L'Explosion périurbaine, Eric Charmes, résumé, INSEE Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques, recensement, communes périurbaines, croissance démographique, décentralisation, urbanisme malthusien, loi SRU, ceintures vertes, SCOT Schémas de Cohérence Territoriale
Au recensement de 1999, l'INSEE comptait 15000 communes périurbaines pour 12 millions habitants, le tout sur 1/3 du territoire métropolitain. Au moment où l'article est paru, on supposait un dépassement du seuil des 20.000 communes périurbaines dès 2010. Entre 1990 et 1999, la croissance démographique de l'espace à dominante urbaine est venue à plus de 2/3 du périurbain, et 12% du territoire a basculé durant cette période d'espace à dominante rurale à espace à dominante urbaine.
[...] Mais contrairement à celle de l'urbain, la différenciation sociale du périurbain se cantonne très largement dans le spectre couvert par les classes moyennes. De plus, dans le périurbain, la mosaïque sociospatiale est en large part une mosaïque de communes bien isolées spatialement les unes des autres. Dans ce contexte, l'acquisition d'une maison individuelle périurbaine ressemble beaucoup à̀ l'acquisition d'un ticket d'entrée dans un club résidentiel. Des demandes de préservation de leur cadre de vie sont exprimées par les périurbains, notamment en matière d'exclusivisme social, d'autant mieux satisfait qu'elles se combinent bien avec la protection du paysage et avec la mise en place de ceintures vertes. [...]
[...] Partout en Europe, les habitants des périphéries cherchent à̀ insérer leur espace de résidence à l'intérieur d'un réseau vert, mais avec l'émiettement du pouvoir décisionnel en matière d'urbanisme, le poids des demandes de préservation du cadre de vie est très fort. Les communes périurbaines ont pu utiliser les SCOT pour dépasser leur atomisation et s'unir. Thierry Vilmin reconnait 4 étapes dans la périurbanisation d'une commune : d'abord l'extension de l'aire d'influence d'une ville voisine et ainsi de la demande de logement, perçue comme un moyen de revivifier la commune. [...]
[...] À supposer qu'elles soient dotées des pouvoirs nécessaires, les régions pourraient s'organiser avec les départements. Les freins à la périurbanisation Malgré́ le peu de maitrise du phénomène par les pouvoirs publics, la périurbanisation se heurte à̀ de nombreux obstacles. On peut en citer 3. D'abord, il perd de son attrait, un changement s'est amorcé, avec un retour en ville des classes moyennes. Ensuite, le coût de la mobilité s'accroît, avec la régression du pouvoir d'achat dans ce domaine, mais aussi avec l'éloignement du périurbain. [...]
[...] Il y a une sélection des lieux selon l'environnement résidentiel, les plus prisés étant le plus souvent occupés par des populations plus aisées. Mais l'environnement social pèse également lourdement : la qualité du voisinage est très importante. Un critère important de différenciation entre les communes est incontestablement la distance au centre, les communes mieux situées dans l'aire métropolitaine, accueillant les ménages les plus aisés. paradoxalement ce sont les moins aisés qui supportent les dépenses de mobilité́ les plus élevées. La spécialisation sociale existe également à̀ l'échelle des communes. L'implantation de certaines activités nuisibles comme l'élevage de porc par exemple. [...]
[...] C'est un argument opportun pour protéger leur écrin vert. Le périurbain face à l'État, aux régions et aux départements L'État affiche par la loi SRU la volonté de limiter l'étalement urbain, volonté réaffirmée avec le Grenelle de l'Environnement. Toutefois, l'État a une conduite plutôt contradictoire, puisqu'il aide l'investissement locatif privé mène une politique d'aides au logement (prêt à taux massivement utilisé sur le front de périurbanisation). En France, les intérêts économiques liés à la construction contrebalancent plus que largement les exigences des planificateurs. [...]
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