La France des marges, Étienne Grésillon, Frédéric Alexandre, Bertrand Sajaloli, territoires urbains de l'eau, iles, cours d'eau, hydraulique, hygiénisme, réseaux hydrographiques, transport fluvial, voies navigables, voies flottables, zones humides inondables, rives fluviales
En France et en Europe, les cours d'eau, les vallées fluviales et les marais urbains supportent et inspirent des opérations d'urbanismes. Ils contribuent à la fabrique de la ville durable (Ex : Paris rive gauche, l'Îles de Nantes, ...). Les grandes villes ne sont pas les seules concernées. Les villes petites et moyennes ne sont pas en reste (Ex : Seine-Ouest à Rouen, Coulée verte à Reims, ...). Aujourd'hui, une trentaine de villes se qualifient de petite Venise. Le regain d'intérêt pour les zones humides urbaines succède à une période de déclassement. Jusqu'aux années 1990, elles étaient perçues comme des lieux où régnaient l'illégalité et la violence. Les activités économiques qui s'y trouvaient étaient sans grande valeur ajoutée. Les rares « valorisations » de ces espaces consistaient en de gigantesques opérations urbanistiques visant à les supprimer du paysage urbain soit par assèchement, soit par remblaiement (Ex : l'Ille à Rennes, la Bièvre en banlieue sud de Paris, ...). Hier comme aujourd'hui, les zones humides représentent des marges, car elles sont soumises au risque d'inondation ou de submersion. Elles constituent donc un danger.
[...] De ce fait, ces espaces tiennent le rôle de laboratoire de réinsertion sociale et d'écocitoyenneté. Ce sont aussi des refuges pour des formes originales de vie sociale ou d'expressions artistiques : ce sont des espaces privilégiés pour l'organisation de festivités urbaines (foires, marchés, feux d'artifice, Festival de Loire à Orléans ) - Un lieu de proximité fonctionnelle Infrastructures techniques et de loisir, manifestations de la biodiversité et activités productives et commerciales cohabitent dans ces espaces situés à proximité du tissu urbain dense. [...]
[...] Ils s'inscrivent ainsi dans des processus d'urbanisation inédits comme la requalification des quartiers populaires de bords de fleuve ou la création de nouveaux quartiers urbains. À l'inverse, certains projets visent à interdire la construction dans ces espaces afin de prévenir le risque d'inondation et de faire accepter une certaine conception d'une nature urbaine. A. La marginalité refusée : les aménagements des zones inondables comme opération de requalification urbaine Les politiques urbaines dans les zones humides font cohabiter offre de logement et transport, et mixité des activités. [...]
[...] Ainsi, la résilience est devenue un label urbain qui suppose l'acceptation de la catastrophe et une forme d'anticipation en termes d'aménagement du territoire. Mais la marginalité des zones humides inondables reste en grande partie impensée puisque de nombreuses questions demeurent sans réponse comme celle du fonctionnement des réseaux (eau potable, électricité, eaux usées ) ou encore celle de l'évacuation des habitants des quartiers touchés par une inondation. Ex. : en région parisienne, si des communes comme Alfortville ou Gennevilliers étaient à inondées durant 5 semaines consécutives avec des eaux pouvant monter jusqu'à 2 mètres par endroit, alors l'État ne serait pas en mesure d'évacuer la totalité de la population et se concentrerait sur les plus sensibles (malades, personnes âgées La gestion de la crise (qui revient principalement à la commune) demeure sous- estimée et peu anticipée. [...]
[...] Une tension entre éradication des zones humides et valorisation à situer dans les temps de l'eau en ville Entre le 19e et le 21e siècle, on observe un changement de perception vis-à- vis des zones humides urbaines, tantôt négatives (19e siècle 1970's) tantôt plus positive (1970's jusqu'à nos jours). A. Au XIXe siècle, les temps de l'hygiénisme et de l'hydraulique L'hygiénisme et la Révolution industrielle bouleversent les rapports entre ville et eau. Depuis le siècle des Lumières, la pensée scientifique est en pleine évolution et l'on défend l'idée selon laquelle être saine, la ville doit être sèche ». [...]
[...] Enfin, les marges inondables sont des laboratoires de l'urbanité durable. Vocabulaire Aléa : phénomène résultant de facteurs ou de processus qui échappent, au moins en partie, au contrôle de l'homme (inondation, cyclone, glissement de terrain, éruption volcanique, séisme, tsunami). L'aléa ne devient un risque qu'en présence d'enjeux humains, économiques et environnementaux, possédant une certaine vulnérabilité (fragilité). Catastrophe : réalisation d'un risque ; risque devenu réalité qui, sur un territoire donné, par l'ampleur et le coût des dommages causés, provoque une grave interruption du fonctionnement d'une société. [...]
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