Le texte de Jacques Lévy est un article tiré d'un dossier intitulé Nouvelles géographies. Jacques Lévy y traite du renouveau de la géographie et de la réflexion géographique.
Jacques Lévy commence son article en évoquant la multiplicité d'outils dont bénéficie aujourd'hui la géographie, afin de montrer son évolution par rapport à la géographie traditionnelle (en tant que discipline scolaire). Il dénonce la personnalité de Vidal de la Blache et considère qu'il ne mérite pas le titre de fondateur de la géographie française, ayant fixé les limites de la géographie au physique en refusant "l'ancrage dans la problématique du social". Il ajoute que "l'interprétation républicaine du paradigme vidalien" a bloqué la recherche géographique pendant plus de quatre-vingt dix ans – d'où l'inutilité de s'intéresser au "père" de la discipline pour étudier son histoire.
[...] Une géographie vient au monde de Jacques Lévy Le texte de Jacques Lévy est un article tiré d'un dossier intitulé Nouvelles géographies. Jacques Lévy y traite du renouveau de la géographie et de la réflexion géographique. Jacques Lévy commence son article en évoquant la multiplicité d'outils dont bénéficie aujourd'hui la géographie, afin de montrer son évolution par rapport à la géographie traditionnelle (en tant que discipline scolaire). Il dénonce la personnalité de Vidal de la Blache et considère qu'il ne mérite pas le titre de fondateur de la géographie française, ayant fixé les limites de la géographie au physique en refusant "l'ancrage dans la problématique du social". [...]
[...] La méthode de la géographie a elle aussi basculé, à travers l'influence de nombreux courants des sciences sociales. Les outils des sciences (informatique, statistiques certes utiles pour sortir de la conception classique de la géographie, n'ont cependant pas permis de résoudre certains problèmes posés. D'ailleurs, l'approche qualitative demeure bien plus efficace pour les sciences sociales que l'approche quantitative, qui convient mieux aux sciences de la nature. L'étude de l'individu, elle, n'a plus pour objectif l'universalité, mais elle prend en compte la subjectivité, celle des individus étudiés comme celle du chercheur, qui s'implique davantage, afin d'obtenir une "construction inédite". [...]
[...] La réponse à ce paradoxe est double : d'une part, la géographie telle que la concevait Vidal de la Blache (une géographie "naturelle") ne pouvait avoir d'impact important sur l'histoire. Par ailleurs, c'est plutôt l'histoire de l'époque, avec son ancrage dans les relations interétatiques et dans la politique, qui aurait pu renouveler la pensée géographique, en l'aidant "à assumer son statut de science sociale". Si les historiens ont pu effectivement s'inspirer de toutes les sciences sociales, une utilisation trop poussée de la théorie vidalienne aurait fait dévier leur discipline. Dans une seconde partie, Jacques Lévy traite plus particulièrement de la géographie et de ses concepts propres. [...]
[...] Mais la réorganisation majeure vient du fait que "l'espace est progressivement passé du statut de contrainte à celui de liberté". Aujourd'hui l'étude géographique s'intéresse aux relations entre lieu et aire, entre la mobilité des lieux et l'influence des aires, autrement dit aux dynamiques spatiales. En citant Denis Retaillé, Jacques Lévy montre en quoi la mondialisation consiste en la menace de certains lieux par des aires. Les nationalités, les cultures des sociétés sont désormais des objets mobiles, et les territoires deviennent des enjeux instables, à même d'être touchés par ces dynamiques spatiales. D'ailleurs, l'approche même des sociétés a changé. [...]
[...] Globalement, ce sont tout de même les années 1960 qui ont consacré le tournant de la géographie et de la pensée géographique. La géographie a connu un double "désenclavement" : vers la philosophie et les sciences sociales, d'une part, et vers les mathématiques, d'autre part. Cette nouvelle géographie est basée sur la notion fondamentale de distance à laquelle est lié le couple "enclavement/ubiquité". Ces différentes évaluations de la distance permettent de modifier les équilibres, d'où l'importance des "métriques" et des "échelles". [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture