Pour les géographes du début du XXe siècle, le « terrain » est une portion d'espace délimitée pour constituer l'objet concret d'une recherche voire d'une thèse. Le terrain est l'ancrage dans une spécialité et dans un espace défini. Le géographe de « plein air » vient y chercher la vérification de ses hypothèses.
Dans la géographie classique, le découpage régional des thèses attribue un domaine réservé à chaque chercheur : les Préalpes de Savoie à André Cholley, le Vercors à Jules Blache. Le terrain est une archive naturelle qu'il faut savoir observer.
[...] Les carnets de terrain des géographes sont étudiés pour reconstituer l'élaboration progressive des savoirs scientifiques : Daniel Loi, Marie- Claire Robic et Jean-Louis Tissier ont étudié ceux de Paul Vidal de la Blache. Chapitre 27 :Toujours des cartes, mais pour quoi faire? L'omniprésence des cartes topographiques Au XVIIIe se la carte de Cassini à l'échelle représente les routes utiles au pouvoir royal, mais ne dit rien sur les altitudes et les pentes. Les courbes de niveau apparaissent dans les cartes au du Service géographique des armées. [...]
[...] CLERC (Pascal), Géographies, Epistémologie et histoire des savoirs sur l'espace, SEDES, Paris Chapitres 26 à 28 Chapitre 26 : Pourquoi les géographes vont-ils sur le terrain ? Quand les géographes étaient des hommes de terrain Pour les géographes du début du XXe le terrain est une portion d'espace délimité pour constituer l'objet concret d'une recherche voire d'une thèse. Le terrain est l'ancrage dans une spécialité et dans un espace défini. Le géographe de plein air vient y chercher la vérification de ses hypothèses. [...]
[...] La carte joue un rôle décisif dans les perceptions de l'espace, car elle semble dire le vrai. Deux cartes différentes peuvent être construites à partir des mêmes indicateurs, en choisissant des seuils différents. La discrétisation peut influer sur les choix des acteurs politiques si on pense par exemple à la sélection des régions éligibles à une aide financière. La carte instrumentalisée Les enjeux techniques s'accompagnent d'enjeux politiques. La carte peut mentir dans le cas d'instrumentalisations, de parti-pris ou d'engagements. Au service des gouvernements, la carte a joué un rôle dans l'appropriation des territoires : carte de Cassini ou cartes d'Etat-major à l'échelle voulues par Napoléon Ier. [...]
[...] La relativisation des représentations cartographiques Distinguer géographie et cartographie : les géographes décryptent l'organisation de l'espace et les logiques sociales qui la déterminent. Les cartographes renforcent leur maîtrise des nouvelles technologies alors que les géographes réfléchissent sur la modélisation spatiale et la critique épistémologique de l'outil cartographique. Les géographes ont réfléchi sur les modalités de l'expressivité cartographique : - Christian Jacob, L'empire des cartes (1992) - Mark Monmonnier, comment faire mentir les carte du mauvais usage de la géographie (1993) - Luc Cambrézy et René de Maximy, la cartographie en débat, représenter ou convaincre (1995) - Travaux de Brian Harley sur la déconstruction de la carte traduits en 1995 - Béatrice Collignon s'interroge sur les enjeux de la production et de la diffusion des cartes qui font abstraction de la toponymie vernaculaire au Nunavut : Les Inuits, ce qu'ils savent du territoire (1996). [...]
[...] Peters souhaitait donner une place plus importante aux pays du Tiers Monde avec sa projection. Elle est utilisée par de nombreuses associations. La centralisation des cartes est aussi choisie. Les planisphères européens, européocentrés, ont été diffusés dans les Empires coloniaux. Des cartes centrées sur l'Asie ou l'Australie ont été réalisées. Certaines cartes ont un message politique : les cartes chinoises rattachent Taiwan à la Chine continentale. [...]
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