Jean-Pierre Doumenge, « L’Outre-mer français », Paris, Armand Colin, 2000

Résumé du document

C'est un espace géographique morcelé en 10 unités territoriales & disséminés dans les trois grands ensembles océaniques. Cela représente 127.872 km² (plus les 439.534 km² de terres Antarctiques sur lesquelles la France n'a qu'une souveraineté limitée). Cela représente le quart du territoire français, mais pour une population de seulement 2,3 millions d'habitants. Les territoires les plus vastes (Guyane, 91.000 km² ou Nouvelle Calédonie 19.000 km²) sont peu peuplés voire quasi inhabités. Le poids géopolitique de ces espaces a été revalorisé par la mise en place des ZEE (200 millies marins), qui donnent à la France 10,9 millions de km² de ZEE contre seulement 34.000 km² pour la métropole : le potentiel d'exploitation halieutique est considérable. Le potentiel minier est encore incertain en raison de coûts prohibitifs. Le niveau de vie est très inférieur à la métropole (57.000 FF annuels contre 129.000 FF en métropole), pourtant les aides directes de l'État s'élèvent 14.100 FF par hab, soit 31 milliards ou le quart de la richesse locale.
Pourtant, tous ces territoires relèvent de l'histoire de France. Depuis le 19 mars 1946, les DOM font partie intégrante de la France, & de l'Union européenne comme régions ultra périphériques. Pour les TOM, beaucoup ont déjà accédé à l'indépendance (Afrique francophone, Comores, Djibouti). La Nouvelle Calédonie est engagée dans un processus pouvant mener à l'indépendance à long terme. Les autorités polynésiennes négocient pour plus d'autonomie sans demander l'indépendance. Les DOM & TOM ont le droit de ‘négocier' des accords régionaux avec les États proches, & en particulier avec les pays ACP, associés à l'Union européenne. Dans les DOM & les TOM « passer par l'école française a été reste encore, pour des générations de ressortissants de l'outre-mer, le plus sûr chemin de la promotion sociale & de la respectabilité ». p.10. Les disparités sont très grandes entre les territoires : certains DOM portent encore les traces de l'esclavage...

Extraits

[...] La Nouvelle-Calédonie est engagée dans un processus pouvant mener à l'indépendance à long terme. Les autorités polynésiennes négocient pour plus d'autonomie sans demander l'indépendance. Les DOM & TOM ont le droit de ‘négocier' des accords régionaux avec les États proches, & en particulier avec les pays ACP, associés à l'Union européenne. Dans les DOM & les TOM passer par l'école française a été et reste encore, pour des générations de ressortissants de l'outre-mer, le plus sûr chemin de la promotion sociale & de la respectabilité p.10. [...]

[...] La Polynésie française a depuis lors manifesté sa volonté de suivre l'évolution calédonienne. Les DOM, des régions monodépartementales, ultrapériphériques. Les DOM sont assimilés en principe, mais bénéficient de mesures d'adaptation : le droit appliqué en métropole vaut aussi dans les DOM, mais il y a des possibilités d'aménagement. D'ailleurs, dès 1989, La Communauté européenne avait institué le Programme d'Options Spécifiques à l'Éloignement & à l'Insularité des DOM (POSEIDOM) p.174. Dans ces territoires, les régions sont monodépartementales, & les deux assemblées, le conseil régional & le conseil général, gèrent le même territoire, mais selon les compétences de l'une & l'autre assemblée. [...]

[...] Les industries sont peu variées & se centrent sur l'agro-alimentaire & le BTP, boosté par le programme d'État de rattrapage par rapport à la métropole (constructions de logements, infrastructures routières). Le port & l'aéroport profitent de l'augmentation du niveau de vie & voient croître leur trafic de marchandises. Il y a 8 grandes surfaces, ce qui est de moitié inférieur à la moyenne métropolitaine par habitant. Le tourisme a une part croissante dans les activités économiques de l'île. En 1998, il y a eu 717.000 voyageurs entrant à la Réunion, mais un peu moins de 400.000 peuvent être comptabilisés comme touristes. [...]

[...] En marge de tout Wallis- &-Futuna apparaît comme réservoir lointain de main-d'œuvre pour Nouméa, & Saint-Pierre & Miquelon évolue comme la plupart des îles de l'Atlantique Nord Présentation globale de la démographie outre-mer. Le taux d'accroissement annuel dans la dernière décennie est globalement de conte pour la métropole. Les DOM regroupent les des ressortissants outre-mer, contre 1/5 pour les PTOM & pour les CT. Le total représente de la population française contre en 1980. Les petites îles sont beaucoup plus peuplées que les ‘grandes terres' (Guyane, Nouvelle-Calédonie). [...]

[...] Il y a une stagnation des activités de l'île, même si le trafic portuaire reste actif. Le développement d'un tourisme estival lié aux croisières est à développer encore (800 personnes en en 1998). l'avenir est certainement à l'escale de paquebots permettant à une clientèle nord- américaine d'acheter des articles français détaxés p.110. À la différence des autres entités d'outre-mer, c'est le Canada qui est le principal pourvoyeur de produits de base & de denrées diverses & non la France, qui n'arrive qu'en 2e position. [...]