La politique de la ville est une approche récente des problèmes sociaux. Elle a développé de nouvelles échelles d'analyse du mal-être de certaines entités territoriales urbaines. Ces micro-territoires en acquièrent même une certaine autonomie vis-à-vis des processus qui les ont créés et des mobilités qui les parcourent. Leur détachement des mobilités constitue une limite pour les politiques de la ville. Bien que le concept de mobilité soit omniprésent dans les analyses sociologiques de ces maux, il ne figure pas dans les études des secteurs urbains en difficulté et de leurs habitants.
[...] Par ailleurs, les actions définies par la politique de la ville sont à l'échelle communale comme dans le contrat de ville signé entre la commune, l'Etat et la région. Les communautés locales sont d'une grande mobilité contrairement à l'idée reçue. L'action publique explique l'enclavement des quartiers par une faible mobilité des résidents. Or, l'offre de transport est satisfaisante voire même supérieure à celle d'autres quartiers. De plus, les plus jeunes ont extrêmement mobiles sur l'ensemble de l'agglomération. La délinquance est, elle-même, devenue mobile incitant ainsi les intercommunalités à s'ajuster au sujet des interventions policières. [...]
[...] III/ Les effets de la gestion territoriale sur les formes de mobilité et d'ancrage Depuis plus de vingt ans, l'action publique locale a eu des effets sur l'ancrage et la mobilité. On relève deux types d'effet : la transformation des territoires qui accélère la mobilité, et la gestion sociale qui est génératrice d'identité à l'échelle du territoire. La mise en place des ZFU a eu un effet pervers. Lors de leur installation au sein du quartier, les entreprises ont joué le jeu et ont embauché des personnes habitant le quartier en difficultés Mais, dès lors que l'employé accède à une situation stable, elle retrouve sa mobilité et quitte donc le quartier tout en gardant son emploi au sein de l'entreprise. [...]
[...] Politique de la ville : gestion des territoires et mobilités in La Ville sans borne/La ville et ses bornes, Christine LELÉVRIER La politique de la ville est une approche récente des problèmes sociaux. Elle a développé de nouvelles échelles d'analyse du mal-être de certaines entités territoriales urbaines. Ces micro-territoires en acquièrent même une certaine autonomie vis-à-vis des processus qui les ont créés et des mobilités qui les parcourent. Leur détachement des mobilités constitue une limite pour les politiques de la ville. [...]
[...] On retrouve ce type de phénomène indésirable lors des démolitions d'immeuble. En effet, lors de la phase de relogement, les ménages de classe moyenne qui sont plus mobiles quittent le quartier alors que les personnes âgées, les familles nombreuses, les plus démunis qui par définition sont les moins mobiles restent dans le quartier où ils ont des attaches, des points d'ancrage. Ce phénomène a donc pour effet d'augmenter l'homogénéité sociale qui est néfaste à l'essor d'un quartier. La gestion territoriale a été à l'origine de l'émergence d'identités locales que ce soit au niveau de la communauté d'immigrés ou à celui de la résidence. [...]
[...] La politique de la ville, à cette époque, n'est qu'à ses prémices et s'appuie sur le volontariat. La majeure partie des quartiers concernés est constituée de ZUP (Zone à Urbaniser en Priorité). Ceux-ci sont symbolisés par les grands ensembles datant des années 1960-1970 et nécessitent de larges travaux d'amélioration. Les délimitations officielles importent peu et varient même en fonction des travaux entrepris. D'une manière paradoxale, les années 1990 seront marquées par une augmentation de la rigidité des limites du quartier ainsi que leur stabilisation. [...]
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