fréquent d'observer des créations de lien social dans des lieux initialement destinés à être des lieux de passage uniquement. La globalisation rebat les cartes car elle entraine de nombreuses transformations sociétales. Paul Virilio a écrit longuement, et notamment dans La Bombe informatique, sur les liens et l'opposition ressentie entre global et local. [...]
[...] « L'idéologie du monde global suppose l'effacement des frontières et des contestations ». D'après l'auteur, la mondialisation et la globalisation entrainent l'effacement des frontières, l'explosion des réseaux, l'uniformisation du monde entier. L'urbanisation suit la même évolution, avec une globalisation massive, qui aboutit à un monde-ville, entièrement globalisé. Pourtant, au sein de cette uniformisation, chaque grande ville est unique, spécifique, différente. Chaque ville abrite une diversité de quartiers, un tissu urbain très divers, et ainsi chacune est une ville-monde. Ainsi, on assiste à une véritable ambivalence : dans le même temps, on observe une uniformisation des territoires, avec des quartiers d'affaires qui se ressemblent aux quatre coins de la planète, et pourtant on observe des différenciations de territoires ou de sous-territoires, au sein de lieux pourtant relativement uniformes. [...]
[...] Face à des ruines architecturales, nous peinons à imaginer ce qu'elles représentaient lorsqu'elles n'étaient pas des ruines, pour ceux qui les contemplaient. Les ruines n'ont pas pour ambition de dire l'histoire, mais elles disent le temps. Certains monuments ont une existence allusive, comme par exemple le Parthénon ou le musée de Bilbao, tous deux appartenant à des époques extrêmement différentes. L'auteur insiste sur le fait que la planète est désormais entièrement ouverte. Les artistes, architectes, etc, sont tous d'un éclectisme extrême. [...]
[...] Mais globalement, les réalisations artistiques ont tendance à s'uniformiser, à ressembler énormément les unes aux autres, au point que l'on aurait parfois des difficultés à les situer à la fois dans l'espace et dans le temps, tant nos repères sont bouleversés. Ainsi, d'après l'auteur, l'architecture urbaine ne serait rien d'autre qu'une expression du système, et elle en est même parfois la caricature. L'architecte relais parfois les utopies, les illusions, tout ce à quoi l'on voudrait bien croire, même si l'on sait que c'est utopique. Le seul espoir accessible pour les architectes serait ainsi celui de l'utopie. [...]
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